Titre : Comme si nous étions des fantômes
Auteur.ice : Philip Gray
Edition : 10/18
Date de parution : 19 septembre 2024
Genre du livre : Roman historique
En littérature et au cinéma, les récits sur la Première Guerre mondiale ne manquent pas, que l’on pense encore à l’adaptation récente du roman de Erich Maria Remarque, A l’Ouest, rien de nouveau ou à La chambre des officiers de Marc Dugain, qui parlait des séquelles de la guerre et avait également fait l’objet d’une adaptation cinématographique. Le premier roman de Philip Gray, Comme si nous étions des fantômes, nous parle également du conflit, mais en prenant le champ de bataille comme une énorme scène de crime où les protagonistes ne sont pas ceux à qui l’on pense de prime abord.
Trois mois après la fin de la Première Guerre mondiale, une jeune Anglaise, Amy, arrive à Amiens afin d’en apprendre davantage sur l’homme qu’elle aime, Edward Haslam, porté disparu dans les tranchées. Si les armes se sont tues, restent sur place quelques hommes qui se livrent à la tâche difficile de rassembler les dépouilles et d’essayer de les identifier. Parmi eux, le capitaine Mackenzie, un survivant hanté par les fantômes de ses frères d’arme, qu’il ne peut se résoudre à abandonner sans sépulture. Amy compte sur lui pour l’aider dans sa tâche, mais le climat change brutalement lorsque sont retrouvés treize cadavres dissimulés dans un tunnel au fond d’une tranchée. Celle où Edward a été vu pour la dernière fois.
Comme si nous étions des fantômes se déroule comme une enquête policière où les aller-retours entre 1916 – année de la rencontre entre Amy et Edward – et 1919 sont nombreux afin de resituer le contexte dans lequel se déroule cette histoire et de décrire le portrait psychologique de chaque protagoniste. Un roman, qui, même s’il ne nous épargne pas les descriptions des tranchées et de certains événements atroces qui s’y sont déroulés, s’attache plus à décrire les atmosphères et le caractère des différents personnages.
L’histoire est écrite par les vainqueurs dit-on, raison pour laquelle les nombreux écrits sur les batailles du passé ont sans doute très souvent un côté héroïque. Point de tout cela avec la Première Guerre Mondiale qui a vu l’éclosion d’une littérature plus personnelle, de souvenirs où les horreurs de la guerre étaient exposées dans les détails. Confirmation pour ce roman qui décrit avec précision les ravages de la guerre sur le plan psychologique et le difficile chemin qu’ont emprunté ceux qui en sont revenus ou leurs proches.