More

    Dernier coup de ciseaux au TTO

    derniers coup de ciseaux tto affiche

    De Paul Pörtner, mise en scène de Aurelio Mergola, avec Jean-François Breuer, Catherine Decrolier, Thomas Demarez, Pierre Lafleur, Frédéric Nyssen et Nathalie Uffner
    Du 22 janvier au 28 février 2015 à 20h30 au Théâtre de la Toison d’Or (TTO)
    Crédit photo : © Lou Verschueren

    Dès l’entrée dans la salle de spectacle, on découvre un décor de salon de coiffure très coloré, très « hype » où les acteurs vaquent à leurs occupations le temps que le public s’installe nous mettant directement dans l’ambiance avec de la musique tendance. Les personnages sont stéréotypés à l’extrême : Romain Canard, coiffeur branché et homosexuel, genre Alban dans La Cage aux folles ; Réjanne, sa collègue très girly et un peu cruche ; Yan Mercoeur, producteur de télévision ; madame Brioret, femme d’un homme d’affaire très riche et mécène d’art… Tout ce petit monde se retrouvent coincé dans le salon de coiffure et sont mêlés de près au meurtre d’Isabelle Sersni, pianiste célèbre a qui appartient l’immeuble, retrouvée morte poignardée par cinq coups de ciseaux dans l’appartement du dessus. On se rend compte que tous font preuve d’une mauvaise foi confondante, chacun à quelque chose à se reprocher mais ils ont également  tous un alibi.

    Construit à l’origine sur la base d’une enquête très sérieuse de Paul Pörtner, psychologue allemand, dont le but était d’analyser les réactions de publics et notamment les effets de groupe, Dernier coup de ciseaux fait l’objet dès 1978, d’une adaptation théâtrale. Ce sont deux Américains, Bruce Jordan et Marilyn Abrams, qui ont eu l’idée de faire de cette recherche un spectacle et depuis, neuf millions de personnes se sont déjà pressées pour y assister !

    Dernier coup de ciseaux commence comme une pièce de théâtre classique, une enquête policière sur toile de fond de vaudeville. Mais ensuite, les lumières s’allument dans la salle et on nous demande, lors de la reconstitution des faits, de remettre les évènements dans l’ordre et de se rappeler les détails qui forment des indices pour élucider le mystère et découvrir l’assassin, version Cluedo géant. Le public est donc largement mis à contribution pour résoudre l’affaire puisque c’est son vote qui décide décidera de l’épilogue de la pièce. Les acteurs sont géniaux et ont une sacrée répartie, comme le prouve leur jeu moitié-joué, moitié-improvisé avec un scénario très élaboré sachant que plusieurs fins sont possibles.

    C’est une expérience que l’on n’a pas l’habitude de voir sur scène, il n’y a pas de temps mort, même pendant l’entracte, le jeu continue sur la scène : un spectateur s’est même vu offrir… une coupe gratuite !

    Une mise en scène délirante qui nous offre un ébouriffant cocktail de succulents jeux de mots avec un humour décoiffant à déguster sans modération.

    Daphné Troniseck
    Daphné Troniseck
    Journaliste du Suricate Magazine

    Derniers Articles