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    Doffice! aux Riches-Claires

    De la Compagnie Zinneke Kabuki, mise en scène de Xavier Elsen, avec Michel Carcan, Othmane Moumen

    Du 12 au 28 février 2015 à 20h30 au Centre Culturel des Riches Claires

    Doffice ! est une balade tonitruante au pays de la recherche corporelle. Revisitant les codes de la pantomime et réalisant ainsi une prouesse physique plus que remarquable, les deux comédiens du spectacle – Michel Carcan et Othmane Moumen – présentent ici la première création de la Compagnie Cie Zinneke Kabuki. Sans parole et accompagnée de créations sonores qui se glissent ça et là au détour des gestes, la performance a de quoi éblouir et rappelle toute l’éminence du rôle du corps dans le travail de l’artiste. Doffice! s’accapare le monde du travail et expose au public la réalité maussade des corps qui s’usent au fil des années de labeur et l’opportunisme frénétique de ceux qui débutent. Le duo est burlesque, fantasque, habilement nuancé, parfaitement représentatif du fantasme destructeur de l’univers des entreprises. Comme une critique facile d’une thématique que l’on revisite à tout va mais le tout bien ficelé et une priorité placée à la bonne place : dans l’identité physique des personnages, dans la place qu’ils prennent sur la scène dénuée d’artifice.

    Le moins que l’on puisse dire c’est qu’on est impressionné par le ballet minutieux de la chorégraphie des mimes jonglant entre gestes caractéristiques et recherches originales. Même si les premiers tableaux peuvent évoquer une certaine redondance, la poésie se glisse sans difficulté dans cette création et on se laisse progressivement emporter par les propositions formelles et oniriques que Michel Carcan et Othmane Moumen nous livrent. Evidemment, il faut aimer le mime car c’est fondamentalement sur la recherche liée au corps que le spectacle repose. Toutefois, le format prévu est idéal et on ne s’ennuie pas, notamment parce que les artistes font tout pour nous divertir et nous emporter dans leur univers : celui des tiroirs métalliques que l’on ouvre et que l’on ferme à longueur de journée, de la voix criarde de la hiérarchie qui oppresse, de la tâche automatique qui lasse et qui pousse à prendre le large.

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