Ellian et le Sortilège
Réalisatrice : Vicky Jenson
Genre : Aventure, Animation, Famille, Musical
Voix de : Rachel Zegler, Nicole Kidman, Javier Bardem
Nationalité : USA
Date de sortie : 22 novembre 2024
Il aura fallu sept longues années au studio Skydance pour donner vie à Ellian et le Sortilège, un projet maintes fois remanié et qui puise ses origines dans le rachat d’Ilion Animation Studios en 2017 – studio à l’origine du Planet 51 de Jorge Blanco (2009). La proposition était ambitieuse : l’idée d’un film d’animation sur une princesse adolescente assurant la régence d’un royaume en l’absence de ses parents, incapables de le diriger à cause d’un mystérieux sortilège. Une prémisse familière pour un résultat qui, malheureusement, l’est tout autant.
Un scénario balisé pour un film visuellement léché
Ellian et le Sortilège raconte, comme cité plus haut, l’histoire de la princesse Ellian, jeune adolescente pleine de vie, dont les responsabilités s’accumulent suite à la transformation inexpliquée de ses parents en monstres dépourvus de raison. Soucieuse de préserver le secret autour de cette métamorphose et résolue à leur rendre leur apparence humaine, Ellian entreprend une quête pour sauver ses parents et restaurer l’équilibre de son royaume.
Réalisé par Vicky Jenson, coréalisatrice des films Shrek et Gang de requins, ce film d’animation dévoilé récemment sur la plateforme Netflix dispose de solides atouts : une intrigue accessible, des personnages attachants et un rendu visuel à la hauteur des standards actuels, évoquant sans peine les univers esthétiques de Pixar ou DreamWorks. L’ensemble promet un moment agréable pour un visionnage familial.
Une œuvre sous l’ombre imposante de ses références
Cependant, derrière cette façade séduisante se dessine une limite majeure : Ellian et le Sortilège peine à se distinguer dans un genre saturé. Comment dissocier ce long métrage d’autres du même acabit ? À mesure que le récit progresse, les comparaisons deviennent inévitables. Difficile en effet de ne pas penser à Rebelle (2012) dans lequel Merida se bat contre le sort qui a transformé sa mère en ours, même si les causes originelles sont différentes ; Comment ne pas faire de parallèle avec Anna et Elsa dans La Reine des neiges 2, des jeunes femmes intrépides, qui explorent leur passé et affrontent des forces magiques pour protéger leur royaume. La quête d’Ellian pour sauver Lumbria rappelle les efforts d’Elsa et Anna pour préserver Arendelle. Cette seconde comparaison est d’ailleurs visuellement prégnante tout au long du long métrage, tant dans l’aspect du royaume que dans celui des personnages secondaires.
Quant au thème de l’adolescente dont les responsabilités demeurent soudainement existentielles, le sujet a déjà, lui aussi, été usé par le passé, certaines scènes nous renvoyant au plus intimiste mais qualitatif Epic : la bataille du Royaume Secret, pourtant bien plus ancien.
Un divertissement plaisant mais vite oublié
Ellian et le Sortilège demeure un conte musical qui se laisse regarder, reste plaisant mais qui, au fur et à mesure que s’égrainent les minutes de visionnage, perd de sa magie et finit par transformer le public adulte en monstre de critique ou le cas échéant, en disciple de Morphée ou d’Hypnos. Les enfants eux, passeront un bon moment, non mémorable cependant.
En somme, un joli spectacle visuel qui, faute d’identité forte et singulière, se contente de suivre des sentiers trop souvent arpentés.