Ecrit, mis en scène et interprété par Sylvie Landuyt
Du 12 au 23 janvier 2016 au Rideau de Bruxelles
Sylvie Landuyt complète avec « Elle(s) » ce qu’elle avait entamé dans « Don Juan Addiction ». Dans le premier volet, l’archétype du séducteur était prétexte à révéler le « deuxième sexe », celui qui ne parle pas, mais qui est si présent. Ici, les femmes sont en première ligne. Il y a « la femme », jouée par Sylvie Landuyt, qui parle en chansons, en insultes, en pétages de câble. À ses côtés, il y a « la fille », jouée par Jessica Fahan, celle qui, « en construction », observe, pose des questions, dit une chose et son contraire. Celle qui ne se fait pas d’illusions mais entretient son rêve d’un monde où elle n’aurait pas à faire la fille. À leurs côtés, il y a « le guitariste », Ruggero Catania, dont le rock’n roll porte un dialogue d’un nouveau genre entre la femme et la fille.
Bien que certains éléments de la mise en scène soient parfois obscurs, cela n’entame en rien l’énergie folle de ce spectacle passant du grave à l’aigu, du monologue à la grimace, de l’accélération frénétique à la décélération ironique. Chapeau aux deux comédiennes – à Jessica Fahan, captivante – qui énoncent avec fougue un texte éclaté où la libre association des mots fait surgir les maux.
« Elle(s) » ne donnent pas de leçon, mais font le rêve d’un monde où les femmes, et les hommes, pourraient être ce qu’ils veulent, hors des cases préalables dans lesquelles nous sommes placés, loin des étiquettes préexistantes que l’on nous a collées. Se lâcher et rêver à un crossover des codes qui ferait imploser les catégories. Et pouvoir se réinventer dans un langage dont les mots, trop dits et trop connotés, ne seraient pas déjà usés. Comme un simple pronom. Elle(s).
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À savoir :
Le mercredi 20 janvier, en entrée libre après le spectacle, il y aura un Débat du Bout du Bar animé par Michael Delaunoy en présence de l’équipe du spectacle et d’un invité témoin.
Le texte de « Elle(s) » est édité chez Lansman éditeur
Photo: Alice Piemme