Embrasse-moi
d’Océanerosemarie et Cyprien Vial
Comédie romantique
Avec Océanerosemarie, Alice Pol, Grégory Montel, Sophie-Marie Larrouy, Rudy Milstein
Sorti le 26 juillet 2017
Ostéopathe de son état, Océanerosemarie vit pleinement son homosexualité en compagnie de ses amis et surtout de ses nombreuses ex-petites amies, dans une sorte d’insouciance joyeuse. Mais quand elle rencontre Cécile, Océanerosemarie décide de faire de gros efforts pour conquérir celle qui pourrait bien être la femme de sa vie.
En adaptant au cinéma son « one-woman-show » La Lesbienne invisible, Océanerosemarie rêvait d’une comédie romantique mettant en scène un couple de lesbiennes, et qui ne ferait pas de l’homosexualité un enjeu dramaturgique pesant. En effet, Embrasse-moi évacue d’emblée la question en posant ses deux personnages principaux comme deux lesbiennes assumées, bien dans leur peau. Le film ne passe donc pas par les sempiternels coming-out ou par des dialogues didactiques sur le sujet, comme c’est souvent le cas quand il est abordé dans ce genre de comédies « mainstream », ce que revendique complètement d’être Embrasse-moi.
Et il y a effectivement une certaine jouissance à voir une comédie grand-public, assumée comme telle, qui fait de l’homosexualité son centre-même sans pour autant « traiter de … » ou « être un film sur … ». Il s’agit tout simplement d’une comédie romantique, dont les protagonistes se trouvent être deux femmes homosexuelles, point barre.
Bien sûr, cette volonté de faire rentrer ce qui pourrait être un film de niche dans le « mainstream » ne va pas sans une série de concessions faites à des facilités d’écriture, à un humour parfois gras – mais lui aussi revendiqué – et à des choix de castings douteux – Michèle Laroque en mère intrusive. C’est une position totalement délibérée que prend le film de vouloir s’adresser au plus grand nombre, avec les meilleures intentions du monde, mais non sans perdre en singularité.
Passé l’effet de surprise et de fraîcheur d’un film qui tente quelque chose d’assez inédit dans le paysage de la comédie française, on finit tout de même par y reconnaître les tares du genre, à savoir une certaine paresse scénaristique et, surtout, une absence totale de mise en scène. Embrasse-moi apparaît alors comme ce qu’il est malgré tout : un film de comique tentant le passage de la scène à l’écran. Mais il aura eu le mérite d’oser une certaine forme d’originalité et de rester sympathique et regardable tout du long.