The Roundup : Kim-Nap Ing
Aaaah le Vietnam. Sa nature, son authenticité, ses américains qui se font botter le cul et ses touristes coréens qui se font enlever. La belle vie ! Mais pour remédier à ce dernier problème, le pays du matin calme a trouvé une solution plutôt efficace : leur envoyer leur Hulk local pour aller déboiter des mâchoires. Parce que quand le détective Ma Seok-do te met une mandale dans la gueule, on peut retrouver des bouts de tes dents à 3km à la ronde. Après The Outlaws, on retrouve l’inspecteur Ma Seok-do pour faire ce qu’il sait faire de mieux : péter des gueules et lâcher des vannes. Et ça tombe plutôt bien parce qu’au BIFFF, ce sont deux choses que nous apprécions particulièrement aussi. Malheureusement, pour cause d’interview avec Alvaro Morte (à retrouver bientôt dans Le Suricate) j’ai dû quitter la salle après une heure de film. La fin vous est donc racontée par Charles Six (avec Sacha en guest star) du BIFFFOPHONE, le son du BIFFF, qui sait maintenant ce que ça fait de se faire interroger par un idiot avec un micro qui lui pose des questions à la con.
Charles : « En gros, il y a un moment très jouitif. Ou jouissif, tu peux choisir. C’est quand le méchant qui est très méchant se fait dézinguer la gueule par ce sumo… »
Sacha : « Est-ce que Sumo, tu fais peut-être référence au chien de Jacques Chirac ? Est-ce que tu connais Jacques Chirac, toi qui est dans la politique ? Eh je vais vous faire une imitation de Jacques Chirac. Euuuh il faut karcheriser les banlieues ! »
Charles : « Mais non ça c’est François Hollande. Alors donc, ce type est vraiment horrible mais ils mettent beaucoup d’humour dans le film et dans cette séquence finale où ce type se fait dézinguer la gueule dans un bus par ce Vin Diesel de Corée. L’attachée de presse de Corée sera d’ailleurs d’accord pour le dire. Ça va très loin, il y a des blagues, à un moment donné le film s’arrête, il y a un générique qui arrive et je pense que c’est la fin. »
Merci à Charles et Sacha et n’oubliez pas d’écouter le BIFFFOPHONE, le son du BIFFF, sur toutes les plateformes de podcast mais seulement si vous n’avez rien d’autre de mieux à faire. O.E.
Grandson : papy flingueur
Dans l’imaginaire collectif, les spectateurs et programmateurs du BIFFF sont souvent présentés comme des personnes dont les goûts cinématographiques les incitent à favoriser des œuvres où le sang, la violence, l’humour au trente-sixième degré sont les éléments essentiels du script. Et pourtant, de temps à autre, on est amené à voir des films dont les niveaux de violence et de sadisme permettraient de les proposer à un public relativement large… une œuvre à caractère éducatif dans le cas présent. Tellement éducative que le public a pu profiter d’une mini-conférence de quinze minutes sur les arnaques en ligne après le film…
The Grandson nous raconte donc l’histoire de Rudi, un gars bien sous tous les rapports, style gendre idéal et de son papy. Alors qu’il attend son petit-fils pour partager le repas du soir, Papy reçoit un coup de fil de la police lui annonçant que son petit Rudi est d’une part impliqué dans un accident de voiture et que d’autre part, il est en tort. Inquiet pour son petit-fils et prêt à tout pour l’aider à se sortir de ce mauvais pas, il consent à réunir tout le liquide qu’il a chez lui et le remettre à un officier de police qui l’attend au bas de son immeuble afin de régler le problème à l’amiable.
Si un tel scénario aurait conduit n’importe quel cinéaste invité au BIFFF à proposer un mauvais film de série B avec Liam Neeson au casting, ce n’est pas le cas de Kristof Deak qui joue habilement sur plusieurs tableaux. Tout en développant le côté thriller de l’intrigue avec la recherche par Rudi du coupable, le cinéaste n’oublie pas de pimenter son film par quelques touches d’humour noir tout en égratignant au passage un certain capitalisme débridé qui, sous une couverture entièrement légale, extorque les économies des plus faibles.
