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    « Descendre », une odyssée vers la mer et vers l’amour

    Descendre, spectacle transdisciplinaire danse texte, créé par la danseuse et chorégraphe Éléonore Valère-Lachky a ouvert le festival « Puissances seules » qui donne corps et voix à six solos féminins.

    Debout, bien campée sur ses deux jambes, elle est vêtue d’un jean et d’une veste de survêtement et coiffée d’une casquette. « Mon histoire me prédestinait à la pauvreté, à la misère, dit une voix off. Longtemps, j’ai été percluse de désirs, d’indignations, d’empêchements de toutes sortes. Mais j’ai tordu le réel jusqu’à ce qu’il me cède. J’ai décidé que j’aurai une place dans le monde. »

    Elle commence à jouer des coudes, ses mouvements prennent de l’ampleur au son d’une musique funk/hip-hop. Il se dégage de sa gestuelle une énergie qui peut évoquer la panique et pourtant les gestes sont d’une précision sans faille.

    Descendre dresse le portrait d’une femme debout devant la mer. Fascinée et bouleversée par le mouvement des vagues, elle ne sait plus pourquoi elle ne devrait pas sauter. « J’ai le sentiment qu’il existe en nous, quelque chose comme une nostalgie de l’océan », écrit Eléonore Valère-Lachky.

    Cette femme, libre, née du mauvais côté de la barrière et qui a décidé, et réussi, à passer du bon côté, considère la vie comme un  immense terrain de jeu qui lui appartient. Riche, sans attache familiale, elle baguenaude sur la route, passant de l’un à l’autre. Un homme dans chaque port… 

    « Ils se retrouvent tout à coup de l’autre côté du désir, dit-elle, celui où ils ne sont jamais : du côté de l’objet. Ils sont l’objet de mon désir immense. » Dans Descendre, Ulysse est une femme. L’homme, une sirène.

    Sur scène, l’interprète, Violette Wanty, s’est débarrassée de son survêtement de ses chaussures. La douceur s’installe dans sa gestuelle mais elle s’effondrera, disloquée, au moment où elle prend conscience qu’elle est Ulysse à la merci d’une sirène. Elle sombre alors dans les abysses avant de revenir à l’énergie du début.

    A l’origine, Descendre est un texte signé Eléonore Valère-Lachky qui figure parmi les textes lauréats des Rencontres de la SABAM 2024. Il devenu une pièce chorégraphique pour une danseuse, Violette Wanty, accompagnée de la voix off de la comédienne Héloïse Jadoul. Si la symbiose entre le son, le texte et le mouvement est parfaite, la danse ne cherche jamais à illustrer le propos. L’histoire intime et la chorégraphie évoluent côte à côte pour tisser un récit bouleversant.

    La pièce a ouvert le festival « Puissances seules » organisé pour la première fois par les Brigittines qui a présenté six solos chorégraphiques féminins. Pendant trois semaines, chaque fin de semaine (jeudi, vendredi et samedi), à raison de deux spectacles par soir, se sont succédés : Descendre d’Éléonore Valère-Lachky, So ? ! What d’Ariadna Gironès Mata, exUtero de Shantala Pèpe, 3 jours, 3 nuits de Louise Vanneste, When you’re alone in your forest always remember you’re not alone de Vilma Pitrinaite et Chair vive d’Elsa Tagawa. Une programmation 100% féminine comme pour compenser la prédominance masculine. D’ailleurs, Eléonore Valère-Lachky considère dans une interview que « c’est un geste politique fort que des lieux culturels décident de donner la parole aux femmes ».

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