auteur : Michel Benoît
édition : Albin Michel
sortie : mars 2017
genre : thriller
Les frères Nil, Georges et Anselm que rien ne destinait à se rencontrer vont se retrouver dans une abbaye française pour poursuivre leurs thèses respectives tout en suivant les cours du séminaire. Ce qui va les rapprocher, c’est justement le sujet de leur thèse dont la conclusion est explosive : le Coran n’aurait pas été dicté au Prophète directement par Allah mais aurait puisé sa source dans les premiers écrits judéo-chrétiens. Un texte couché sur du vélin par les nazôréens, les premiers croyants du Croissant fertile persécutés par de nouveaux envahisseurs arabes tentant de s’approprier leurs terres et leurs richesses, auraient puisé et mélangé leurs croyances pour rendre la cohabitation possible et ménager les susceptibilités dans les deux camps. Par la suite, l’Islam aurait fait sien les textes des nazôréens et créé le Coran, rédigé sous sa forme actuelle quelques six siècles plus tard, en y ajoutant l’épisode de la dictée divine au Prophète. Une hypothèse qui, si elle se vérifiait, aurait l’effet d’une bombe ! Qui rendrait sans objet, en plus d’être stérile, toutes les raisons d’un conflit millénaire. Si toutes les religions n’en font qu’une, pourquoi se battre ? De quoi remettre en question l’idée même de religion monothéiste…
D’autant qu’une preuve a été exhumée et au cœur du Vatican comme dans les repères secrets de l’Etat Islamique, les remous de cette découverte doivent être neutralisés, les témoins éliminés. Jusqu’au dernier.
Michel Benoît surfe sur la vague de peur qu’inspire l’actualité pour monter son récit mi-polar mi-thriller teinté d’extrémisme religieux avec un brin de mystère occulte en toile de fond. Le problème, c’est qu’il n’est pas très subtil dans le développement de son intrigue ce qui fait que la plupart des évènements sont archi-prévisibles, on les voit venir de loin. De plus, si le sujet est intéressant, il aurait mérité plus de développement ce qui aurait permis du même coup de donner plus de substance à la trame de l’histoire.
La Danse du mal est, en outre, vraiment déprimant et la conclusion n’est vraiment pas engageante nous laissant un goût amer dans le fond de la gorge. Attention spoiler : ça finit mal, très mal. A croire que l’avenir, dans sa marche inexorable à travers le temps, nous mènerait à la perte complète de la diversité des croyances sous le couvert fallacieux de l’existence d’un être omniscient mais implacable et de la toute-puissance de sa voix unique empreinte de violence et de fermeture d’esprit.
Bref, à ne pas lire si l’on est déjà déprimé par l’actualité parce qu’entre machinations tentaculaires se jouant en haut lieu, tortures, perte de foi, génocide, guerre et conclusion sanglante, on en ressort complètement découragé, démoralisé, désillusionné quant à une possible fin positive à ce déchaînement inouï de violence et de haine qui semble sans limites.