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    [BIFFF Jour 8] : Palmashow et la révolte des vieux e-trons

    Bonne conduite, si seulement ils s’étaient garés à l’envers.

    Bonne conduite est le troisième film de Jonathan Barré, après Le folle histoire de Max et Léon et Les vedettes. Pauline est formatrice dans un centre de récupération de points de permis le jour et serial killeuse de chauffard la nuit. Son boulot lui permet de rencontrer les pires conducteurs de la région, entre alcoolémie au volant, excès de vitesse, misogynie et blague de beauf. Mais sa motivation principale est ailleurs : attendre patiemment la sortie de prison de l’homme qui l’a renversée en voiture il y a 5 ans, tuant son compagnon. Et lui faire payer. Un scénario assez classique mais bien pensé, clairsemé de quelques bonnes blagues et situations absurdes souvent offertes par les personnages de Grégoire Ludig et David Marsais, commissaire et policier enquêtant sur la série d’accident. L’action se déroule en Bretagne, terre natale du réalisateur, qui arrive à exploiter le particularisme de cette région et de son dialecte afin d’en tirer quelques situations de quiproquo.

    A l’inverse de ses deux précédent long métrage, Jonathan Barré ne prend pas ses acolytes du  Palmashow comme personnages principaux de sa fiction. Et pour le coup c’est très bien joué puisqu’il choisit Laure Calamy, révélée par la très bonne série Dix pour cent et qui confirme son talent, entre autre, dans l’excellent A temps plein. Le casting est soutenu par le très bon Tchéky Karyo dans le rôle d’un armateur trafiquant de drogue, de Thomas VDB en ostréiculteur amoureux ou encore d’Alex Ramirez en dealeuse irlandaise.

    Malgré quelques longueurs Bonne conduite explore de très bonnes idées comiques tels que les apparitions photographique de Thomas Ngijol, dispersées dans l’appartement et la voiture de Pauline ou encore la difficulté de faire couler une voiture. Bonne conduite est en conclusion une bonne comédie française, qui tient ses promesses grâces à des bons jeux d’acteurs et à l’ambiance drôle/absurde propre au Palmashow. A.S.

    Cyber Heist : e-Tron cinématographique

    Mais si, vous vous souvenez, le film Tron ! Avec les gars qui rentraient dans un monde électronique à l’intérieur du codage du web et se baladaient sur des motos qui laissaient une trace derrière eux comme dans le slip de Stéphane après la Night. Voilàààà. Eh bien Hong Kong a eu la bonne idée de nous ressortir un concept similaire pour nous pondre un bel e-Tron (Le Suricate rejette toute responsabilité quant à la possible perte de neurones à la lecture des blagues de cette chronique). Sauf qu’on connaît nos amis hongkongais, ils n’aiment pas faire dans la demi-mesure. Donc ils vont mixer tout ça avec un côté Ocean Eleven pour nous concocter une histoire de détournement d’argent virtuel. Sauf qu’on va pouvoir suivre les protagonistes à chaque fois qu’ils font quelque chose sur un ordinateur comme si on les voyait dans un cyberespace. Parce qu’on va pas se mentir, 1h50 à voir des gars taper frénétiquement des lignes de code sur des ordinateurs, c’est pas le projet de soirée le plus bandant au monde. Sauf que l’alternative proposée par Cyber Heist n’est pas franchement plus réjouissante. Et pour démontrer son point, Le Suricate vous donne en exclusivité le top 10 des mélanges de films les plus foireux qu’on pourrait imaginer.

    1. A Serbian Film avec Emmanuelle
    2. Jurassic Park avec Coup de Foudre à Notting Hill
    3. Justin BieberNever say never avec Baahubali
    4. Le dessin animé Alice au Pays des Merveilles avec Alice au Pays des Merveilles, la comédie musicale pornographique.
    5. Un film d’Arno Pluquet avec n’importe quel film au monde
    6. Usual Suspect avec Les Visiteurs
    7. Avatar avec Sex in the City
    8. Le Père Noël est une ordure avec Pacific Rim
    9. Freddy les Griffes de la Nuit avec La La Land
    10. Zoolander avec Seven

    Nous espérons que cette liste pourra inspirer de nombreux réalisateurs à travers le monde. Mais pas Hing Fan Wong à qui l’on doit Cyber Heist. Alors OK, le film a du rythme. Mais les chansons de Yoko Ono aussi avaient du rythme, ça ne les empêchait pas d’être de la merde. Et là, avec Cyber Heist, on assiste à un étalage de clichés du genre. De l’enlèvement de la fille à la résolution miraculeuse de l’affaire grâce à un détail infime du début du film qu’on pensait anodin (ou pas) en passant par le grand boss très méchant, tout y passe. Avec une mention spéciale pour la représentation du Dark web dans le film. On se croirait dans la cave de Rémy l’Homme aux seins. Bref, passez votre chemin amis bifffeurs ou amis tout court, y a pas grand-chose à voir. O.E.

    The Elderly, transmetteur dernière génération.

    Toujours se méfier du vieux qui dort. Parce que quand il se réveille et que c’est la canicule, ses neurones se brouillent et c’est avec vous qu’il finit par s’embrouiller.

    Par où commencer ? Commençons par dire que ce film est une petite pépite jouissive, intelligente et généreuse en sang.
    Jouissive parce que voir une femme enceinte tabasser un petit vieux, c’est BIEN (et voilà, mes valeurs morales se sont cassées en hurlant.).
    Intelligente, parce que les niveaux de lecture sont bel et bien présents sans qu’on nous matraque avec.
    Généreuse en sang parce que..vous le saurez en allant le voir et puis c’est tout.

    Mario et sa famille accueillent papy Rochon après que sa femme ait tenté un « I believe I can fly » de son balcon.  Papy Ronchon, il est pas que ronchon, il est aussi cringe et menaçant ; il regarde au loin avec un air appuyé et suspect, il menace,  il re-regarde au loin avec un air appuyé et suspect, il voit sa femme et entend des voix. Vous me direz « oui, mais traumatisme et nanani et nana » sauf qu’il n’est pas le seul. Dans le voisinage, les petits vieux et veilles commençent à fondre quelques durites et pas qu’à cause du petit 50 ° bien tapé qui plombe toute la ville. Le gang des robes de chambre et des pantoufles viennent te faire vivre les joies de l’incontinence et du déchaussement de dents. The Elderly est une critique de la société et du traitement des personnes âgées, une éloge à la vieillesse qui sexe et qui tâche et un  « jurassic » geriatric horror mieux torché que ta mémé en maison de repos. Fernando Gonzalez et Raul Cerezo, ils te torchent avec respect et on aime ça.

    Mention ultra spéciale pour toutes ces peaux de vieux et de vieilles qui pendouillent, pour ces culs plats, ces pénis ballottant et ce casting du 3ème âge aux petits oignons. E.K.

    Anaïs Staelens, Elodie Kempenaer et Olivier Eggermont

    Olivier Eggermont
    Olivier Eggermont
    Journaliste du Suricate Magazine

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