Buzz l’Éclair
d’Angus MacLane
Animation, Science-Fiction
Avec les voix de Chris Evans, Keke Palmer et Taika Waititi
Sorti le 15 juin 2022
Spin-off concentré autour de l’une des figures majeures de la saga Toy Story, Buzz l’Eclair repousse les limites techniques de Pixar dans un long-métrage à l’animation époustouflante mais qui pèche par manque d’audace et d’émotion.
Il y a déjà presque 30 ans, Pixar révolutionnait le film d’animation avec Toy Story. Véritable ode à l’imagination, la saga culte déroulait sur quatre épisodes une réflexion touchante sur les différents stades de l’enfance à travers les aventures de Woody et Buzz. Trois années après la sortie d’un ultime volet plaisant mais dispensable, ce dernier revient sous une forme différente de celle que l’on avait connue jusqu’ici. Fini les aventures avec la troupe de jouets, ici il est au centre du film que le jeune Andy avait découvert en 1995 et qui l’a passionné pour le célèbre ranger de l’espace.
Après avoir échoué à s’échapper d’une planète hostile avec son équipage, Buzz L’Eclair tente de trouver le moyen de les sauver d’une invasion de robots dirigés par le terrible empereur Zurg. Pour mener à bien sa mission, il devra mettre son égo de côté et faire équipe avec une bande de bras cassés qui mettront ses nerfs à rude épreuve.
Hasard du calendrier des sorties, Buzz l’Eclair fait écho au récent Top Gun Maverick. Dès la première tentative du héros d’atteindre la vitesse de la lumière à bord de son vaisseau, difficile de ne pas repenser à Maverick, l’obstination presque suicidaire qu’il déploie pour tester son prototype d’avion et le temps qui semble se distendre. Autre point similaire, l’obligation qu’à Buzz d’avoir à surmonter ses défis en composant avec une équipe de débutants (rookies). Mais là où le retour de Tom Cruise dans son costume de pilote assume son héritage tout en ne restant pas bloqué dans le passé, le nouveau Pixar contredit les panneaux de son introduction et ne ressemble pas au film de science-fiction qu’un enfant de 10 ans aurait adoré il y a 30 ans.
Très peu de références au cinéma des années 80/90 donc, ce qui ne veut pas dire tourné vers le futur pour autant. Piégé par une trame convenue et des personnages secondaires en demie teinte ne faisant pas le poids face à un héros au caractère peu nuancé, Buzz l’Eclair ne retrouve pas le quart de l’émotion et de la folie de ce qui fait le sel des grandes créations Pixar. Une déception renforcée par l’infinité de situations que peuvent offrir un film traitant de l’espace et de distorsion temporelle. A la place, Angus MacLane (co-réalisateur du Monde de Dory) offre un concentré d’action de 1h45, dans un univers assez fade et au bestiaire peu inspiré mais sublimé par une animation qui dépasse tout ce que le studio avait pu produire auparavant.