Ces 15 et 16 avril avait lieu, à la Maison de la Culture de Namur, la première édition du Confluent Jazz Festival.
Celui-ci était organisé par la Province de Namur et son parrain n’était autre que notre célèbre saxophoniste Steve Houben.
Chaque soirée présentait deux concerts principaux dans la grande salle en alternance avec un troisième groupe qui assurait l’intermède mais aussi la fin de soirée.
Le vendredi 15 débuta par le Houben’s Factory et ses invités comprenant le papa Houben (sax, flûte), son fils Grégory (trompette, bugle, voix), Jacques Piroton (guitare), Philippe Aerts (contrebasse), Rick Hollander (batterie) mais aussi la talentueuse chanteuse Raphaëlle Brochet.
Ce concert à la fois énergique et intimiste nous donna notamment droit à de succulents moments comme des dialogues ou rassemblements entre les cuivres et un merveilleux duo avec la magnifique voix de la chanteuse et la subtile contrebasse.
Le break et l’after du jour étaient confiés au sympathique Joachim Iannello Trio qui explora, avec enthousiasme et en grande partie, le jazz manouche.
Cette première soirée se terminait par le très attendu Heartland, groupe de David Linx (chant), Paolo Fresu (trompette, bugle), Diederik Wissels (piano, rhodes) accompagnés ici par Christophe Wallemme (basse, contrebasse) et Helge Andreas Norbakken (percussions).
Le groupe nous présentait ainsi avec brio son dernier album The Whistleblowers mêlant ballades et morceaux (très) soutenus; parfois même groovy voire funky.
On pouvait donc apprécier les performances vocales du chanteur, les délicieux solos du trompettiste ou du pianiste mais aussi l’impressionnante prestation du percussionniste norvégien dont les instruments étaient plus originaux les uns que les autres (Jantes, Cymbale mobile, Fagots de petits bois….)
Une très belle première soirée qui allait nous tenir en haleine jusqu’au lendemain.
Le programme du samedi 16 commençait par une nouvelle rencontre entre le Trio Midnight et Steve Houben. Nouvelle rencontre car ce magnifique trio hongrois formé il y a plus de 25 ans avait enregistré en 2010 avec notre saxophoniste le très beau CD Friends Meeting.
Les retrouvailles se sont donc faites comme s’ils ne s’étaient jamais perdus de vue et ce, pour le plus grand plaisir de tous: musiciens et spectateurs.
Apportant chacun des compositions personnelles associées à des standards, ils proposèrent un concert chaleureux où, sur pratiquement tous les thèmes, chaque musicien pouvait s’exprimer librement.
Le groupe du jour qui avait pris place dans le foyer était le bien nommé God save the Swing, un mini big band (qui sonne comme un véritable) de jeunes belges tellement talentueux qu’ils furent, indépendamment du public, largement applaudis et appréciés à l’unanimité par tous les grands musiciens internationaux de la soirée. Groupe atypique à (re)découvrir et dont on reparlera.
Le moment phare et fort de cette soirée était donc la rencontre entre Sylvain Luc (guitare) et Stéfano Di Battista (sax) accompagnés de leurs excellents comparses Daniele Sorrentino (basse, contrebasse) et Pierre-François Dufour (batterie-violoncelle).
Les deux virtuoses, au travers de leur album Giu la Testa ont revisité des musiques de films (Ennio Morricone, Michel Legrand, etc…) selon leur inspiration.
Si les premiers thèmes étaient lents et joués au soprano, d’autres allaient à la rencontre d’un jazz-rock voire fusion où les envolées endiablées de la guitare et de l’alto faisaient merveille.
Lors de ce concert, l’originalité de voir un batteur se muer en violoncelliste fut remarquée tout comme l’apparition sur la scène du parrain du festival pour partager à la flûte, avec ce brillant quartet, le superbe thème What’s New.
Ces deux journées dont la programmation éclectique et de grande qualité a ravi le public ne peuvent qu’encourager le service de la Culture de la Province de réitérer cette convaincante initiative.
Photos: Bernard Rie