Avec Biotopia, l’asbl Kikk stimule notre intellect et bouscule nos cheminements de pensées en nous présentant des œuvres à la croisée du design, de la science, et de l’art. Du son émis par des vers à bois à la musique langoureuse d’un film érotique ayant pour acteurs deux escargots, en passant par le parfum subtil de la forêt, tous nos sens sont chatouillés, créant une expérience riche en féerie bucolique. Le Pavillon de Namur, lumineux et moderne, accueille les propositions d’une trentaine de chercheurs et artistes qui soulignent le caractère évolutif des pièces.
Un certain regard sur la nature
Réinventer la culture numérique à travers un regard environnementaliste pour créer des canaux de communication alternatifs : voici ce qui pourrait résumer l’esprit de l’exposition Biotopia. Les sculptures de l’artiste-écologiste Thijs Biersteker mettent en évidence les relations symbiotiques avec la nature, tout autant que Thomas Thwaites qui vit une expérience jusqu’au-boutiste en se calant sur le mode de vie d’une chèvre. Une performance qui souligne l’anthropomorphisme dans lequel nous baignons naturellement. La formulation visuelle se veut plus scientifique qu’artistique bien que la poésie soit inhérente aux projets ; les codes se dessoudent pour mieux les reconstruire à la lumière d’idées novatrices.
Aki Inomata questionne le concept d’habitat en construisant des coquilles poétiques à deux bernard-l’ermites, ces crustacés à l’abdomen mou doivent les élire eux-mêmes pour se constituer une coquille protectrice. Anne Marie Maes – artiste et apicultrice – communique quant à elle avec les abeilles avec un rendu sonore déstabilisant. L’utilisation du vivant dans l’espace d’exposition interroge nos droits et notre pouvoir sur celui-ci. Un questionnement particulièrement pertinent dans la crise environnementale actuelle.
Une expérience multisensorielle
Les dispositifs ingénieux de l’espace du playground invitent au jeu et associe les enfants à la trame curiatoriale. Dessin digital et animaux-totems guident notre instinct créatif, nous permettant de prendre de la distance par rapport au flux d’informations que projette les œuvres. Abeilles, scarabées et crustacés sont ainsi les pièces maîtresses de l’exposition, bougeant au rythme de la lumière LED et de notre œil attentif.
Une complexité sensorielle rare qu’il vaut mieux cerner à l’aide d’un guide si l’on veut saisir toute l’ampleur de la réflexion.
Infos pratiques
- Où ? Le Pavillon, 65 Route Merveilleuse, 5000 Namur.
- Quand ? Du 18 juin au 27 septembre 2022, du mercredi au dimanche de 12h à 18h.
- Combien ? 10 EUR au tarif plein. Plusieurs tarifs réduits disponibles.