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    Dom Juan au Théâtre du Parc

    De Molière, mise en scène de Thierry Debroux, avec Gabriel Almaer, Maroine Amimi, Jean-Baptiste Delcourt, Laetitia Reva, Luc Van Grunderbeeck,Benoît Van Dorslaer, Anouchka Vingtier, Bernard Yerlès, Aurélie Frennet, Laurie Degand

    Du 15 janvier au 14 février 2015 à 20h15 au Théâtre Royal du Parc

    Qui ne connait pas l’histoire de Dom Juan ? Que ce soit par la culture générale inculquée lors de nos cours de français lorsque nous étions adolescents, ou par simple curiosité des grands classiques, tout le monde connaît ce dragueur invétéré. D’ailleurs, l’expression « être un Dom Juan » n’est-elle pas passée dans notre vocabulaire courant et toujours d’actualité ?

    Mais que renferme justement le personnage de Dom Juan ? On le sait tous, Dom Juan aime les femmes et ne s’en cache pas. Il se moque de la morale et consomme à outrance les jeunes et jolies femmes sans avoir une once de culpabilité. Il leur promet monts et merveilles pour arriver à les mettre dans son lit, et finit par les jeter une fois « utilisées ». Car pour Dom Juan, la femme n’est véritablement qu’un objet de désir passager, lui permettant d’assouvir ses envies de sexualité et ne revêtant plus aucun intérêt une fois le but atteint.

    Un coureur de jupons, soit, mais doublé d’un menteur et d’une perfidie sans limites.

    Avec sa pièce, écrite en 1665, Molière voulait dépeindre la société de son époque, faite de fausse dévotion et d’hypocrisie. En mettant sur scène un personnage ouvertement réfractaire à toute morale, le dramaturge souhaitait mettre en avant ses contemporains et pointer du doigt leur comportement. Un autre point de vue peut se dégager de l’attitude du personnage central : son consumérisme féminin, comme l’explique Thierry Debroux, directeur du Théâtre Royal du Parc et metteur en scène pour Dom Juan, peut refléter une attitude foncièrement moderne de notre société et fait de Dom Juan un personnage empreint de modernité.

    Il faut saluer l’interprétation de Bernard Yerlès, à juste titre, qui, à l’origine du projet, a donné une interprétation de Dom Juan plus que captivante. Accompagné notamment de Benoit Vandorslaer en Sganarelle et Maroine Amimi en Pierrot, la pièce ne manquait pas de qualité et le choix des comédiens ne peut qu’être complimenté.

    Fidèle au texte de Molière, la première partie semble plus dynamique, tandis qu’on s’enlise, comme le personnage, dans une atmosphère plus sombre et moraliste. Il faut également noter l’élégance des décors, d’une simplicité raffinée, permettant une mise en place des personnages efficace, sans se perdre dans un amas d’accessoires. Les entrées et sorties des personnages par le parterre, permet de rendre les mouvements scéniques plus dynamiques et de jouer un peu avec le public.

    Les quelques monologues moralisateurs d’Elvire, ou encore du père de Dom Juan, ralentissent l’avancée de l’histoire mais font partie intégrante du récit et sont indispensable à la bonne compréhension du dénouement. Quelques scènes complètement burlesques et un peu surjouées dénotent malheureusement avec l’ensemble de la pièce, bien qu’elles aient provoqué des bons fous rires dans la salle.

    Cette pièce bien connue est dès lors un défi à mettre en scène de manière captivante et, malgré les nombreuses qualités du décor, de la mise en scène et du jeu des comédiens, le temps avance un peu au ralenti dans cette pièce.

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