Burning Out
de Jérôme Le Maire
Documentaire
Sorti le 3 mai 2017
Jérôme Le Maire est un habitué des films rendant hommage à l’Humain. Après Où est l’amour dans la palmeraie ? (2007) ou Le thé ou l’électricité (2012), il nous revient avec Burning Out, un documentaire explorant le monde hospitalier et plus particulièrement le département de chirurgie. Cette branche de la médecine au mieux entourée de mystères ou au pire simplifiée à l’excès dans Grey’s Anatomy.
C’est un projet sur la durée, un documentaire tâchant de créer un réel rapport humain derrière la caméra. Jérôme a suivi durant un an les différentes parties de l’équipe de chirurgie de l’hôpital Saint-Louis à Paris (même ses plus petites mains).
On va le voir se lier avec ses personnages, en passant par le chirurgien star, l’anesthésiste dépassée, la secrétaire et l’infirmière qui nettoie le bloc après chaque opération.
Le film nous dépeint le manque de compréhension et d’humanité là où on en aurait le plus besoin, l’avenir d’une médecine de plus en plus dirigée par l’argent, un corps professionnel qui ne peut plus suivre et qui subit son propre morcellement de jours en jours.
Le documentaire prend une forme conventionnelle et attendue, et déplore certains aléas typiques du genre qui ne rendent pas justice au travail que l’on ressent derrière la caméra. Mais on n’en a cure, car le vrai pari, c’est celui de se rapprocher, de créer une relation entre le filmeur (Jérôme Le Maire) et les filmés.
Les enjeux sont posés, clairs depuis le début, et on arrive à aimer chacun des personnage dans ce qu’ils ont de plus touchants, égoïstes, désarmants, aimants,… humains en somme.
Au-delà du simple sujet et en milieu de parcours, le film se métamorphose en plus que ce qu’il n’est déjà, ce n’est plus un documentaire mais une performance. L’amour de l’autre transparait par la caméra pour aller chercher ses personnages et le spectateur. Finalement, le réalisateur réussit lui-même à apporter ce dont il semble tant manquer dans cet hôpital : l’humanisation.