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    Exposition de Mark Leckey : Enchanter la matière vulgaire au Wiels

    Première rétrospective pour cet artiste peu connu chez nous. L’exposition s’étale sur les premier et deuxième étages du WIELS, de grands murs blancs avec un éclairage spartiate permettant aux lampes des installations de se répondre, de s’entrecroiser et de se répercuter sans cesse.

    Pour une personne qui n’y connait rien à l’art contemporain, cette exposition sera déstabilisante. Le conceptuel à ceci de compliqué : c’est que toutes les pensées de l’artiste sont orientées vers un concept qu’il développe ensuite dans toutes les directions qu’il désire. De fait, si l’on ne possède pas les connaissances de base concernant le travail de Mark Leckey, on est un peu perdu de prime abord dans cet océan d’objets hétéroclites, visionnaires, étranges et parfois saugrenus, comme cette machine à étreindre pour les personnes en mal d’affection dont le mécanisme reste un mystère.

    Le problème des rétrospectives, c’est que l’on regarde le travail d’un artiste dans son ensemble et qu’on a un peu de mal à faire le lien entre les différentes installations. Au niveau de la muséologie, on a vu mieux. Les panneaux d’introduction à l’entrée de chaque salle sont très succincts et ne permettent de se faire qu’une idée très vague de la pensée qui a mené au résultat qui y est présenté. De même, pour chaque œuvre, on ne nous donne que le strict minimum d’informations.
    Heureusement, après les dix premières minutes d’incompréhension, on finit par se laisser emporter par la vague surréaliste qui envahit les lieux. Petit à petit, on finit par comprendre, de façon hésitante, où l’artiste a voulu en venir mais on est pas vraiment plus avancé qu’au début de l’exposition : on ne fait que survoler des idées de manière superficielle sans jamais creuser au fond des concepts élaborés par l’artiste que l’on sent attiré par l’alchimie, celle qui peut exister entre l’Homme et les choses sans vie qui l’entoure.

    Mark Leckey Annarose and the machine
    Mark Leckey, Annarose and Machine, 2010

    D’un réfrigérateur américain traité comme une œuvre d’art dont le cœur bat à l’unisson avec le nôtre, des vibrations qui se transmettent par la musique, des couleurs diffusées par les écrans, des films projetés sur les murs, certains en boucle d’autres, actionnés par de vieilles caméras à tour de rôle, encadrés par quelques tours de transmission et d’énormes baffles, ce qui transparaît, c’est le désir de capturer, de saisir… l’insaisissable.  Tous les éléments sont réunis pour une exposition attractive et vivante dans une ambiance underground mais qui reste destinée à un public averti.

    Daphné Troniseck
    Daphné Troniseck
    Journaliste du Suricate Magazine

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