Mise en scène de Laurent Plumhans avec Yannick De Coster, Florian Kiriluk, Florelle Naneix, Emilienne Tempels, Nathanaëlle Vandersmissen
Du 13 au 24 octobre à 20h30 au Théâtre Le Public
Que celui qui n’a jamais connu le chômage me jette la première pierre. *Se reçoit une pierre en pleine face.* Bon, d’accord, je retire ce que j’ai dit. De toutes les manières, ce n’est pas du tout un prérequis pour apprécier la pièce qui parlera profondément à toutes les personnes qui ont vu leur dignité humaine se faire écraser un jour ou l’autre. Car il est bien plus question de cette dignité humaine malmenée que du chômage en lui-même. Le chômage étant une cause parmi tant d’autres, catalyseur d’une société bancale qui ne fait plus la distinction entre ce qu’une personne fait comme travail et ce qu’elle est. Je travaille donc je suis, en somme.
Il n’est pas possible de parler plus longtemps de C’est quand la délivrance ? sans aborder la mise en scène. Pour souligner l’isolement des personnages mais aussi le fait qu’ils sont constamment sous un projecteur jugeant, la lumière se fait façon stroboscope. Il y a aussi le choix du metteur en scène de ne pas suivre des personnages en particulier mais bien de nous livrer des morceaux de vie, bruts, tapant juste dans la détresse.
Que la scène soit ouvertement dramatique ou qu’elle souligne l’absurdité et la complexité du système, il n’est pas possible de ne pas ressentir l’isolement, l’étouffement, l’étau qui se resserre sur des gens qui comme vous et moi tentent simplement de vivre dans le respect de leur intégrité. Mais ce n’est pas un combat simple.
En conclusion, une belle découverte qui ne se limite pas à un thème mais qui par ce thème pivot en brasse beaucoup d’autres, tous très actuels, universels même. Des thèmes soulignés par une mise en scène audacieuse et risquée. La délivrance ce n’est pas pour tout de suite mais en attendant, allez voir la pièce ce sera toujours ça de pris.