Comme des rois
de Xabi Molia
Comédie dramatique
Avec Kad Merad, Kacey Mottet Klein, Sylvie Testud, Tiphaine Daviot, Clément Clavel
Sorti le 9 mai 2018
Acculé par le propriétaire de son appartement qui l’oblige à rembourser ses dettes sous peine d’expulsion, Joseph embarque son fils Micka dans ses petites combines, d’arnaques au porte-à-porte en menus larcins. Mais, lassé de ce père qui semble le tirer vers le bas, Micka aspire à une autre vie, à la capitale, dans une école de comédie.
Outre le fait qu’il constitue pour Kad Merad une nouvelle tentative de Tchao Pantin – volonté d’acteurs comiques de s’acheter une crédibilité, laquelle serait, selon la croyance populaire, plus facile à obtenir via le drame que la comédie – Comme des rois est également un véhicule pour un jeune acteur prometteur, Kacey Mottet Klein, révélé par L’Enfant d’en haut et confirmé par Quand on a 17 ans, lui permettant de faire son entrée dans le « mainstream » , histoire d’élargir un peu sa notoriété en devenir.
Car il s’agit bien de cela : sous ses dehors de petit film intimiste, dans lequel quelques acteurs populaires sont venu tourner par amour de l’art, le film de Xabi Molia s’inscrit pleinement dans un nouveau genre de « tout venant », à savoir la comédie sociale, tendance Full Monty, dans laquelle de petits escrocs débrouillards tentent de s’en sortir tant bien que mal. Alors qu’il était prédestiné à être engagé et résolument de gauche, ce sous-genre est tout doucement rentré dans un moule, comme tous les autres, au point de constituer une nouvelle norme. Comme des rois apparaît un peu comme l’exemple parfait de cette tendance, petit produit commercial déguisé en film d’auteur conscientisé.
Ce qui agace le plus dans ce genre de films sans saveur ni personnalité, c’est l’absence totale d’originalité, la reprise de recettes connues et ayant fait leurs preuves, le tout assemblé pour rentrer dans les cases de ce qui ressemble de plus en plus à un modèle de comédie dramatique française typique, « feel good movie » mais pas trop, se ménageant quelques plages plus mélancoliques et/ou « douces-amères », selon l’expression favorites des commentateurs paresseux. Les nouveaux formatages n’en finissent définitivement plus de proliférer.