Dracula Untold
de Gary Shore
Action, Fantastique, Epouvante-horreur
Avec Luke Evans, Sarah Gadon, Dominic Cooper, Samantha Barks, Art Parkinson
Sorti le 1er octobre 2014
1462, la Transylvanie et la Valachie vivent des années troublées. De fait, l’empire byzantin est à l’agonie et a dû baisser les armes face aux Ottomans venus d’Anatolie et dirigés d’une main de fer par le sultan Mehmet II. Vlad III, dit l’Empaleur, s’inquiète de la montée en puissance de son voisin avide de conquête. Alors que les Ottomans, en contrepartie d’une paix inéquitable, demandent à Vlad de lui procurer 1000 jeunes hommes pour combattre dans son armée, ce dernier se rebelle et attise la colère de Mehmet II, bien décidé à rayer la région de la carte. Pour contrer ce puissant ennemi, Vlad n’a plus d’autre choix que de signer un pacte diabolique avec une créature étrange vivant dans la montagne de la Dent Brisée.
Pour sa première réalisation long métrage, Gary Shore s’attaque l’un des personnages les plus exploités au cinéma, le comte Dracula. De fait, tout le monde se souvient des adaptations du roman de Bram Stocker. Les plus qualitatives d’entre elles ayant vu Christopher Lee ou Gary Oldman incarner le monstre assoiffé de sang. La tâche était dès lors ardue et force est de constater que le résultat n’est pas vraiment à la hauteur des attentes.
Pour comprendre ce nouveau film, il faut tout d’abord comprendre deux choses. Premièrement, le roman signé Bram Stocker présentait un récit fantastique où se mêlent le bien et le mal, l’amour et la haine, et toutes sortes d’antagonismes psychologiques.
Deuxièmement, il faut savoir que Bram Stocker a été puiser sa créature dans l’Histoire. Et pour cause, Vlad III L’Empaleur, de par sa cruauté légendaire, a longtemps alimenté les rumeurs les plus folles à son sujet. Son titre, Vlad III le Dragon ou Dracul, a dès lors donné naissance à Dracula.
Pour Dracula Untold, Gary Shore et ses scénaristes ont choisi de mixer ces deux histoires en voulant donner un relief historique à une histoire d’amour fantastique et horrifique. Ce choix, ou plutôt ce non-choix, s’avère être la signification parfaite du manque d’audace du scénario.
De surcroit, l’idée originale de nous présenter la véritable histoire du comte Dracula n’était pas idiote. Bien amenée, celle-ci aurait même pu donner une seconde jeunesse à une histoire surexploitée par le passé. Au lieu de cela, la réalisation nous oblige à ingurgiter deux histoires hétérogènes qui ne trouvent aucune résonnance dans notre esprit.
Mais les défauts ne s’arrêtent pas là. Si les effets spéciaux sont bluffants, il n’en reste pas moins que les pouvoirs exacerbés du vampire inoculent à celui-ci des faux-airs de super-héros moyenâgeux. De fait, chaque scène se rappelle au bon souvenir du cinéphile qui n’y verra qu’une succession de clins d’œil aux blockbusters hollywoodiens ou encore à la saga télévisée phare de ces cinq dernières années : Game of Thrones. Art Parkinson, Paul Kaye, Charles Dance ou encore la musique signée Ramin Djawadi ne vous tromperont pas. En outre, Mehmet II se révèle être plus une réincarnation de Tarkan en Chevalier du Zodiaque plutôt qu’un réel adversaire sanguinaire.
En résumé, Dracula Untold se voulait novateur en mixant le mythe et l’histoire. Au final, il décevra les spectateurs venus voir un Dracula, mais aussi celles et ceux qui souhaitait voir la véritable histoire du Prince Dragon.