Titre : David Hockney, la bio-graphique
Auteur : Simon Elliott
Editions : Larousse
Date de parution : 11 septembre 2024
Genre : Roman graphique
David Hockney, avec ses paysages ensoleillés, ses jeux de perspective étirés et son amour des piscines, est sans conteste l’un des artistes les mieux côtés en bourse. À plus de 80 ans, le plus Normand des peintres anglais est encore très actif sur la scène artistique internationale. Alors Larousse, tout ça ne mériterait-il pas une bande dessinée ?
La très traditionnelle image de marque Larousse, associée aux dictionnaires et aux encyclopédies, se réinvente. Il faut vivre avec son temps. L’édition propose, en sorties conjointes, les biographies – astucieusement appelées bio-graphiques – de deux des artistes les plus connus mondialement. Début septembre, les lecteurs découvraient donc la mise en image des vies de Warhol et Hockney. Michele Boton et Marco Maraggi héritent du provocateur de la beat generation alors que Simon Elliott se retrouve, seul, face à l’œuvre protéiforme de l’infatigable Britannique.
Simon Elliott ne réinvente pas les codes de la biographie. De son enfance à Bradford pendant la guerre, placée sous les auspices de Dieu malgré la précarité dans laquelle vit la famille Hockney, l’auteur nous mène vers ses débuts en tant qu’artiste jusqu’à l’accomplissement de son œuvre. Que le choix de la chronologie pour une biographie ait primé, n’a rien d’anormal. Mais Simon Elliott est particulièrement terre-à-terre. Tout est chapitré, comme la dissertation d’un bon élève. Les images en pleine page, qui semblent vouloir rendre hommage à l’amour du numérique de l’artiste, sont peu détaillées. Voire même sommaires. En fait, la bio-graphique d’Hockney manque un peu de personnalité. Et cela se vérifie d’ailleurs, dans l’absence de travail typographique. L’usage de la typographie numérique, en bande dessinée, n’est pas nouveau. C’’est d’ailleurs plutôt moderne, comme une marque d’insoumission par rapport aux normes académiques du médium. Mais prendre la première police des outils de traitement de texte, sans faire d’effort de mise en page, paraît plus fainéant que subversif. Ceci dit, les couleurs et le dessin colle bien à l’univers de l’intéressé. Et on ne peut que saluer la volonté des éditions Larousse de réinventer la forme d’une littérature de transmission de l’information.