Film atypique pour le présent festival, animé de très bons sentiments, The Grandson aime prendre le spectateur par surprise et nous propose une très belle réflexion sur la manière de gérer un traumatisme. V.P.
Blaze ou comment magnifier une histoire traumatisante
Blaze est le premier film de la réalisatrice australienne Kathryn Barton. Blaze, 12 ans, assiste à un viol qui se finit en meurtre dans une ruelle. Seule témoin de la scène, elle sera appelée à témoigner en présence du coupable et de la famille de la victime pour tenter de dénouer l’affaire. De ce traumatisme son inconscient créera Zéphy, un dragon tout en tissus colorés, paillettes, sequins et plumes, vivant en permanence avec Blaze dans sa chambre. L’enfant mentionne le fait que le dragon blanc symbolise la renaissance et c’est ce vers quoi elle doit arriver au travers de l’histoire.
De cette intrigue assez simple Kathryn Barton arrive à en tirer le meilleur. Le spectateur vit l’intrigue au travers des yeux d’une fille de 12 ans traumatisée, procédé peu facile mais pour le coup extrêmement bien réalisé et avec beaucoup de justesse. L’univers de l’enfant est hyper bien pensé, des scènes d’animation au style de Michel Gondry entrecoupent le film et lui ajoutent un aspect onirique. La bande son colle bien au film, avec notamment une scène au son d’une reprise de Ne me quitte pas qui donne envie de pleurer, et certains costumes sont tout simplement incroyables, notamment ceux des rêves et des pensées de Blaze ou tout simplement son dragon.
Le film mentionne des sujets durs, autre que le viol et le meurtre du début, tels que le traumatisme d’un enfant, l’absence d’une mère, le dialogue parfois compliqué avec le monde adulte ou encore la prise de médicament chez un enfant. Le tout porté par la jeune actrice Julia Savage, déjà très convaincante pour son jeune âge et par Simon Baker en père compatissant et attentionné.
Blaze c’est le film qui nous fait dire qu’on a bien fait de venir au BIFFF cette fois et de tenir jusqu’à l’avant dernier jour. A.S.
Lost&Found : Call me Profesor
Il était l’un des invités les plus attendus de cette édition du BIFFF, El Profesor Alvaro Morte était bien présent ce samedi pour nous présenter son dernier film Lost&Found. Mais aussi et surtout pour nous chanter une chanson en duo avec Jorge Dorado, le réalisateur du film. Une fois ce moment passé, j’hésitais à m’éclipser. Voir son film ? Bon je dois vous avouer un truc, j’ai vraiment pas aimé la Casa de Papel donc c’est délicat… Bon ok, de toute façon j’avais rien à faire à part harceler des témoins de Jéhova pour les interroger sur les festivals de films sataniques (voir la suite).
Et grâce à Alvaro Morte, j’ai appris beaucoup de choses. J’ai notamment appris que si on perd son parapluie, on peut aller le chercher aux objets perdus. En revanche, si on perd sa pute de luxe, on ne peut pas aller la chercher aux objets perdus. Compris. J’ai appris qu’on peut entrer dans un hôtel de luxe, glisser un petit billet au serveur et lui demander de la compagnie pour la soirée. J’ai testé à l’Amigo et j’écris cette chronique en direct du poste de police et je peux vous assurer que la compagnie n’est pas luxueuse. J’ai aussi appris qu’on dit « vacances » et pas « vacons » mais ensuite je me suis rappelé que je parlais déjà français donc au final, j’avais rien appris.
Bref, Lost&Found est un thriller espagnol somme toute classique avec un gros creux après un bon démarrage. Dommage car on aurait bien voulu pousser plus loin dans l’exploration de cet univers sordide où les humains sont traités comme des objets (d’où le titre du film) mais le scénariste a fait le choix de s’attarder plutôt sur la love story entre Alvaro Morte et son syndrome du sauveur et Sara. Dommage car si le film s’était plutôt tourné vers l’option nwaar, il aurait gagné en densité et en qualité. Mais comme disait Johnny, « Vivre pour le meilleur. Debout pour tout se donner. Plus riche de ne rien garder. Que l’amouuuuuuuuuuuuuuuuuuuuur. » Et ça, c’est beau. O.E.
