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    Charlie Winston : Curio City

    C’est en fait le quatrième album studio de Charlie Winston, auteur-compositeur anglais de talent connu mondialement grâce au tube Like a Hobo et plus tard avec l’entêtant In your Hands. Il nous présente maintenant son nouvel opus Curio City après cinq ans d’absence, bien qu’il ait entre temps sorti Running Still en 2011 passé pratiquement inaperçu chez nous. Curiosité ou curieuse cité ? Telle est la question. Dans le cas de la première proposition, cet album est une curiosité en effet, assez éloignée du style pop-folk qu’on lui connait. On est beaucoup plus proche de l’électro avec des sons synthétiques allant même parfois jusqu’à l’exagération. Sur certains titres, il n’y a finalement plus que sa voix aux modulations très caractéristiques que l’on reconnaît sans arriver à distinguer le moindre véritable instrument.

    D’autres chansons moins travaillées aux résonances synthétiques telles que Truth, Another Tigger ou encore Evening Comes, se rapprochent plus de son style de prédilection. Ce sont cependant des musiques qui fonctionnent, même si l’on ressent très fort Lately, le premier single a des airs de Maniac dans le tempo, toutes ont d’ailleurs un petit air « années 80 » dans leur construction et certains rythmes utilisés.

    Un parti pris qui dénote son envie de changement, son envie de coller avec une nouvelle partie de lui, une musique que l’on connaît tous mais transformée à sa sauce. On déplore cependant que le résultat, bien qu’homogène, soit à ce point artificiel. S’il siffle et chante toujours aussi bien, l’électro n’est pas vraiment un style musical qui lui colle à la peau. Une deuxième vie oui, mais il manque tout de même un lien entre passé et présent. Si l’on n’avait pas reconnu sa voix, on se serait vraiment demandé si c’était bien lui. On peut changer, se réinventer, mais il faut tout de même arriver à garder son identité. On reste sur notre faim.

    Daphné Troniseck
    Daphné Troniseck
    Journaliste du Suricate Magazine

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