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    [BIFFF Jour 11] : La légendaire hospitalité mongole, un uppercut filmographique, une branlette et du cannibalisme, ça c’est un bon BIFFF

    Aberrance ; l’hospitalité mongole pour les nuls

    Singularité présentée dans une série statistique par une grandeur dont la valeur s’écarte très nettement de la valeur centrale.

    Ça claque non? Voici la définition du titre du film. Et c’est à la fois le contenant et le contenu.
    Il y a tant d’endroits par où commencer.
    Alors, on va faire simple, on va faire par ordre de réception des informations.

    1° « Okay, je prends Aberrance, je suis dispo ce jour là. »
    2°  » Tu vas voir ton premier film mongole. »
    2bis° « Non, j’avais déjà vu Öndög. »

    3°  » 10 minutes et pas un personnnage n’a parlé, ça fait du bien. »

    4° « Ah bah merde alors, il est classe ce plan. Elle est travaillée la photographie. Sympa ce mouvement de caméra installé et permettant au spectateur de déjà amorcer l’arc narratif de ce personnage d’apparence aimable pour l’instant. C’est une histoire de séquestration encore ? « 

    5° « Elle est pas nette la doctoresse là. C’est quoi cette histoire de phase 3 ? »

    6° « Euuuuuh, d’accord, scénario tu ne vas pas du tout là où on t’attendait. »

    7°  » C’est une fucking bonne surprise. »

    Aberrance est clairement une singularité et une grandeur qui s’écarte de la valeur centrale de cette sélection 2023.  Allez le voir, trouvez-le, traquez-le s’il le faut mais, par tous les Saints et les Saintes Cinéphiles et Esthètes, regardez Aberrance.
    En dire plus, ce serait vous gâcher le plaisir et au Suricate, on déteste faire ça, on préfère boire des bières et bitcher sur Thomas qui est pas là. Donc pendant qu’on fait tout ça , réfléchissez bien vous avez besoin de ce film mongol dans votre vie.
    Baatar Batsukh , viens, on se fait une partouze avec Jake Van Wagoner, Austin Everett et Mar Targarona.
    Mention spéciale pour l’hospitatalité mongole qui est vachement radicale. E.K.

    Infinity Pool, des méga riches en vacances dans un pays imaginaire

    Infinity Pool est le troisième long métrage du réalisateur Brandon Cronenberg, fils du célèbre David Cronenberg. Porté par l’acteur suédois Alexander Skarsgård, Infinity Pool raconte l’histoire d’un couple, James et Em, en vacances dans un complexe hôtelier de luxe qui va malheureusement rencontrer un groupe de psychopathes méga riche mené par Gabi, une actrice de pub de téléachat sans sourcils (Pourquoi?) interprétée par Mia Goth. Après une journée à la plage entre couple comprenant un scène WTF sortie de nulle part (vous comprenez si vous l’avez vu) James percute un habitant lambda car il roule sans feux et en état d’ébriété. Balancé par ses nouveaux « amis » il est emmené avec sa femme par la police franchement pas rigolote qui lui explique qu’il doit payer son crime en étant tué par l’ainé de la victime. Mais une solution est possible, moyennant beaucoup d’argent, celle de cloner James et d’envoyer le clone se faire tuer à sa place, à coup de couteaux dans le ventre, par un enfant de 10 ans. Le tout sous les yeux de la famille de la victime et de James et Em. Voila, à partir de la ça devient vraiment n’importe quoi.

    S’ensuit une série de manipulations / tortures / menaces / crimes par le groupe de psychopathes, et James qui subit mais qui semble bien aimer par moment.

    Le film reprend un certain style propre à David Cronenberg, père du réalisateur, à savoir un univers malsain, violent et cérébral dans lequel le corps humain est torturé, soumis à une technologie futuriste créant un personnage principal névrosé en proie à des pulsions refoulées. Tout cela est illustré par James, écrivain raté en manque d’inspiration et qui a épousé une femme riche pour subvenir à ses besoins. Voila un bon personnage principal creux, qui va subir mentalement en physiquement jusqu’à la fin du film, le laissant complètement vidé, seul et perdu.

