Titres : Du rififi à Menilmontant
Texte et dessin : Tardi
Éditeur : Casterman
Date de parution : 6 novembre 2024
Genre : Polar
Quarante ans après sa première adaptation d’un roman de Léo Malet, Brouillard au pont de Tolbiac, Jacques Tardi met à nouveau en scène Nestor Burma dans Du rififi à Menilmontant, une aventure qui se déroule dans le XXème arrondissement de Paris – un lieu que Léo Malet n’avait pas eu le temps de traiter dans ses écrits. Un album qui fait la part belle à la découverte de cet arrondissement, un récit quelque peu contemplatif qui, selon les dires de l’auteur, clôturera les aventures de Nestor Burma en bande dessinée.
Décembre 1957, Burma en tient une sévère, de grippe, qu’il tente de traiter avec le dernier médicament à la mode des laboratoires Manchol. Mais n’ayant pas pour habitude de baisser les bras devant l’adversité, il consent tout de même à recevoir une nouvelle cliente, du genre bourgeoise qui n’a pas froid aux yeux. Quelle n’est pas sa surprise quand elle lui révèle son identité… Madame Manchol ! S’ensuit une enquête dans les coulisses des laboratoires pharmaceutiques, où il sera question de gros sous, bien sûr, et de maltraitance animale.
Lire Nestor Burma, c’est volontairement se replonger dans le Paris des années 1950, vouloir s’imprégner de son vocabulaire particulier et également retrouver l’ambiance graphique de ses années-là, des publicités aux personnages parfois caricaturaux hantant les troquets. Car on se déplace beaucoup dans Du rififi à Menilmontant, que ce soit au volant d’une Peugeot 203 ou à pied, afin de pouvoir admirer un paysage de cartes postales. On a littéralement l’impression de suivre le trajet des neurones du célèbre détective qui cogite pour trouver le coupable.
Et c’est peut-être ce que l’on peut reprocher à cet album, qui comme certains films des années 1950 semble être un récit d’atmosphère, où les déambulations dans quelques rues de Paris supplantent l’action en tant que telle.
Du rififi à Menilmontant s’adresse à mon sens aux amateurs de la série, ceux qui vont lire et relire cet album pour dénicher les détails graphiques, pour s’émerveiller des ressemblances et des nombreux clins d’œil au cinéma de ces années-là. Ceux-là seront sans doute ravis. Les autres auront sans doute plus de mal avec un album qui a choisi un rythme très lent.