Après une première rétrospective en 1992, l’artiste anglais David Hockney présente ses œuvres dans les salles de Bozar. Il s’agit d’une double exposition : The Arrival of Spring, Normandie, 2020 et Works from the Tate Collection, 1954-2017. La première partie est composée d’œuvres issues de la collection de la Tate Gallery à Londres allant de 1954 à 2017 et la deuxième présente une série de peintures digitales sur le thème du paysage.
Avec plus de 80 œuvres prêtées par la Tate, l’exposition retrace la carrière de l’artiste au travers de ses différentes inspirations et de ses changements de technique et de support. Sachant s’adapter à chaque époque, David Hockney multiplie les moyens techniques en allant de la gravure à l’eau forte, à la lithographie et la peinture, son médium le plus connu, jusqu’à la peinture digitale sur iPad qu’il apprend dans les années 2010.
Works from the Tate Collection, 1954-2017
C’est en Californie et durant les années 1960 que David Hockney trouve l’inspiration qui lui permet de générer ses œuvres les plus iconiques. Il s’inspire de la ville de Los Angeles, son ambiance lumineuse et chaude. Les bâtiments géométriques laissent place à de grands espaces ouverts et à une certaine culture du « sexy » montrant des jeunes corps athlétiques, beaux et bronzés. Fasciné par l’eau, par son mouvement et sa transparence Hockney crée une série de peintures de piscine avec ce qui les entoure, les baigneurs et le décor de Californie. Quelques œuvres de cette époque sont présentées à Bozar dont l’une des plus célèbre est Man in shower in Beverly Hills. Cette série deviendra sa plus célèbre, reflétant un certain mode de vie des années 1960.
Sont également présentées dans l’exposition les célèbres toiles My parents et Mr an Mrs Clark and Percy, tous deux issus d’une période centrée sur le développement du portait, représentant souvent ses proches dans un environnement familier. Première œuvre visible dans l’exposition, Bigger trees near water est sa plus grande peinture à l’huile, composée de 50 toiles pour un total de 12 mètres de long, représentant un bout de paysage de son Angleterre natale.
A la fin des années 1970, David Hockney questionne la construction de la réalité qui selon lui « enferme le spectateur dans un système de perspective étriqué, le déconnectant et l’éloignant de la peinture. » Son intérêt pour la perspective et les différentes manières de représenter en 2D un espace tridimensionnel est présent durant toute sa carrière mais se précise lorsqu’il commence la photographie. Les lithographies colorées de Hotel Acatlan : Two Weeks Later, réalisées en 1985, démontre de cette recherche de représenter l’espace différemment.
L’arrivée du printemps, Normandie, 2020
Depuis ses débuts dans son Yorkshire natal, Hockney est fasciné par les paysages. En 2020, l’artiste s’installe en Normandie dans une maison de campagne avec un terrain d’un hectare et demi. Il y peint à l’iPad le changement des saisons, réalisant cette série de février à juillet 2020, lors du premier confinement. Contrairement à la majorité des gens qui ont vécu cette période avec angoisse, David Hockney la voit comme un temps de repos nécessaire, une célébration de la nature. Il tire de cette période une centaine de peintures digitales.
Les deux expositions offrent au spectateur une belle rétrospective de l’œuvre de David Hockney. La première retrace avec justesse l’ensemble de sa carrière, multidisciplinaire et souvent novatrice pour son époque. La seconde prouve que David Hockney sait encore re réinventer, lui qui est l’un des artistes les plus côtés à l’heure actuelle, ayant peint la seconde œuvre la plus chère au monde pour un artiste vivant.
Infos pratiques
- Où ? Bozar, rue Ravenstein 23, 1000 Bruxelles.
- Quand ? Du mardi au dimanche de 10h à 18h du 8 octobre 2021 au 23 janvier 2022.
- Combien ? 20 EUR. Différents tarifs réduits possibles.