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    Even Lovers Get The Blues : la réalité d’une génération en quête de réponses

    Even Lovers Get The Blues

    de Laurent Micheli

    Drame

    Avec  Gabriel da Costa, Adriana da Fonseca, Marie Denys

    Sorti le 30 août 2017

    Pour son premier long-métrage, Laurent Micheli nous invite dans l’intimité d’une bande d’amis en quête d’identité. Accompagné d’acteurs convaincants et justes dans leurs rôles de trentenaires tourmentés, le réalisateur et scénariste nous séduit avec Even Lovers Get The Blues.

    Ana, Hugo, Dalhia, Graciano, Léo, Louis et Arthur. Ici, pas d’acteur principal. Enfin si : un groupe d’amis. Ils ont la trentaine. Ils sont amoureux. Ils aiment faire la fête. Ils aiment rêver. Mais la réalité les rattrape vite. Trop vite. Pendant que certains se cherchent à travers leur sexualité, d’autres s’y heurtent de plein fouet. Pour mieux se détruire avant de se reconstruire.

    Intime, humain et sans pudeur, le film retrace la réalité d’une génération en quête de réponses. Leur soif de liberté et leur passion pour la vie les emmeneront dans un tourbillon d’émotions où l’incompréhension, la jalousie et la peur de l’avenir sont de la partie. Touchant, les personnages nous séduisent par leurs maladresses et leurs imperfections malgré un léger manque d’assurance dans l’interprétation des rôles féminins. Mais les corps se délient. Et les abcès se crèvent.

    Tourné avec sensualité, la brutalité des corps se confond avec la douceur de l’amour avec une pointe d’humour. Laurent Micheli mêle chants et musiques, transformant cette épopée morose en un film poétique et naturaliste. Certes, on y voit tout, (TOUT on vous dit!), mais c’est sans piquer un fard que l’on se laisse prendre au jeu car le réalisateur parvient à mettre vulgarité et pornographie à la porte. Sincère, vrai, charnel, Even Lovers Get The Blues bouscule les idées toutes faites sur les trentenaires d’aujourd’hui et sur les péjugés qui en découlent.

    Sans prétendre avoir les réponses à certains questionnements, Laurent Micheli nous entraine dans une tornade où la place du couple, de l’amour, de la sexualité au sein d’une société (semi) oppressante, sont abordées. Avec une mise en scène dynamique et sensuelle, les personnages se révèlent comme il est rare de le voir au cinéma.

    Après Love (2015) et Gang Bang (2016), c’est au tour de Even Lovers Get The Blues de contrer les préjugés et de libérer les moeurs sur l’amour et la sexualité avec une infinie tendresse.

    Raphaëlle McAngus
    Raphaëlle McAngus
    Journaliste du Suricate Magazine

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