Scénario : Mathieu Bréda – Marc Jailloux
Dessins : Marc Jailloux
Couleurs : Corinne Billon
Editions : Casterman
Sortie : 14 mai 2014
Genre : BD historique
En 55 avant notre ère, César tenta vainement d’envahir la Bretagne. Mais l’honneur romain ne pouvait tolérer de rester sur un échec, aussi, un an plus tard, le futur empereur organisa une deuxième campagne militaire qui permit d’évincer Cassiveulaunos, le chef d’une des plus grandes tribus bretonnes de l’époque, tout en remettant le pouvoir d’une grande partie du territoire de Britannia aux mains de Mandubracios, alors ami de Rome…
Assez fidèle à la réalité, conformément aux visées didactiques de la série, le 33e tome d’Alix s’empare de ces faits et personnages historiques pour nous proposer une aventure qui, entre traitrises, complots et batailles, se révèle pleine de rebondissements. Parmi les capes de pourpre, faisant le lien entre les boucliers aux couleurs de Rome et les tatouages de guerre celtiques, l’on retrouve bien entendu l’inséparable duo Alix-Enak. Si le prince égyptien reste assez discret dans cet épisode, l’adolescent aux origines gauloises participe de près aux différentes actions en vue d’aider César et son nouvel ami Mancios, ici présenté comme le prince légitime des Trinovantes injustement privé de son titre par l’ambitieux Cassinos… Vous l’aurez compris, comme de coutume, Alix fait preuve d’une droiture morale et d’un courage aussi exemplaires que dénués d’âme. Heureusement, et comme c’est notamment le cas pour César, les parts d’ombre et de lumière de certains personnages sont soulignées, leur apportant relief et consistance à coups de demi-teintes…
A ces nuances psychologiques qui vous éviteront de sombrer dans un monde manichéen sans intérêt répondent les coloris de Corinne Billon. Entre les ambiances nocturnes et les diverses lueurs du jour, la légèreté de ceux-ci combinée au dessin maîtrisé de Marc Jailloux évoqueront certainement aux lecteurs assidus d’Alix les débuts de la série, tout en proposant des changements de plans et de point de vue plus rythmés.
Dans une même ligne de conduite consistant à respecter l’œuvre initiée par Jacques Martin, l’on retrouve avec beaucoup moins d’entrain les caractères calligraphiques typiques des tomes antérieurs. De petites tailles et d’apparence bien désuète comparée à ce qui se fait aujourd’hui dans le 9e art, ils gênent la lecture des dialogues denses et des commentaires narratifs très présents. Qu’ils ne freinent cependant pas les fans des aventures d’Alix d’aller quérir rapidement ce qui se révèle être l’un des meilleurs volets de la série…