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    Cicatrices, de quoi sont-elles le nom ?                             

    Titre : Cicatrices
    Auteur : David Le Breton
    Editions : Métailié
    Date de parution : 13 septembre 2024
    Genre : Essai

    David Le Breton, sociologue de profession, s’intéresse aux cicatrices, comme le nom du livre l’indique bien. Que sont-elles au juste ? Quelles traces ces bouts de peau et de chair révèlent-elles de nous-mêmes ? Que peut-on dire d’elles ? En évoquant toutes sortes d’éraflures, de coupures et de boursouflures, l’auteur revient sur diverses manières d’appréhender ces marques qui fondent notre corps, qui le déforment parfois aussi.

    Le livre est découpé en courts chapitres eux-mêmes divisés en sous-parties, où Le Breton va donner la part belle à de très nombreux exemples et extraits littéraires et cinématographiques où les cicatrices sont exposées, analysant les différentes marques corporelles qui nous composent. Pour débuter, il commence par un prologue théorique un peu déroutant, car très conceptuel, presque déconnecté du corps.

    David Le Breton, c’est donc un mélange de concepts et d’extraits/d’interviews. Les références théoriques sont souvent autodirigées vers sa propre bibliographie, vu qu’il a écrit plus d’une dizaine de livres. Il n’empêche, son nom apparaît souvent entre parenthèses, il aime s’auto-mentionner. Par contre, la cicatrice mondialement connue qui se trouve sur le front d’Harry Potter n’est citée qu’en note de bas de page, peut-être pas assez « noble », trop « populaire » que pour être dans le corps du texte. Les extraits sont divers et variés, très souvent masculins toutefois, de prime abord et apportant parfois de la confusion par leur éclectisme.  

    De manière générale, si la réflexion est intéressante, Cicatrices. L’existence dans la peau aurait gagné à être resserré (250 pages tout de même), synthétisé. Des redites, il y en a beaucoup. Dans la partie du livre sur Gina Pane, on peut y lire les mêmes phrases, à quelques pages d’intervalle, mots pour mots : « une sensibilité redoublée par le fait qu’elle est femme, que sa peau est entaillée et que le sang coule ». Le Breton est néanmoins un expert des synonymes, et ce n’est pas tant les mots qui ronronnent que les idées. Il aime  répéter la même chose mais différemment, et ce, sur plusieurs paragraphes, ce qui est peut-être vu comme admirable, d’un certain point de vue.

    Ce n’est pas un livre agréable à lire, il faut s’y reprendre à plusieurs fois. Peut-être que des images le rendraient plus digeste ? Pourtant, ce que Le Breton raconte sur nos manières de gérer nos peaux, d’y projeter nos imaginaires, de se faire violence, accidentellement ou volontairement, en créant de nouvelles identités, vaut le coup d’œil. Mais le surplus d’informations font que tout coule, et rien ne reste vraiment en tête. Certains passages hérissent peut-être aussi un peu le poil, même s’il essaye toujours de complexifier l’analyse, quand il parle de « la » femme, ou des seins comme un objet de séduction « depuis toujours » dont « la » femme use, d’une manière ou d’une autre, opposant « la » femme à d’autres femmes, celles qui portent la burqa par exemple.

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