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    « Blackbird », un film poignant tout en retenue

    Blackbird
    de Roger Michell
    Drame
    Avec Susan Sarandon, Kate Winslet, Mia Wasikowska
    Sorti le 9 juin 2021

    La mort est un sujet tabou dans de nombreuses sociétés, d’autant plus lorsqu’un individu choisit l’heure de celle-ci. C’est une thématique qui déchaîne souvent les passions, comme on a pu le voir encore récemment avec plusieurs affaires hautement médiatisées en France et en Belgique. Attention médiatique qui se concentre le plus souvent sur le patient en fin de vie, mais rarement sur sa famille et les implications pour celle-ci. Dès lors, c’est le thème de l’acceptation familiale de l’euthanasie que le film Blackbird, du réalisateur sud-africain Roger Michell avec Susan Sarandon dans le rôle principal, se propose d’aborder.

    Lily et son mari Paul, décident de réunir enfants et petits-enfants pour un week-end dans leur maison de campagne. Trois générations d’une même famille se retrouvent, avec Jennifer, l’aînée, son mari Michael et leur fils de 15 ans, Jonathan, mais aussi Anna, la cadette, venue avec Chris, sa compagne. En fait, cette réunion de famille a un but bien particulier : atteinte d’une maladie dégénérative incurable, Lily refuse de subir une fin de vie avilissante et décide de prendre son destin en main. Dans un premier temps unis, les membres de la famille vont commencer à douter au fur et à mesure que l’échéance approche.

    En effet, l’un des principaux attraits du film est d’avoir su dresser avec une grande justesse le portrait d’une famille américaine modèle, héritière des acquis des années 60, ouverte au dialogue et progressiste qui, malgré des apparences d’unité et de normalité, présente en son sein de graves fractures. Une famille qui, comme la plupart des groupes, va montrer sa vraie nature à la première crise venue. Car si l’euthanasie reste le thème principal du film, on y aborde également des sujets comme les non-dits et les différents secrets de famille qui pourrissent sous le vernis des conventions.

    Il faut saluer le travail de Roger Michell qui a su mettre en scène avec beaucoup de tact et une grande retenue ce sujet grave mais essentiel, aidé en cela par des acteurs qui ne se mettent pas ostensiblement en avant, un scénario aux dialogues fluides et une maîtrise de la photographie qui font de Blackbird un film agréable à regarder malgré la gravité du propos.

    Vincent Penninckx
    Vincent Penninckx
    Responsable BD

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