Diamant noir
d’Arthur Harari
Drame
Avec Niels Schneider, August Diehl, Hans Peter Cloos
Sorti le 8 juin 2016
Suspense, violence, douceur et beauté dans Diamant noir, un bel oxymore pour un film qui n’aura jamais aussi bien porté son nom.
Pier Ulmann travaille dans les chantiers le jour et dans les larcins la nuit, pour le compte de Rachid, sa seule figure familiale. Son histoire le rattrape le jour où son père, ancien diamantaire banni de sa propre famille, est retrouvé mort dans la rue. Après l’enterrement de ce dernier, son cousin Gabi, bientôt à la tête de la firme Ulmann lui propose de l’accompagner à Anvers pour rénover les bureaux de la prestigieuse société de diamants. Une opportunité précieuse que Pier va saisir pour venger le destin de son père.
Diamant noir, c’est l’histoire d’une vengeance dans un cadre peu commun, celui des diamantaires. Une vengeance dans un bain de sang ? Non, ce serait trop facile. Pier veut se venger en brisant les rêves de ceux qui ont abandonné son père. Même si sa détermination domine ses actes, son tempérament naturellement doux et ses prises de conscience vont rendre son objectif bien compliqué à atteindre.
Arthur Harari ouvre le spectacle avec un flash-back violent et traumatisant. Le décor est planté. Ce moment-là va marquer l’histoire de la famille Ulmann et la diviser à jamais. Une fois la « famille réunie », les relations entre les personnages évoluent constamment, les barrières de Pier tombent peu à peu le laissant tiraillé entre sa soif de vengeance et son attachement à cette vie nouvelle. Impossible d’entrevoir le sombre destin (ou pas ?) du protagoniste principal désormais enfoui dans un engrenage sordide. Diamant noir s’inscrit alors complètement dans le genre du « film noir », belle antithèse au côté élégant et lumineux du diamant. Arthur Harari a livré un scénario bien ficelé et inattendu mêlant des moments de violence et de délicatesse ; et une scène cruciale – où l’on passe de la douceur à la tempête – exécutée parfaitement grâce à un jeu d’acteur impeccable (pensée particulière à August Diehl dans le rôle de Gabi). Les deux heures du film se dévorent et ne ralentissent jamais le récit, avec en prime notre rythme cardiaque bien plus élevé que la normale.