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    Emergency Gate : Infected

    Au secours!  le monde brûle, c’est la fin les amis! Dans le genre pochette à la fois très cliché et très classique , Emergency Gate a fait fort. Avec un tel titre ( Infected ) et une  telle pochette, l’auditeur lambda se demandera si soit :

    A) Il est confronté  à un truc qui déchire tout et qui lui amènera une véritable explosion de saveurs.

    B) Il est face  à une sombre m*** qu’il aura vite fait d’oublier

    C) La réponse C

    Et bien en fait, après plusieurs écoutes de l’opus, la réponse est à chercher quelque part entre la A et la B , même si malheureusement elle se rapproche plus de la deuxième option que de la première.

    Pour planter le décor, et surtout pour les nombreux lecteurs qui ne connaîtraient pas nos amis Allemands, Emergency Gate est un groupe actif depuis près de 20 ans sur la scène métallique. Actuellement, ils pratiquent un style que l’on peut qualifier de Death métal mélodique pour jeunes. J’entends par là que l’on retrouve certaines influences du vieux death mélo suédois, mélangé avec toutes sortes de plus ou moins bonnes choses, à commencer par du bon gros  metal-core à la sauce américaine.

    Infected, leur  dernier album fraîchement sorti, regroupe 13 titres assez courts ayant pour vocation je suppose de nous en mettre plein la vue. Pour cela, le groupe a sorti l’artillerie lourde : grosse production, guitares tantôt aiguisées, tantôt mélodiques, batterie qui claque bien sur les fesses et sonorités techno-électroniques du plus bel effet.

    C’est bien beau cette explosion de technique, mais malheureusement  le principal n’y est pas : On en prend certes plein les oreilles mais il manque furieusement ce feeling qui fait qu’on décolle à l’écoute d’un morceau. C’est propre et bien exécuté, mais qu’est ce que c’est convenu et primaire. On a l’impression d’écouter un groupe de jeunes qui débute, techniquement talentueux mais qui cherche encore son style . L’ennui, c’est que Emergency Gate a déjà 20 ans et est censé sortir ce que Lorie appellerait  «  l’album de la maturité », pas l’album de la découverte.

    L’avant dernière piste, Peace of Mind en est l’exemple parfait. Ballade perdue au milieu de morceaux violents, elle est d’une candeur et d’une mièvrerie affligeante, comme celle qu’un ado amoureux en pleine dépression pourrait nous composer.

    Je vous l’accorde bien volontiers, je suis peut-être comme Danny Glover dans l’Arme Fatale, trop vieux pour ce genre de connerie. Cet album plaira sûrement à une frange plus hipster du public metal. Un dernier conseil :  avant de vous ruer sur Infected, écoutez en quelques extraits via internet pour vous forger votre propre opinion et  ne pas regretter votre achat.

     

    Julien Sterckx
    Julien Sterckx
    Mais tu dis Que le bonheur est irréductible Et je dis Et il dit Que ton espoir n´est pas si désespéré A condition d´analyser Que l´absolu ne doit pas être Annihiler Par l´illusoire précarité De nos amours Destitué(e)s Et vice et versa

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