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    « Demain c’était mieux, le deux », on passe l’année en revue !

    L’hiver est à nos portes, les premiers flocons de neige ayant envahi nos rues. Un temps à ne pas mettre un chat dehors, mais un temps aussi pour se réchauffer dans une salle de spectacles et clôturer doucement l’année civile. Ça tombe bien, puisque la troupe de Demain c’était mieux vous propose d’enterrer 2022 dans la joie et la bonne humeur. Revue somme toute classique, Demain c’était mieux invite le spectateur à se remémorer les évènements et/ou personnalités qui ont marqué l’année échue de leurs empreintes.

    Pendant une heure et demi, nos six comédiens et deux musiciens pastichent bon nombre de personnages comme Vladimir Poutine, Georges-Louis Bouchez, Jean-Luc Mélenchon, Stromae, les Diables Rouges et bien d’autres encore.

    Rencontre avec une troupe soudée et enthousiaste à l’idée de présenter son nouveau cru.


    Dans l’accroche de votre spectacle, vous avez apposé un macaron, celui de « sauveurs de la culture 2021 ». Pourriez-vous nous parler de celui-ci ? 

    L’an dernier, à une semaine de la première, on a fermé les salles de spectacles. A partir de ce moment, le monde de la culture a entamé des actions. De notre côté, un avocat a fait un recours devant le Conseil d’Etat. Les jours ont passé et le jour J, nous ne savions toujours pas si on allait pouvoir jouer. Mais à 17h, nous avons appris que les salles réouvraient grâce à cela. Nous avons donc pu jouer quelques heures plus tard.

    Est-ce que le public était au rendez-vous ?

    Oui, car en très peu de temps, la presse a été mise au courant et des gens sont venus de partout, même France 5. Cet effet-presse a rempli notre salle en une demi-heure… C’est pour cette raison que nous nous sommes octroyés le titre de « sauveurs de la culture », mais c’est ironique évidemment.

    Une revue, c’est le miroir de l’année civile écoulée. Qu’avez-vous pensé de celle qui s’achève ?

    Plein de choses ! Tous les ans, il y a des choses à dire ! Le pouvoir est toujours au bord de la rupture, quel qu’il soit. Et le pouvoir a besoin d’un bouffon – nous – qui, à la moindre connerie, le tacle.

    Vous parlez, entre autres, de Georges-Louis Bouchez. Est-ce finalement un bon client pour vous ?

    Oh oui ! (rires) Ce type est une caricature de lui-même. Il est très excessif, caricatural, narcissique, grotesque avec ce petit chien qui le suit constamment. C’est notre meilleur client car il a des traits saillants, ce qui nous facilite la tâche. Dans ce spectacle, nous parlons de sa présence à Tomorrowland.

    Dans Demain c »était mieux, vous aborderez la thématique des Diables Rouges. Un sujet qui, au regard de l’actualité, semble vous rattraper. Avez-vous eu besoin d’adapter votre spectacle suite à l’élimination prématurée de l’équipe de Belgique en coupe du monde ?

    Non, les auteurs avaient bizarrement anticipé cette élimination… En fait, on a porté la poisse aux Diables ! (rires) Après « Sauveurs de la culture en 2021 », voici les « Fossoyeurs des Diables en 2022 ».

    Le spectacle sort de nos frontières et parle de politique extérieure. Était-ce plus difficile à aborder ? Avec peut-être moins de légèreté ?

    On l’a abordé avec beaucoup de légèreté, voire davantage. Poutine, Macron et Biden en prennent dans leurs tronches, tout comme Mélenchon et Valls. Ce n’est pas si différent de se moquer des personnages étrangers que des Belges. Leurs comportements sont tout aussi absurdes. Alors, bien entendu, on exagère les traits mais au final, le texte n’est pas si éloigné de la réalité.

    Pour ce qui est des personnages plus inquiétants, comme Poutine, on travaille autrement. Poutine, c’est un autocrate à qui on n’ose pas mentir, car il fait peur. C’est un point d’accroche intéressant pour les auteurs évidemment. Même si Poutine ne va pas bien, même s’il est à la veille de sa mort, les gens lui diront « tout va bien ».

    Avez-vous abandonné certaines parties ou certains personnages ?

    Non, mais il faut savoir que les auteurs sont séparés des comédiens. C’est un choix plus sain. Après, c’est le travail du comédien de s’adapter et de proposer des choses. On fait sauter une réplique, on en ajoute une ou on retravaille une chute. Mais ces modifications sont effectuées à la marge. Puis, il y a des personnages avec lesquels on peut prendre plus de libertés comme la famille Pirard que vous découvrirez en venant voir le spectacle.


    Demain c’était mieux sera présenté les 8,9 et 10 décembre 2022 au Centre Culturel d’Auderghem et le 13 janvier au Centre Culturel de Tubize

    Matthieu Matthys
    Matthieu Matthys
    Directeur de publication - responsable cinéma du Suricate Magazine.

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