Atlantis
de Valentyn Vasyanovych
Drame
Film d’ouverture de la 3ème édition du festival Bridges East of West Film Days
Dans le cadre de la troisième édition du festival Bridges East of West Film Days qui se tient du 22 au 26 janvier à Bozar, les spectateurs ont eu l’occasion de voir ce mercredi le film du réalisateur Ukrainien Valentyn Vasyanovych, Atlantis, vainqueur du prix du meilleur film par le jury Orizzonti à Venise en septembre 2019.
L’Ukraine après la guerre
L’action se déroule en 2025 dans un désert inhospitalier à l’Est de l’Ukraine, qui ressemble étrangement à la zone, du film Stalker de Tarkovsky. La guerre est terminée, mais Sergey, ancien soldat ukrainien souffrant de stress post-traumatique, éprouve des difficultés à s’adapter à sa nouvelle réalité : une vie en lambeaux, un pays en ruines. Lorsque la fonderie où il travaille finit par fermer ses portes, il trouve une façon inattendue d’aller de l’avant en rejoignant la mission bénévole Black Tulip, qui exhume des corps de victimes de guerre. En travaillant avec Katya, il réalise qu’un avenir meilleur est possible.
Un pays et des hommes à reconstruire
En suivant de manière assez sobre le parcours d’un ancien soldat, le film de Valentyn Vasyanovych nous parle de reconstruction dans tous les sens du terme. D’une part celle d’un homme que la vie a cassé et qui, en essayant d’aider son prochain, tente de redonner un sens à son existence. En cela, le film tend à l’universalité tant le thème de la reconstruction après un conflit armé est malheureusement commun à travers les époques et les pays. D’autre part, il évoque aussi dans son film la reconstruction de l’Ukraine et la catastrophe écologique annoncée qui se joue dans le Donbass, suite à l’empoisonnement des sources d’eau potable, dû au non entretien des anciens puits de mine.
Techniquement et visuellement, le film est un vrai régal, nous offrant des paysages que l’on croirait appartenir à une autre planète et de longs plans fixes et plan séquence qui tiennent les spectateurs en haleine tout au long du film.
En situant l’action d’Atlantis après la guerre, Valentyn Vasyanovych nous parle certes d’horreur, mais également d’espoir, et après être passé par toutes les émotions au cours du film, c’est avec un très léger sentiment d’optimisme que les spectateurs repartiront après la vision de cet excellent film.