Blacklight
de Bae Jong Dae
Comédie dramatique
Présenté dans le cadre du festival du film coréen 2021
Présenté dans le cadre du 9ème festival du film coréen, Blacklight, premier film du réalisateur Bae Jong Dae aborde les thèmes de la vengeance et de l’acceptation de la mort dans un film qui développe assez bien la psychologie des protagonistes principaux tout en manquant parfois de subtilité
Un accident de voiture a eu lieu. L’un des passagers est mort et l’autre est tombé dans le coma. L’affaire s’est conclue sur la culpabilité du défunt. Rongée par la culpabilité, Hee-ju, épouse du défunt, lutte pour aller de l’avant. Suspectant que l’accident ait pu être causé volontairement par la victime, elle recommence à enquêter sur l’affaire.
Bae Jong Dae est plus doué pour parler des relations tendues entre ses personnages et construire au fil de l’histoire leur profil psychologique que pour entretenir le suspense avec une enquête policière qui n’intéressera que peu de monde. En effet, ce n’est pas la culpabilité ou l’innocence du défunt qui est importante ici mais plutôt l’impact que cette remise en cause des conclusions de la première enquête a sur la vie des survivants.
A partir de quand fait-on le deuil de quelqu’un ? Peut-on refaire sa vie après la mort d’un proche ? Comment accepter la mort ? Peut-on vivre toute sa vie avec des remords ?
L’affrontement, voie sans issue
Le film charrie énormément de questions et même s’il n’y répond pas entièrement, il nous montre que la voie de l’affrontement ne cause souvent que de nouvelles souffrances et ne sert qu’à élargir les plaies béantes que le temps cherche à refermer. Doit-on pour autant tout pardonner, oublier pour que la vie reprenne ? Dans une société qui tend à ne pas faire de vagues, on pourrait croire que c’est le message du réalisateur, mais à regarder de plus près, il semblerait que la voie promue par celui-ci est plutôt celle de la compréhension mutuelle afin de permettre aux deux parties de guérir.
Si le film manque parfois de subtilité en insistant grossièrement sur certains éléments pour faire avancer le scénario, Blacklight n’en reste pas moins un film intéressant qui ose évoquer sans tabou la mort et ses conséquences pour les vivants.