    Infinity Pool subit malheureusement pas mal de longueurs, le film dure tout de même 2h, et quelques scènes « choc » qui m’ont fait demander si elles étaient vraiment nécessaires au film et surtout, pourquoi c’est si long? Brandon Cronenberg réussit tout de même quelques beaux plans, à l’instar des premiers plans tout en rotation qui installent directement l’ambiance générale. Mais ce n’est vraiment pas suffisant pour sauver le film. A.S.

    Soft and Quiet : Et c’est reparti comme en 40

    On pensait avoir tout vu au BIFFF et voilà qu’on nous balance un uppercut comme Soft and Quiet droit dans la gueule. Comme ça, sans prévenir. Alors, autant vous prévenir tout de suite, ce film n’est pas à mettre entre toutes les mains. Pourquoi l’avoir donc proposé au public le plus dégénéré de l’histoire de l’humanité donc ? Je soupçonne une expérience sociale dont nous serions les chimpanzés testeurs mais ça, c’est une autre histoire. Soft and Quiet, c’est un seul plan séquence d’1h30 de descente dans la part la moins glorieuse de l’esprit humain. Ou comment des femmes innocentes, mères de famille pour certaines, peuvent se changer en monstres ordinaires. Ici, Beth de Araújo nous installe dans la position des témoins impuissants d’une escalade à la fois lente et extrêmement rapide et nous pousse à nous interroger sur la seule question qui en vaille la peine : Pourquoi. Parce que, me répondrez-vous. Et vous aurez bien raison. Mais cette humanisation de l’acte monstrueux pose deux questions essentielles : seriez-vous capable dans des circonstances similaires de telles actes ? Et les monstres font-ils caca comme tout le monde ?

    Dans une Amérique profondément divisée, Soft and Quiet propose avec une sobriété glaçante de nous faire plonger dans une certaine réalité pour nous faire comprendre l’incompréhensible. On démarre dans une version Disney d’un pic-nique du KKK pour se retrouver enfoncés dans un univers poisseux, malsain et profondément dérangeant. Une chose est sûre, vous n’en sortirez pas indifférents et si d’aventure ce film ne vous remue pas de l’intérieur, allez consulter un spécialiste parce que Soft and Quiet est peut-être le plus gros coup de boule depuis celui de Zidane sur Materazzi.

    Vous êtes étonnés par le nombre peu élevé de débilités contenues dans cet article ? C’est parce qu’on touche à la fin du BIFFF et que la dépression post-festival commence à pointer le bout de son cul. Mais si vous voulez des blagues de merde sur commande, envoyez BLAGUE au 0498503101 et recevez peut-être une dickpic ! O.E.

    In my Mother’s skin ; skincare de l’enfer

    Après la Mongolie, go les Philippines pour une séance cacophonique avec un soupçon de féérie.
    Alors que les Japonais font de la merde, une famille meurt de faim, se fait bully par un pépé qui veut leur chourrer de l’or et en plus, le père se fait la malle (pour un contexte historique plus détaillé, vous réferer au programme sur le site du festival.).
    On part sur un bon seum.
    Tala et Bayani (vous n’imaginez pas le calvaire que j’ai pu endurer à cause de ces deux prénoms, un jour j’en parlerai au psy du BIFFF) partent à la recherche de nourriture, Bayani se perd et Tala fait copine-copine avec une créature toute d’or et de dentelles habillée. Et là, c’est le drame.
    Un drame narratif, même un drame scénaristique. Une désillusion, une chute, un labyrinthe de Pan avec des panneaux d’indication de sortie.
    Quelques beaux plans ici et là, une certaine poésie qui s’installe, une lenteur bienvenue…on espère, on espère et rien n’arrive.
    Encore une de déception aussi grande que nos attentes. Le frisson ne prend pas dû à une gestion du rythme et du montage torché avec une des montres fondues de Dali. Il n’y a rien à faire, un mauvais timing ça te désactive toute tension, encore plus quand la narration se creuse et s’enfonce dans une boucle.Il y avait tant d’autres points à creuser ; les intentions de la fée, son modus operandi, la forêt et son potentiel, la faim d’après guerre,etc.
    C’est un énorme dommage pour In my Mother’s skin.
    Mention spéciale à l’outfit de la fée et à la maman qui vomit vachement bien les corneilles. E.K.

