Colt 45
de Fabrice Du Welz
Thriller
Avec Gérard Lanvin, Joey Starr, Ymanol Perset, Simon Abkarian, Alice Taglioni
Sorti le 1er octobre 2014
Armurier et instructeur de tir à la Police Nationale, Vincent Milès est expert aussi en tir de combat. À seulement 25 ans, ses compétences sont enviées par les élites du monde entier, mais dans la plus grande incompréhension de la part de ses collègues, car Vincent refuse obstinément d’intégrer une brigade de terrain. Son destin bascule le jour où il fait la connaissance de Milo Cardena, un flic trouble, qui va l’entraîner dans une incontrôlable spirale de violence, plaçant Vincent au centre d’une série d’attaques à main armée, de meurtres et d’une féroce guerre des polices opposant son parrain, le commandant Chavez de la BRB (brigade de répression du banditisme), à son mentor, le commandant Denard de la BRI (brigade de recherche et d’intervention ). Pris au piège que peut faire Vincent ?
Le premier long métrage du réalisateur belge Fabrice Du Welz, Calvaire, avait créé la surprise : dans un univers troublant, fermé, un chanteur perdu est recueilli par un aubergiste psychologiquement faible. La critique avait été élogieuse. Son deuxième film, Vinyan avec Emmanuelle Béart, par contre fut un raté.
Avec Colt 45, le tempo sera différent. Le producteur Thomas Langmann propose une collaboration, un énorme budget, plus de 10 millions d’euros, et un plateau d’acteurs. Gérard Lanvin, Joey Starr, Simon Abkarian, Antoine Basler et Alice Taglioni… acteurs habitués du genre thriller/policier. Mais la surprise vient de Ymanol Perset. C’est sous ses traits que se démène Vincent Milès. Une très très belle surprise. Un acteur presque inconnu qui s’était révélé dans La désintégration avec Rashid Debbouze et qui nous offre un jeu tout en profondeur pour ce personnage perdu. Un personnage qui ne voit pas d’issue à la situation dans laquelle il essaie de se dépêtrer et dont l’évolution psychologique bascule vers l’enfer… On est époustouflé par la performance de l’acteur !
Alors pourquoi ce film ne fait pas (tout à fait) mouche ?
Le réalisateur avait prévenu : ce sera un film noir, il oscille d’ailleurs entre le thriller et le hard-boiled. Le film se laisse agréablement regarder et la musique appuie comme il le faut les diverses séquences s’enchaînant les unes après les autres. C’est d’ailleurs ici que le bât blesse. On sent quelques invraisemblances dans le scénario, certains aspects sont gommés ou à peine effleurés comme l’idylle entre Vincent et la Capitaine Isabelle Le Franc. 85 minutes de film… faut-il chercher du côté des potins précisant la mésentente sur le plateau entre réalisateur et producteur ? Est-ce l’une des raisons pour que ce film ne sorte que deux ans après son tournage ? Qu’il est sorti en France début août sans présentation ni publicité ?
Pourtant le scénariste, Fathi Beddiar, est un ancien journaliste de Mad Movies spécialisé dans les films policiers. Voilà pourquoi je reste sur ma fin (!). Prometteur, le film laisse un goût de trop peu. Il n’en reste pas moins que nous avons affaire à un bon film d’action, noir à souhait… et un acteur à suivre absolument : Ymanol Perset.