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    Festival Bruxelles Babel au Marni

    Alors que se tient cette semaine le Festival Bruxelles Babel, nous avons rencontré Nacer Nafti, directeur de l’ASBL Tremplins et organisateur de Babel pour nous en dire plus sur ce festival d’expression artistique.

    Nacer Nafti, Qu’est ce qu’un festival d’expression artistique ?

    Le Festival existe depuis 30 ans et le fait de dire que c’est un festival d’expression artistique c’est dire qu’on veut donner la possibilité aux jeunes de s’exprimer artistiquement par le biais de la danse, de la prise de parole, de la musique, le chant. Et cela fait 30 ans que nous y travaillons.

    A qui s’adresse ce festival ? Quel genre de public est brassé par ce projet ?

    C’est un festival de jeunes pour les jeunes et par les jeunes mais pas seulement. C’est aussi un festival destiné à un public intergénérationnel. Nous avons beaucoup de parents, d’amis qui viennent au festival. Le but est de valoriser le travail de ces jeunes auprès d’un public qui n’a pas nécessairement le même âge que les participants. Notre objectif c’est d’atteindre d’autres publics. Nous travaillons depuis des années pour que le festival ne devienne pas seulement un rendez-vous pour les proches des intervenants mais pour qu’il soit vraiment ancré dans le paysage de la région Bruxelles-Capitale. C’est pourquoi il est très important que la qualité soit au rendez-vous. Le public a beaucoup évolué dans ce sens là au cours des 30 années de son existence. On est parti d’une action associative mais maintenant, on veut l’inscrire dans une dimension plus générale.

    Comment se prépare un spectacle pour le festival Babel ?

    Le véritable travail du festival se situe en amont. Il commence dès l’ouverture de tous les ateliers au niveau associatif et scolaire en fonction du choix de la thématique qui se fait avec les jeunes et les intervenants artistiques vers septembre ou octobre. Ces ateliers sont encadrés par des artistes professionnels, que ce soit au niveau de la musique, du théâtre, du chant, etc. La construction de tous ces groupes de travail aboutit à ce grand spectacle. C’est un travail de 7 mois qui aboutit au mois d’avril. Pour que les jeunes puissent être au courant de ce qui se passe dans les autres ateliers, nous organisons des rencontres inter-ateliers. Ces rencontres ont eu lieu entre octobre et mars. Tous les ateliers y montrent l’avancement de leur travail. Tous les jeunes voient ainsi l’évolution dans la préparation du festival. On gagne comme ça en cohésion et en solidarité. Parfois, il est arrivé que des ateliers fusionnent car ils étaient complémentaires ou suite à une envie de mutualiser les actions et le travail. Cette rencontre de tous les jeunes, de tous les quartiers, de toutes les communes est la grande force du festival.

    Quelles sont les compétences que vous espérez transmettre à ces jeunes ?

    On favorise une mixité entre les filles et les garçons ainsi que la diversité socio-économique à travers les associations et les établissements scolaires qui participent à ce festival ainsi que la mixité intergénérationnelle. C’est la notion de citoyenneté qui est au coeur de l’événement et qu’on espère leur transmettre. Nous voulons aussi leur faire réaliser qu’ils doivent être actifs dans la société, qu’ils doivent prendre conscience de leur rôle, de leurs responsabilités à travers un projet artistique qu’ils doivent mener jusqu’au bout. Dans les moments difficiles que nous traversons au niveau du « vivre ensemble » et de la cohabitation, de la diversité, le Festival Bruxelles Babel joue sur un vecteur essentiel : le vecteur culturel. A mon avis, la cohabitation culturelle est un segment important et faire en sorte que la culture soit l’affaire de tous et de nos jeunes également est le seul moyen pour qu’ils soient en harmonie avec la société. En mettant la société et les jeunes sur la même longueur d’ondes, on crée une existence harmonieuse.

    Mathieu Pereira
    Mathieu Pereira
    Journaliste

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