Ces 14 et 15 avril avait lieu la seconde édition du Confluent Jazz Festival. Cette année, l’événement se déroulait à Jambes, à l’Espace Laloux et au Conservatoire.
Le concert d’ouverture, très intimiste, était celui des deux régionaux de l’étape, le pianiste Denis Vernimmen et notre trompettiste-chanteur Vincent Antoine. Celui-ci, idéalement soutenu par son comparse, déploya tout son talent, principalement au chant, en excellant dans le scat et même le sifflement. Leur prestation fut remarquée en faisant notamment un clin d’œil à Nougaro, Al Jarreau ou encore, plus étonnant, à Jean-Sébastien Bach.
La soirée du vendredi commençait donc de bien belle manière et se poursuivait dans le second endroit avec le nouveau projet du talentueux pianiste Igor Gehenot.
En effet, il nous présenta son dernier et excellent album Delta entouré par le formidable bugliste breton Alex Tassel, le redoutable contrebassiste suédois Viktor Nyberg et, pour l’occasion, le très bon batteur Jelle Van Giel.
Le quartet proposa ainsi un répertoire empreint de lyrisme et de temps forts où la mélodie est omniprésente; même dans les subtiles envolées du piano et du bugle.
La tête d’affiche du jour Philip Catherine qui n’était autre que le parrain du festival allait terminer en beauté ce premier soir.
Le guitariste était accompagné de ses excellents et fidèles disciples: Bart De Nolf à la contrebasse, Antoine Pierre à la batterie et Nicolas Andrioli au piano.
Philip Catherine, en toute grande forme, interpréta principalement ses compositions personnelles ou celles de son pianiste et laissait beaucoup d’espace à ses musiciens en les encourageant à s’exprimer au travers de plusieurs solos.
Son jeu et son « son » de guitare uniques ravirent le public qui en redemandait. Il terminera ce très bon concert avec son splendide thème Dance for Victor.
La soirée du samedi 15 débutait aussi dans cet agréable auditoire du conservatoire avec le trio du pianiste Jérémy Dumont qui nous proposa en grande partie les morceaux de son album Resurrection.
Ce jeune groupe composé également de Victor Foulon (contrebasse) et Fabio Zamagni (batterie) a affiché une grande maturité car ils se connaissent bien et il y a une vraie interaction entre eux. Ils présentèrent donc une musique d’une belle fraîcheur, dynamique et mélodieuse.
Ensuite, retour à la salle principale où La « Classe » Mondiale fit parler d’elle en la personne de Kyle Eastwood et son incroyable groupe.
Alternant contrebasse et basse électrique, ce très sympathique et magnifique musicien offrit une performance de haut vol de bout en bout.
Il joua sous diverses formules; en quintet bien évidemment où ses deux impressionnants souffleurs (Quentin Collins à la trompette, Branden Allen au ténor et au soprano) effectuèrent des échanges fulgurants, en quartet, en trio ou en duo avec son fantastique pianiste Andrew McCormack mais aussi en solo pour introduire plusieurs thèmes.
Kyle Eastwood revisitera des morceaux personnels dont certains sont des musiques de films écrites pour son père Clint. Tout en jouant un jazz de tradition et innovateur, les cinq musiciens (Chris Higginbottom aux drums) firent parler leur propre virtuosité au service d’un collectif magistral. Du grand art!
Après ce choc, le festival allait se clôturer par le concert de Laurent Doumont & The Soul Counsellors (Vincent Bruyninchx au piano, Lionel Beuvens à la batterie, Olivier Bodson à la trompette, Lorenzo Di Maio à la guitare, Sam Gerstmans à la contrebasse)
Le saxophoniste, chanteur, compositeur et ses partenaires ont proposé de la toute bonne musique groovante; du jazz teinté de soul, de funk et rythm’n blues.
C’est avec beaucoup de bonne humeur et de dérision que Laurent Doumont annoncera ses morceaux principalement issus de ses albums Soul Quintet et Papa Soul Talkin.
Ainsi donc se refermait l’édition 2017.
S’il est dommage qu’en fonction du calendrier très certainement le public espéré n’était pas présent, la qualité de la programmation, quant à elle, était bel et bien de mise et les concerts furent fortement appréciés.
Par ailleurs, il est également à signaler le travail des techniciens pour un son et un jeu de lumières irréprochables.
Rendez-vous est pris pour l’année prochaine.
Photos : Bernard Rie