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    Clôture de l’amour de Pascal Rambert aux Martyrs

    De Pascal Rambert, mise en scène de Sandro Mabellini avec Sandrine Laroche et Pietro Pizzuti. Du 11 janvier au 10 février 2018 à 20h15 au Théâtre des Martyrs. Crédit photo : Isabelle De Beir

    Sandrine Laroche et Pietro Pizzuti, dans Clôture de l’amour, nous exposent l’amour dans sa fin, à travers deux monologues. Une déclaration qui se voudrait unilatérale mais semble être davantage proche d’un appel à l’aide, d’une alerte à l’amour qui se meurt. La réponse se donne et détonne. Il n’y a pas de fin heureuse puisque la vie n’est pas un panier de fraises.

    L’histoire d’Audrey et de Stan se joue à travers les mots, les silences, les balbutiements, les gestes et les postures. Chacun à son tour dépose son sac, l’ouvre et le vide. Le blanc de nos yeux s’active devant un étrange match de ping pong. Chacun va longuement parler et nos regards s’alternent entre la personne qui  ouvre son cœur par une verve continue et l’autre qui écoute. Le jeu de Sandrine Laroche et de Pietro Pizzuti est magnifique. La posture de chacun passe de la droiture à l’effondrement. On se tait et on serre les poings. Tantôt les yeux se baissent, tantôt, ils s’ouvrent grands. Cet affrontement dans le silence nourrit l’ambivalence. Stan s’explique : il n’attaque pas, il parle. Pourtant les mots possèdent bien un pouvoir destructeur et les mots qui gisent dans la flaque de larmes et de sang en sont bien la preuve. Audrey se lève pour répondre, à son tour : « Tu as brisé la langue qui est en moi, je n’ai plus de mots ». Les mots maladroits martèlent et se retournent finalement vers cet homme désemparé. Au fur et à mesure la fierté de Stan se désagrège et se désespère. L’orgueil permet de ne pas complètement courber l’échine mais évite cependant de rejoindre l’autre lorsqu’il tend la main.

    Les deux comédiens jouent avec talent un jeu de miroir dans lequel l’aimant projette ses propres peurs sur l’autre, il agresse et fait mal. Il s’agit d’écraser l’autre avant de se faire écraser. La présence de chacun des deux acteurs est remarquable, tant dans les mots que dans les silences.

    Il ne s’agit ni d’un stage d’expression corporelle, ni d’un stage d’informatique. Ici, l’amour se présente sous forme de plaidoirie, d’argumentation et de contre-arguments. L’amour se joue en « nous », du début jusqu’à la fin.

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