Cela n’a pas pu vous échapper, une vague sans précédent de décès secoue le monde musical depuis la toute fin de 2015. Parmi ceux-ci on retrouve Glenn Frey, le fondateur des Eagles, décédé à l’âge de 67 ans. Si le groupe jouit d’une certaine notoriété en Europe, c’est principalement en Amérique que les Eagles sont considérés comme des légendes.
Preuve en est de ce succès, leur Greatest Hits 1971-1975 est le sixième album le plus vendu de tous les temps, avec environ 42 millions de copies écoulées dans le monde.
Le 45 tours dont nous allons vous parler aujourd’hui ne se retrouve pas sur ce best-of, pour la bonne et simple raison qu’il figure sur l’album sorti juste après le Greatest Hits. Nous n’avons pas été bien originaux puisque nous avons choisi de vous (re)présenter leur titre le plus connu, et sans doute le plus abouti : Hotel California.
Sorti sur l’album du même nom en 1976, ce n’est que l’année suivante qu’il parut en format 45 tours. Initialement d’ailleurs, Hotel California n’aurait jamais dû sortir sur ce format, la maison de disque ayant jugé le morceau bien trop long pour sortir en single.
A cette époque (comme de nos jours d’ailleurs) , les labels étaient exigeants au niveau du format des singles. Ceux-ci devaient durer entre 3 minutes et 3 minutes 30 , avec une introduction de maximum 30 secondes. Les chansons choisies devaient également être soit une chanson rock soit une ballade soit un morceau dance.
Hotel California, avec sa longue intro, sa durée de plus de six minutes, ses solos interminables et ses multiples variations, ne correspondait donc absolument pas à ce format. Mais Don Henley (co-auteur avec Don Felder et Glenn Frey de cette chanson), insista tellement fort que le 45 tours vit bel et bien le jour en février 1977.
Avant cela, l’enregistrement de Hotel California ne s’était pas passé sans douleur. Etant donné la complexité des arrangements et des solos, beaucoup de temps avait été nécessaire pour mettre le morceau bien en place. Et lorsque certains membres se mettaient à faire quelques improvisations, Don Henley avait dû les remettre sur le droit chemin en leur indiquant de s’en tenir au plan initial et à la démo de départ.
Il est à noter que Ian Anderson, le leader de Jethro Tull indiqua tout un temps qu’il pensait que Hotel California était un plagiat d’une de ses composition de 1969, We used to Know. La ressemblance entre les deux morceaux est assez frappante, mais les membres des Eagles ont toujours démenti le plagia, assurant qu’ils ne connaissaient même pas le morceau de Jethro Tull.
Les textes de Hotel California ont toujours suscité un grand intérêt chez les fans, qui y trouvent encore de nos jours milles interprétations différentes. Passons les différentes théories farfelues et attardons nous plutôt sur ce que les différents membres de Eagles ont confié tout au long de leur carrière.
Hotel California peut être pris comme une métaphore sur l’industrie musicale, et plus particulièrement celle de Los Angeles dans les années 70. Don Henley indiqua que la chanson traitait de tous les excès que l’on retrouvait dans ce milieu. Il ajoutera plus tard que pour lui il s’agit simplement d’un voyage partant de l’innocence jusqu’à l’expérience.
Henley et Frey indiqueront aussi que la chanson traite de cette impression qu’on peut ressentir en arrivant pour la première fois à Los Angeles. La nuit, de loin, la ville semble brillante de mille feux, magique en quelque sorte. A noter qu’en 1977 , aucun membre des Eagles, hormis Bernie Leadon, n’était californien, et que cela peut expliquer leur vision biaisée de la ville.
Le 45 tours d’Hotel California (dans une version rabotée de quelques secondes) sorti dans de multiples pays avec comme conséquence, de multiples pochettes différentes.
La pochette la plus classique est une adaptation assez sobre de la couverture de l’album éponyme, représentant une photo d’un hôtel de Bervely Hills, le Beverly Hills Hotel plus connu sous le nom de Pink Palace.
Outre les pochettes quasi identiques à cette première, une série d’autres existent représentant le groupe à chaque fois de façon unique.
Comme très souvent, le pressage belge possède une couverture exclusive, ce qui en fait un objet recherché auprès des collectionneurs.
Hotel California fut plusieurs fois réédité en 45 tours, comme par exemple en 1988 en Allemagne avec cette pochette assez simple, mais différente de ce qui avait été fait avant.
Hotel California fut donc un succès à sa sortie . Il parvint à se classer en tête du Billboard hot 100 et remporta même le Grammy Award du meilleur enregistrement en 1978.
Le titre est bien plus qu’un simple hit éphémère et on peut même dire qu’il est rentré dans la légende de la musique. Souvent cité dans les 100 meilleurs morceaux de l’histoire, son magnifique solo de fin à deux guitares est parfois cité comme le plus beau solo de tous les temps.
Prenez maintenant quelques minutes de votre temps pour vous relaxer et savourez ce magnifique titre.