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    Deux fils, film de chambre sensible et singulier

    Deux fils
    de Félix Moati
    Comédie dramatique
    Avec Benoît Poelvoorde, Vincent Lacoste, Mathieu Capella, Anaïs Demoustier, Noémie Lvovsky
    Sorti le 20 février 2019

    Alors qu’il vient de perdre son frère et qu’il est très fragilisé sur le plan émotionnel, Joseph annonce à ses deux fils, Joachim et Ivan, qu’il a quitté son cabinet de médecin depuis plusieurs mois pour embrasser une carrière d’écrivain. Tandis que Joachim, étudiant en psychiatrie, ressasse inlassablement une rupture douloureuse, Ivan, treize ans et une petite tendance grandissante à l’alcoolisme, essaie de se trouver de nouveaux repères.

    Première réalisation de l’acteur Félix Moati, Deux fils bénéficie d’un casting attrayant qui lui permettra probablement de séduire les spectateurs au-delà des espérances qui peuvent être placées dans un premier film, en outre comédie de l’understatement comme peut l’être celui-ci. Si le trio de tête – Poelvoorde, Lacoste et le jeune Mathieu Capella, tous trois excellents – joue, il est vrai, beaucoup dans la sympathie presque immédiate que peut induire le film, son écriture singulière et sa réalisation feutrée, discrète mais néanmoins marquée, ne sont pas en reste et lui donnent une place particulière dans la production française actuelle.

    Il est en effet difficile de trouver dans la comédie française d’aujourd’hui une voix et un ton semblables à ceux qui sont à l’œuvre dans Deux fils. Le film passe de manière assez fluide et fulgurante de vraies scènes de comédies à des moments d’émotion non-fabriquée, sans pour autant charrier le registre du mélodrame. Pour simplifier et faire des ponts référentiels avec des repères connus, on pourrait parler d’un Woody Allen français qui serait plus sentimental que l’original, mais ce serait probablement trop schématique et réducteur.

    Pour autant, Deux fils reste une œuvre modeste, un petit film de chambre plein de charme, sans ambition ni prétention démesurée. Mais il devient si rare de trouver dans le cinéma francophone a priori « mainstream » quelque chose qui revendique à ce point sa sensibilité propre, en dehors de canons en vogues ou d’un genre bien déterminé et défini, que l’on ne peut s’empêcher de s’emballer – peut-être plus que de raison – pour un tel film.

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