Si il y a bien un domaine dans lequel Deep Purple n’a jamais été avare, c’est bien celui de la parution d’albums live. Etant donné que le groupe excelle dans cet exercice, les fans du groupe ne se sont jamais plaints de ces multiples sorties. Ce n’est pas pour rien que le célébrissime Made in Japan est considéré par certains comme le meilleur album live de tous les temps.
Mais revenons à nos moutons et à la parution de ce «nouvel» album live. Celui-ci fait partie de la série The Official Deep Purple Overseas Live Series, composée de dix concerts, inédits ou pas, que le groupe sort au compte-goutte depuis quelques mois. Sans doute qu’après la parution des dix disques, un coffret reprenant l’ensemble des concerts sortira mais nous n’en sommes pas encore là. Alors, attardons-nous donc sur ce Live in Graz .
En 1975, Deep Purple était dans ce qu’on appelle l’ère du « Mark III», c’est-à-dire la période durant laquelle le bassiste Roger Gloover et le chanteur Ian Gilan avaient quitté le groupe et étaient remplacés respectivement par Glenn Hughes et David Coverdale. Cette précision est importante car elle explique pourquoi la setlist est principalement composée de morceaux issus des albums Stormbringer et Burn que seuls deux classiques ( l’impérissable Smoke on The Water et Space Truckin ) de l’époque Gilan y sont interprétés.
Le public présent lors de cette soirée de 1975 en Autriche ne le savait pas encore, mais il allait assister à un concert dont on reparlerait encore des dizaines d’années plus tard.
Il fut en effet l’un des dernier show du groupe avec son génial guitariste Ritchie Blackmore, qui quitta Deep Purple quelques mois plus tard afin de fonder son propre groupe Rainbow. De plus, deux chansons enregistrées ce soir-là, Stormbringer et Burn, figurèrent sur un des autres plus célèbre live du groupe : le Made in Europe. Live in Graz est l’occasion d’entendre ces deux tubes ainsi que 6 autres morceaux qui n’étaient jamais sortis officiellement dans les bacs.
De nos jours, lors d’interminables tournées mondiales, beaucoup de groupes sombrent dans la facilité en proposant une setlist formatée, comprenant des morceaux interprétés exactement de la même façon d’une date à l’autre. Avec Deep Purple en 1975, ce n’était pas le cas. Si on retrouve bien en général les même morceaux sur les différentes setlists, la façon de les interpréter ainsi que les magistrales improvisations de Ritchie Blackmore and co, rendaient chaque concert unique en son genre
Et c’est bien la raison pour laquelle, même si la setlist est fort proche de celle du Made in Europe ou du Live in Paris, ce live possède un véritable intérêt et trouvera facilement sa place dans la collection des fans du groupe.
Au pire, on pourra trouver à redire sur les quelques approximations au chant du duo Coverdale-Hugues mais pour le reste, ce Live in Graz, au même titre qu’une bonne partie des autres albums des Overseas Live Series, mérite que tout fan de Deep Purple y prête une oreille attentive.