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    Dans la brume écarlate, une ambiance à la Bram Stoker

    titre : Dans la brume écarlate
    auteur : Nicolas Lebel
    édition : Marabout
    collection : Black Lab
    sortie : 27 mars 2019
    genre : polar, fantastique

    Sur le trajet de retour, Lucie se sent observée, épiée, dans le brouillard quelque chose rampe, une entité malveillante ; Lucie disparaît dans un cri d’effroi. Quelques heures après, sa mère se rend au commissariat et demande expressément à voir le capitaine Mehrlicht. Elle ne démord pas du fait qu’il est le seul à pouvoir l’aider à retrouver sa fille. Mais pour l’équipe de Mehrlicht, ce n’est pas encore une disparition, il est trop tôt. Pourtant, dans le doute, ils décident de mener l’enquête. Enquête qui les mènera du Père-Lachaise aux eaux boueuses de la Seine.

    « Comme deux fantômes transis, elles se faisaient face dans la nuit »

    Le ton de ce polar est donné. Il y aura du brouillard dense et inquiétant, des corps de femme exsangues, de l’esprit et du style gothique, un capitaine bougon mais touchant, les époux Ceausescu et un vampire avide de sang.

    Dans la brume écarlate ploie sous ses références littéraires et peine à allier ambiance à la Bram Stoker et questions sociétales actuelles ; que ce soit le féminisme et le mouvement MeToo ou l’immigration. Nicolas Lebel, par touches ponctuelles, nous offre des passages à l’écriture efficace, rendant très bien l’ambiance pesante de l’enquête. Mais ces moments sont rares et éclipsés par des pavés informatifs qui détonnent, ces derniers ressemblant beaucoup plus à des articles de cette célèbre encyclopédie libre plutôt qu’à un récit actualisant et abordant avec finesse certains sujets. Le reste se trainent  malheureusement et utilise à tort et à travers les poncifs du genre polar ; en exemple, le trio d’enquêteurs attachants pris séparément, mais se retrouvant englués dans des caricatures lorsque qu’ils sont réunis ; chaque personnage étant alors traité sans reliefs, chaque échange étant régit par quelques ficelles du genre.

    L’histoire n’est pas mauvaise et on y voit un certain potentiel sympathique. On  sent aussi, de manière sous-jacente, une véritable envie de la part de l’auteur de partager ce qu’il aime, on sent le plaisir pris à digérer les références, à les retravailler mais ces dernières sont encore trop brutes et trop lourdement amenées. La passion du genre a pris le pas sur la rigueur de l’histoire et de l’écriture.

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