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    Copenhague : Ne prenons pas les caniches pour des sirènes

    Scénario : Pandolfo
    Dessin : Risberg
    Éditeur : Dargaud
    Sortie : 02 février 2024
    Genre : Roman graphique

    Ha Copenhague ! Son défilé quotidien de militaires quand midi sonne la relève de la garde du palais d’Amalienborg. Ses Rutschebanen, montagnes russes en bois, qui ondulent dans le théâtral décor de Tivoli. Son imposant Christiansborg. Ses hot-dogs monstrueusement rouges. Et son flegme naturel. Mais surtout, surtout, sa sirène. Symbole national, elle veille du haut de son rocher sur les eaux gelées de la Mer Baltique.

    Alors, évidemment, lorsqu’une vraie sirène, de chair et d’écailles, est retrouvée morte sur les rives de Copenhague, c’est tout le pays qui est en émoi. Pire, à situation exceptionnelle, mesure exceptionnelle. Le gouvernement confine le Danemark aussi drastiquement qu’il le ferait pour une pandémie mondiale. Pas de bol pour Nana Miller qui rêvait d’échapper quelques jours au tumulte de Paris. Son escapade risque de durer plus longtemps que prévu. Mais Nana a un problème de conscience, certes un peu tardif, qui l’empêche de se réjouir de la prolongation de ses vacances. Elle a laissé sa fille adolescente livrée à elle-même, avec pour seule explication un post-it sur le frigo et cent euros. Commence alors une épopée rocambolesque, en compagnie de Thyg Thygesen (à pronnoncer Thüü Thüseun) et de son caniche Nom-d’un-chien pour retrouver celui dont l’inqualifiable crime a paralysé le pays.

    Un air de Grimm

    Le duo Pandolfo et Risberg a encore frappé. Explorateurs de l’imaginaire, ayant pénétré des terres ensorcelées et conquit des œuvres médiévales ; nul ne s’étonnera de les voir inspirés par l’univers des Grimm. D’autant que ce n’est pas la première fois pour le dessinateur danois. Entre les deux, évidemment, le courant passe. Le récit d’une sirène inanimée comme sortie d’un conte s’accorde à la naïveté du dessin. De grands yeux béats et des corps tressant des farandoles dans le creux des pages réveillent notre âme d’enfant. On se surprend à rire de blagues simples, à se laisser porter par une histoire digne des dessins animés de notre jeunesse. On ne se soucie pas de l’irresponsabilité de la mère ni de la probabilité dans un monde comme le nôtre qu’un pays ferme ses frontières sans que ses voisins ne s’en rendent compte. Le pragmatisme n’existe plus dès lors qu’on suit une bande de caniches et leurs maîtres grotesques sur la piste d’un tueur de sirène. C’est facile et réconfortant comme boire du vin chaud à la cannelle pendant un hiver scandinave.

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