Renfield : Toc toc toc, avez-vous déjà entendu parler de notre seigneur tout-puissant Nicolas Cage ?
Après avoir révélé au grand jour le complot maçano-pédo-satanique du BIFFF, je continuais mon enquête sur les prêcheurs aux abords du festival. Il y a quelques jours, j’avais déjà confronté ces suppôts du malin qui m’avaient envoyés vers le site internet de leur secte pour me détourner de l’œuvre destructrice à laquelle ils étaient occupés. Comment ça vous préféreriez voir une chronique sur Renfield à la place de mes élucubrations de Da Vinci Code de chez Wish ? Eh ben dites ça à Sony qu’ils arrêtent de nous mettre des embargos à la con sur leurs films et comme ça on pourra en parler au lieu de raconter des conneries.
Où en étais-je ? Ah oui. Je contactais donc un des responsables de ce culte morbide pour lui tirer les vers du nez. Peu coopératif, le monsieur s’obstinait à me parler en néerlandais. Pas de chance pour lui, hablo muy bien vloems. Aussi surpris que ta mère par ma dextérité linguistique, le bonhomme se décidait à parler et me disait « mon avis personnel n’est pas intéressant à ce niveau, je préfère que vous nous envoyiez un mail. Non monsieur, je suis occupé le weekend, rappelez lundi si vous voulez une réaction. J’ai mieux à faire que vous répondre monsieur. »
Etrange. Mais je n’arrêtais pas en si mauvais chemin et je poussais mon enquête plus loin en tapant « satanisme témoins de jéhova » sur Google. Très vite, je tombais sur la liste des pratiques condamnées par ces malfrats :
Les Témoins de Jéhovah se doivent de haïr ce que Dieu considère comme étant mal (Psaume 97:10). Cela inclut les pratiques sexuelles énumérées ci-dessus, ainsi que le mensonge (Proverbes 6:16-19 ; Colossiens 3:9,10), les jeux d’argent (Isaïe 65:11), le vol (Éphésiens 4:28), la colère et la violence (Psaume 11:5), les sorts magiques et le spiritisme (Deutéronome 18:9-13), l’ivrognerie (Proverbes 23:20,21,29-35 ; 1 Corinthiens 5:11-13), l’introduction du sang dans son corps par voie buccale ou intraveineuse (Actes 15:19-21), l’avortement (Exode 21:22,23 ; Psaume 127:3), les sports violents ou à risques (Deutéronome 22:8 ; Psaume 11:5), le tabagisme et la drogue (Romains 6:19 ; 12:1 ; 2 Corinthiens 7:1), les fêtes jugées contraires aux normes bibliques. C’est l’amour pour Dieu qui doit les motiver à rejeter ces pratiques (1 Jean 5:3). Tout Témoin de Jéhovah pratiquant ces choses peut être exclu ou excommunié (1 Corinthiens 5:11-13) du mouvement s’il ne se repent pas (Actes 26:20) devant un collège formé d’anciens (Jacques 5:14,15) du mouvement (appelé ‘conseil de discipline religieuse’).
En gras, toutes les pratiques qu’on retrouve couramment au BIFFF. Tout devient alors clair pour moi, je me trouve au milieu d’une bataille millénaire entre le BIEN et le PAS BIEN. Il ne me reste qu’à choisir mon camp… O.E.
The three sister of Tenmasou Inn ; entre l’ennui et le déni.
« Bienvenu au Tenmasou Inn, ici, les âmes indécises sont accueillies, héergées et diverties. Entre la vie et la mort? Le Tenmasou Inn est l’endroit idéal pour prendre votre ultime décision. Les trois soeurs et leur mère seront à votre service pour vous faire revivre les pires comme les meilleurs moments de votre vie. Le petit déjeuner est servi à 9h pour 5 jetons. Si vous avez la moindre question, le moindre doute, la moindre rancoeur qui persiste, n’hésitez pas à venir vous défouler verbalement sur une de nos charmantes hotesses. Nous nous réservons le droit de vous envoyer chier si vous êtes une âme qui prend un peu trop son temps.