    Anthropophagus II : Basique, simple

    Après Infinity Pool et Soft and Quiet, il me fallait un film bien débile pour déconnecter mon cerveau pendant 1h30 et crier comme un barbare. Et le hasard fait bien les choses parce que l’absence de cerveau est fortement conseillée pour Anthropophagus II. Vous n’avez pas vu le 1 ? Pas grave, nous non plus. Et c’est clairement pas nécessaire pour comprendre le 2. Même le visionnage de la première heure du film n’est pas nécessaire pour comprendre la dernière demi-heure alors bon. Que dire sur Anthropophagus II ? Eh bien c’est un groupe de filles aussi vives d’esprit que le public du BIFFF après 10 Troef qui vont dans un bunker abandonné que le Jason local considère comme son garde à manger. C’est aussi simple que cela, ma petite dame. Pas besoin de s’encombrer d’un scénario, de cohérence, d’une mise en scène. On va juste foutre des séquences où les filles se font buter une par une et d’autres où elles se font démembrer et manger. Finalement, c’est pas compliqué de faire un film.

    Après le film, Elodie (dont c’était le premier film gore, mazel tov) et moi nous posions quand-même une question essentielle : qu’est-ce qui explique la sale trogne de ce bougre psychopathe ? Vu que le Suricate est un journal d’investigation sérieux, nous avons mené l’enquête. Enfin, on a tapé « symptôme anthropophagie » sur Google. Et nous avons appris que dans les années 1950, de nombreux cas de maladies ont été découverts en Nouvelle-Guinée. Des études menées sur place ont établi un lien entre les rites funéraires cannibales (certains cannibales de Nouvelle-Guinée mangeaient le cerveau de leurs victimes) et les nombreux décès constatés. Les chercheurs ont conclu que les peuples pratiquant le cannibalisme étaient atteints de la maladie de kuru. Et qu’est-ce-que-c’est-que-quoi la maladie du kuru ? Le kuru est une maladie à prions (comme la maladie de la vache folle), découverte en Nouvelle-Guinée au début du xxe siècle. La maladie du kuru a été décrite chez le peuple des Fore de Nouvelle-Guinée par Michael Alpers et D. Carleton Gajdusek (prix Nobel de médecine 1976), ainsi que d’autres chercheurs. Quoique distinct de la maladie de Creutzfeldt-Jakob, le kuru est également une encéphalopathie spongiforme transmissible. Son mode de transmission a pu être relié à un rite funéraire anthropophage. Le mot kuru signifie « trembler de peur », en fore. La maladie se manifeste essentiellement par un syndrome cérébelleux avec un trouble de l’équilibre, de la coordination des mouvements, des troubles visuels, des crises d’épilepsie et des secousses musculaires. Un tableau de démence peut compléter le tout, aboutissant au décès en quelques années. La maladie provoquée par l’accumulation de la protéine prion, ramollit les tissus du cerveau jusqu’à le rendre spongieux. Voilà, ça n’a rien à voir mais on s’en fout.

    Et voilà. Merci qui ? Merci Le Suricate de nous apprendre des vrais trucs. O.E.

    Anaïs Staelens, Elodie Kempenaer et Olivier Eggermont

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