Titre : Chäsgær – Tome 1
Autrice : Serenya Howell
Editions : Plume Blanche
Date de parution : 2 juillet 2024
Genre : Fantasy, Young Adult
Serenya Howell est une autrice française de fantasy. Depuis son plus jeune âge, elle a toujours été passionnée d’histoires de dragons et de créatures magiques. Chäsgær est son dernier roman, un premier tome d’un diptyque annoncé. Une histoire qui parle de magie, de créatures effrayantes et de chasseurs mutilés.
Les anéantir tous
Depuis la Grande Purge, plus aucune créature magique n’aurait dû survivre. L’humanité aurait alors pu vivre dans la paix et la sérénité. Mais ce n’est pas ce qui s’est passé.
La magie a cherché à se venger des actes des hommes en créant des monstres capables de se propager sur les terres des vivants. Appelés éthérés, ces êtres tuent et détruisent tout sur leur passage. Afin de protéger l’humanité, des êtres sont formés dans l’institution des héros de la Grande Purge : Chäsgær. Ils ont la particularité d’être compatibles avec la magie des éthérés. Le prix à payer pour assurer leur rôle de protecteurs est de suivre une initiation qui les mutile horriblement.
Selen est amenée à devenir l’une d’entre eux. Elle redoute que ces transformations physiques ne la marginalisent complètement. Elle qui fut brutalement arrachée à son foyer afin d’assurer une mission qui lui a été imposée. Lorsque ces tests ont enfin lieu, c’est avec effroi qu’elle découvre qu’elle est l’unique Gaer compatible avec Argöth, roi des éthérés et plus grande menace que l’histoire ait comptée.
D’une profondeur inattendue
Le plus intéressant dans cet ouvrage est probablement son écriture. C’est une plume mature, profonde et réfléchie qui n’hésite pas à avancer dans le temps lorsque l’histoire le nécessite. Cela permet de casser la redondance, de surprendre et enfin de dérouler un fil qui s’avère être relativement dense.
Concernant le propos du récit, nous sommes dans une intelligente double lecture avec de grandes nuances de gris. Dès le départ, nous sommes assez convaincus de la nature des camps en présence, l’un représente le bien, l’autre le mal. Mais progressivement, cette ligne devient de plus en plus nuancée et controversée. La particularité du don de l’héroïne lui permet de percevoir tout ce qui ne se raconte pas et ce que l’histoire officielle se garde bien de retenir. L’évolution des personnages est vraiment tenue de main de maître et nous ne nous lassons jamais de leurs prises de position ou de leurs manquements. L’autrice arrive à très justement poser les jalons d’un conflit dans lequel aucun être n’est ni bon ni mauvais et on souligne cette intelligence narrative.
Toutefois, nous vous conseillons de consulter les trigger warnings au début de l’ouvrage. Certains passages pourraient peut-être bouleverser les plus sensibles d’entre vous. En dehors de cela, Chäsgær est une œuvre intéressante et qualitative. Elle nous a positivement surpris et nous a conquis très rapidement. Une autrice à tenir à l’œil.