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    Disney poursuivi pour l’utilisation posthume de l’image de Peter Cushing dans Rogue One

    Disney se retrouve au cœur d’une controverse judiciaire pour avoir recréé numériquement l’image de l’acteur britannique Peter Cushing, décédé en 1994, dans Rogue One: A Star Wars Story. Son ami proche, le producteur Kevin Francis, affirme que l’acteur s’était opposé à toute utilisation posthume de son image. Ce procès, qui met en lumière les enjeux éthiques des effets spéciaux modernes, pourrait redéfinir les pratiques de l’industrie cinématographique face à l’utilisation des technologies de résurrection numérique.

    La résurrection numérique d’un acteur emblématique

    La question de l’utilisation de l’image d’acteurs décédés par le biais d’effets spéciaux a ressurgi dans l’actualité judiciaire, avec une plainte déposée contre Disney et Lucasfilm pour avoir reproduit numériquement Peter Cushing, décédé en 1994, dans le film Rogue One: A Star Wars Story (2016). Cette affaire soulève des interrogations éthiques autour de la technologie moderne dans l’industrie cinématographique.

    En 1977, Peter Cushing, acteur britannique de renom, interprétait le personnage de Wilhuff Tarkin dans Star Wars: Un Nouvel Espoir, film réalisé par George Lucas. Cushing, décédé d’un cancer de la prostate, n’a pas été directement impliqué dans la suite de la saga. Cependant, en 2016, dans le film Rogue One, les réalisateurs ont fait appel à la technologie des images de synthèse pour faire « revivre » le personnage de Tarkin, interprété par Cushing, en utilisant un acteur à la morphologie similaire, Guy Henry, dont le visage a été remplacé par celui de Cushing grâce aux effets spéciaux.

    Un recours judiciaire pour non-respect des volontés de l’acteur

    Dans un article récemment publié, le Times explique que cette recréation numérique n’a pas fait l’unanimité, en particulier auprès de Kevin Francis, producteur britannique et ami proche de l’acteur décédé. Francis affirme que Peter Cushing, avant son décès, lui avait expressément confié qu’il ne souhaitait pas que son image soit reproduite post-mortem par des moyens numériques. Estimant que cette recréation viole la volonté de l’acteur, Francis a déposé une plainte contre Disney, Lucasfilm, ainsi que d’autres parties impliquées dont, notamment, l’agence Associated International Management, qui représentait Cushing, de même que les exécuteurs testamentaires de l’acteur.

    Les arguments de Disney et la bataille juridique en cours

    Disney, de son côté, affirme avoir obtenu les autorisations nécessaires. L’entreprise déclare que le contrat initial signé par Cushing pour son rôle en 1977 n’exigeait pas d’accord préalable pour recréer son image, et qu’un paiement d’environ 36.000 dollars avait été versé à ses héritiers en échange de ce droit. En décembre dernier, Disney a tenté d’obtenir l’annulation du procès, en avançant que Francis cherchait à s’enrichir en réclamant des dommages et intérêts s’élevant à plus de 650.000 dollars. Cependant, la Haute Cour de justice du Royaume-Uni a jugé que l’affaire pouvait être portée devant la justice, malgré les réserves émises quant aux chances de succès de Francis.

    Le juge Tom Mitcheson, qui supervise le dossier, a en effet déclaré qu’il n’était « pas convaincu » que Kevin Francis gagnerait le procès, mais que la plainte restait recevable. Cette affaire s’inscrit dans un débat plus large sur les implications éthiques de la recréation numérique de personnes décédées. Si Disney a déjà eu recours à cette technologie pour d’autres acteurs comme Carrie Fisher, récemment décédée, l’usage de telles pratiques soulève des questions profondes sur le respect des volontés posthumes des artistes. En réponse à ces préoccupations croissantes, l’État de Californie a récemment adopté une loi exigeant le consentement des artistes pour l’utilisation de leur image après leur mort, y compris via l’intelligence artificielle.

    Un procès aux conséquences potentiellement majeures pour l’industrie du cinéma

    Vous l’aurez compris, l’affaire, encore en cours, pourrait avoir des répercussions importantes sur l’industrie du cinéma et la manière dont les grandes entreprises de production envisagent l’avenir des effets spéciaux. Alors que la technologie continue de progresser, l’équilibre entre le respect des volontés des artistes et les ambitions artistiques des studios demeure délicat.

    Rédaction web
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