Ode à la lenteur et à la poésie. Rien à redire là dessus, peut-être juste une critique. Quelle idée de le mettre à 21h en fin de festival? On n’était pas prêt, on vous le dit. On n’était pas prêt à se prendre cette volée de lyrisme étirée, ces envolées musicales, ces dialogues sur la vie et la mort (promis, garantie sans originalité), cette lenteur incroyable, cette longueur incroyable. Non, nous n’étions pas prês. Mais nous avons tenu parce qu’il y a avait ce petit quelque chose tout de même ; la poésie.
Indéfinissable mais clairement palpable. Même si, palper de la poésie à cet instant du festival c’est laborieux et culotté.
D’aucun diront que c’était long, d’autres diront que c’était chiant, d’autre diront que c’était pas si mal, moi, je dis que je ne sais pas, entre l’ennui et l’intérêt je me tâte.
Je pense que je vais faire un petit séjour au Tenmasou Inn pour me décider. E.K.
It Came from the Water : La zombie vegan qui mange des cerveaux de carottes
C’est la fin du BIFFF et comme Stéphane dans l’écriture de ses présentations, j’ai la flemme et un taux dangereusement bas de sang dans la Troef. Cette chronique de It Came from The Water vous sera donc livrée par notre nouveau journaliste Chat GPT qui nous prouve un peu plus tous les jours à quel point nous sommes inutiles. Merci et bonne nuit, moi je vais aller cuver.
Attention les amis, sortez vos armes et préparez-vous à rire… enfin, peut-être pas tout à fait. It Came from the Water est un film d’horreur avec des zombies qui vous donnera des frissons, mais qui vous fera également sourire parfois. Le réalisateur Xawery Zulawski ne se prend pas trop au sérieux et ajoute quelques touches d’humour subtil tout au long du film.
Les personnages sont un mélange de stéréotypes d’horreur et de personnalités drôles, ce qui rend le film divertissant malgré son sujet sombre. Il y a le héros stoïque qui ne montre pas ses émotions, la jeune fille intelligente qui a toutes les réponses, et bien sûr, le type comique qui essaie de faire des blagues à des moments inappropriés.
Le réalisateur joue avec les conventions du genre, mais il ne va jamais trop loin dans l’humour pour ne pas dénaturer le film. Il y a des moments qui vous feront sursauter, mais il y a aussi des scènes qui vous feront sourire. Les effets spéciaux sont impressionnants et ajoutent une dose de réalisme à l’histoire. Les zombies sont effrayants, avec des mouvements lents et inquiétants, et les scènes de combat sont bien réalisées, ajoutant une dose d’action au film.
En somme, It Came from the Water est un film d’horreur qui ne manquera pas de vous faire rire et de vous donner des frissons. Avec une histoire solide, des performances exceptionnelles et une dose d’humour subtil, Xawery Zulawski a réussi à créer un film qui plaira à la fois aux fans de zombies et à ceux qui aiment l’humour noir. Un film à voir absolument si vous voulez passer une soirée divertissante avec des amis. C.GPT
Satan’s slave : communion ; ça va chier dans les draps.
Dormir avec la lumière éteinte : check. Faut pas chier dans les bottes d’une secte les gars, on vous le dit toujours.
Quelque part, dans un immeuble légo gris et vachement mal agencé, aux escaliers et aux angles de vues propice au jeu de cache-cache avec des démons, des gens prennent un ascenceur et meurent.
Pas de bol, il y a une inondation, le bas de l’immeuble impraticable alors bon, bah, on va garder nos morts chez nous. EVIDEMMENT. Et on est le 17, et le 17, c’est jour de secte. Sortez vos plus belles obscurités et lampes torches et en avant se faire traquer par des saucissons humains. POV tu es une petite nature et tu gères mieux les gerbes de sang et les démenbrements qu’un escalier, une lampe torche et un drap blanc qui apparaît en haut.
Satan’s Slave 2 c’est le frisson simple et efficace, sans fioritures sanglantes, sans trop de moyen, avec une bonne gestion de la loupiote, du timing et du budget drap. Faut-il voir le premier pour comprendre le deuxième ? Je ne pense pas non. C’est un plaisir qu’on peut s’offrir sans contexte. Mention spéciale aux allumettes qui éclairent super biens. E.K.
Anais Staelens, Elodie Kempenaer, Vincent Penninckx, Chat GPT et Olivier Eggermont