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    Dans « Só20 », le chorégraphe Claudio Bernardo raconte son amour pour pour la danse

    De et avec Claudio Bernardo, à Central à La Louvière, le mercredi 8 mars à 20h00.

    Au début, il y a des mots, les mots reçus à vingt ans par Claudio Bernardo dans une lettre que lui a adressée sa compagne, également danseuse et chorégraphe, Stella de Mello. Dans cette lettre, écrite en 1986, l’année où le danseur a quitté le Brésil pour poursuivre ses études à Bruxelles, chez Mudra, l’école de Maurice Béjart, elle parle de leurs vies qui s’éloignent, de l’amour et de sa carrière. Elle dit qu’ils ont encore tant de choses à réaliser car elle a tout juste trente ans et lui, seulement vingt (Só20, en portugais).

    Le danseur apparaît dans l’encadrement d’une porte ouverte en fond de scène et s’avance sur le plateau jonché de couvertures couleur anthracite. Il plie soigneusement les morceaux de tissus. Il s’adresse au public pour décrire son parcours et s’interroge sur le métier de chorégraphe. « Le chorégraphe écrit avec le geste et bâtit des bibliothèques à l’intérieur des gens qu’il touche. »

    Claudio Bernardo émaille cette conférence dansée d’extraits de solos revisités, comme des jalons d’une mémoire en perpétuel mouvement. Son parcours se révèle peu à peu au travers d’archives vidéo, de photographies, d’enregistrements sonores. Tout au long du spectacle, il saisit, une à une, les couvertures. Les plie, les range, comme pour mettre de l’ordre dans ses souvenirs, ses émotions, ou comme pour montrer le chorégraphe qui donne aux corps la forme qu’il imagine.

    Outre les voix de Stella de Mello et Pier Paolo Pasolini, l’artiste convoque des auteurs qui l’ont inspiré, marqué – Kafka, Pasolini, Rilke, Tournier -, le photographe Sebastião Salgado, et tente de se définir à la lumière de ceux qui ont illuminé et guidé sa carrière artistique.

    En août dernier, le chorégraphe est retourné à Rio de Janeiro pour présenter Só20 et rendre hommage à Stella de Mello, décédée deux mois auparavant. « Stella est entrée dans ma vie avec une élégance rare, dit-il. Elle m’a écrit les plus belles lettres et m’a fait construire, avec son aide, l’homme que je suis. Je pense qu’avoir une femme comme Stella sur son chemin est un cadeau immense. »

    Dans ce solo tout en dépouillement, poétique et ludique, personnel et universel, créé en 2014, à l’occasion du vingtième anniversaire de sa compagnie compagnie As Palavras (les mots, en portugais), Claudio Bernardo ouvre les tiroirs de sa mémoire pour en exhumer les souvenirs d’un parcours riche d’une quarantaine de créations. Il s’ouvre, se livre, intime et pudique, au point que parfois sa voix s’efface, il partage son amour pour la danse dont il brûle encore aujourd’hui comme au premier jour. Son chemin continue d’être celui de la danse, cette danse qu’il veut raconter et qui, au final, le raconte.

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