De Mickhaïl Boulgakov, adapté par Michel Béllier, mise en scène de Frédéric Dussenne, avec Maxime Anselin, Alexandre Croissiaux, Isabelle De Beir, Dolorès Delahaut, Christophe Destexhe, Bernard Gahide, Stéphane Ledune, Julie Lenain, Juliette Manneback, Sylvie Perederejew, Hélène Theunissen, Laurent Tisseyre, crédit photo Kim Leleux
A partir du 20 avril au 28 mai 2016 à 20h15 au Théâtre Royal de la Place des Martyrs
La compagnie Théâtre en Liberté a décidé cette fois d’explorer son rapport avec le théâtre en plongeant dans la vie de Molière, l’auteur francophone le plus joué. Comprendre sa vie pour comprendre leur propre rapport au théâtre, à la troupe, à leur métier, finalement. Pour cela il fallait une base sur laquelle se reposer et la troupe a décidé de s’inspirer de Le Roman de monsieur de Molière, écrit en 1933 par l’auteur russe Mikhaïl Boulgakov. En passionné de Molière et voulant adapter sa vie comme un roman et non comme une biographie, le livre de Boulgakov a bien sûr ses partis pris. De plus, il ne s’attarde pas sur sa jeunesse mais plutôt sur ses débuts au théâtre et ensuite sur les différentes parties importantes de sa vie pour comprendre le personnage et enfin la vie de sa troupe : L’Illustre théâtre.
Le texte est adapté pour le théâtre par Michel Béllier et mis en scène par Frédéric Dussenne. Le concept choisi est le plus simple : retrouver au centre de la salle, une troupe de comédiens qui répètent et cherchent ce qu’ils vont jouer. Au fur et à mesure, Molière se dégage des propositions et les discussions s’enchaînent sur sa vie. Petit à petit, chaque comédien change de rôle suivant les âges ou les situations, et le spectateur finit par oublier les répétitions pour assister à un récit-hommage sur la vie de Molière : sa manière de vivre en troupe, ses aventures amoureuses, les difficultés de côtoyer le pouvoir en place, la censure, etc.
Si globalement, la pièce a plein de qualités, il y a pourtant deux choses qui viennent gâcher en partie la soirée. Tout d’abord, il faut bien s’accrocher pour suivre le déroulement des évènements. Pas que les acteurs et la mise en scène ne soient pas précis, mais bien parce qu’ils prennent pour acquis certaines connaissances sur l’auteur que tout le monde ne possède pas. Il est donc conseillé de se renseigner préalablement pour pouvoir profiter de la représentation. L’autre défaut et le plus important, c’est la longueur. Sans entracte, rester concentré pendant 2h30 est difficilement réalisable. Un entracte pourrait peut-être permettre de souffler quelque peu.
En conclusion, le projet est intéressant et la vie de Molière est passionnante. Malgré tout, des acquis sur la vie de l’auteur sont nécessaires pour profiter du moment, à condition de ne pas avoir peur de tenir 2h30 sans interruption.