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    [BIFFF Jour 10] : Un día con muchos cojones y emociones

    REC : Belle RECception

    Vous avez déjà vu REC ? Le film d’horreur qui se passe dans la fière cité catalane. Filmé à l’épaule ou à la main, on y suivait une journaliste faisant un reportage sur les pompiers. Mais si ! Ils sont appelés pour une mission dans un de ces immeubles typiques de Barcelone. Spoiler alert : ils rentrent pas tous à la maison. Violent, hyper-réaliste, le film ne laisse personne indifférent. A la manière d’un jeu vidéo, chaque étage de la maison renferme des surprises. Rencontres, boss de niveau, loot, on progresse dans l’immeuble avec notre journaliste comme on avance dans un donjon. Et vivre dans un donjon, c’est difficile, surtout pour une fille de 15 ans qui a la pneumonie.

    15 ans après sa sortie, REC est devenu un classique. Pourtant Paco Plaza et Jaume Balaquero, les deux réalisateurs, ont réussi un pari fou : réaliser un film d’horreur novateur et transgressif avec un tout petit budget. A peine 1 million d’euros. Faut dire qu’ils ont eu le nez fin les deux compères. Le film rapportera ensuite la coquette somme de 32 millions au box-office. De quoi se payer quelques litres de sangria sur la plage de Barceloneta.

    Pour mieux comprendre la recette de ce succès et la grande histoire derrière les scènes qui appartiennent aujourd’hui à l’imaginaire collectif, Diego López-Fernández nous invite à nous immerger dans les coulisses du film. Un peu dans le style docu Netflix, on découvre des interviews avec les deux réalisateurs, les acteurs, les membres de l’équipe technique. On comprend le système D d’un film à petit budget. On observe la grande complicité entre les deux chefs d’orchestre mais on apprend surtout que les acteurs travaillaient avec une liberté peu commune. Pour que le jeu soit aussi réaliste que dans un vrai reportage on leur donnait des infos contraires, on ne leur disait pas ce qui allait se passer, on les faisait jouer dans le noir complet, … Résultat, des images rapides et précises qui donnent envie de se déféquer dessus comme un résident dans un EPHAD.

    Le grand laboratoire derrière REC est fantastiquement raconté par Lopez-Fernandez. Il nous donne envie de rallumer notre téléviseur pour découvrir à nouveau ce premier opus qui a, semble-t-il, marqué une génération. Et il est bien possible que je reparte pour Barcelone ce soir. T.C.

    Aliens abducted my parents and now I feel kind left out ; twister des étoiles.

    Oyez, oyez, on vous met notre main à saigner qu’il y a eu des larmes dans la salle. Et pas de la petite larme de rire ou de lassitude, nope, de la belle larme d’émotion.
    Aliens abucted my parents and i neel kind out (promis, c’est comme ça que deux trois non-bilingues doivent déglinguer ce titre.) est le feel good movie du festival.
    Petit topo ; les parents de Calvin ont été enlevés par des extraterrestres et depuis 10 ans, toute sa vie tourne autour de son obsession de les retrouver. A Peeble Fall, tout le monde s’en bat royalement les testicules et les ovaires. Le pôv chou est traité comme l’idiot du village alors que d’un, Peeble Fall n’est pas un village, mais un lieu-dit (on suppose, enfin…je suppose.) et que de deux, Calvin est pas du tout idiot. Certes, il n’a pas eu son brevet fraction mais il en connaît une bonne louche sur l’Univers. Un jour (he oui, ce fameux jour dont tout le monde parle. Quel succès), Itsy (san chi* apprend à compter en japonais avec le Suricate.) débarque à Peeble et dans la vie de Calvin.
    Du haut de son ambition, elle se fait embrigader dans un sale coup littéraire et démarre en scred un documentaire sur l’histoire (qu’elle pense tragico-factice) de Calvin.
    This is THE film, le film qui te met du baume au cœur , qui te remet le sang dedans, qui ferme les portes quand il faut, qui va à gauche quand on lui demande, qui te surprend malgré tout.
    C’est le petit bonbon à la menthe contre les haleines houblonnées, contre les chicots et les jumpscares pourris, contre l’hémoglobine au sirop de grenadine.
    C’est la pépite qui te félicite d’en être arrivé jusqu’à là dans ce festival, de pas avoir lâché, de pas avoir baissé les bras, d’y avoir cru encore et encore.
    C’est un titre beaucoup trop long à dire et écrire, mais sans aucune longueur à voir.

    Austin Everett et Jake Van Wagoner coeur sur vous, vos familles, toutes vos générations passées et à venir.

    Mention spéciale pour le petit frère gratiné et flatulent comme il faut.

    Satanic Hispanic : LE MARTEAU DE ZANZIBAAAAAAAR

    Bon ben puisque les réalisateurs peuvent se mettre à plusieurs pour faire un film (coucou la flemme) je ne vois pas pourquoi les journalistes ne pourraient pas faire de même pour une chronique. Satanic Hispanics donc. Rien qu’avec le titre, on a déjà tout dit ! On s’attendait donc à voir des gens qui parlent très vite, des légendes qui datent d’avant l’arrivée des gringos, du sang et des forces occultes. Et c’est exactement ce qu’on a eu.

    Partie 1. Le Réveil de la Fuerza

    On commence doucement avec l’autiste du coin qui arrive à ouvrir des portes vers l’au-delà quand il se la joue Star Wars avec sa lampe de poche. Une première partie garantie avec jumpscares et cadavres sous la table. Demian Rugna à qui l’on devait déjà le très bon Terrified passé au BIFFF en 2018 nous ouvre ici l’appétit avec talent, sobriété et efficacité.

    Partie 2. Dracula de chez Wish

    Oubliez la sobriété et l’efficacité, on arrive directement à l’humour potache et aux démembrements. Bah oui, c’est comme ça les anthologies. Parfois, tu passes quelques étapes. Mais là quand-même, c’est un peu comme si on passait d’un coup d’un tendre baiser avec son premier amour de jeunesse à un gang bang avec 10 Rocco Siffredi sous coke. Mais avec Eduardo Sanchez à qui l’on doit le légendaire Blair Witch Project, ça n’est pas étonnant. On suit ici l’histoire d’un vampire parti se tripailler la gueule pour Halloween mais qui n’a pas pris en compte le changement d’heure. Au Liban, le problème aurait été vite réglé. On n’a pas le temps de s’ennuyer avec cette partie pleine d’humour et merveilleusement kitsch.

    Partie 3. Los Nahuales, don’t fuck with mère Nature dans ta gueule

    Il y a trois règles dans la vie : ne pas parler du fight club, ne plus faire cette blague, ne pas titiller un nahuale.
    C’est quoi un nahuale mère Castor ? Dans la cosmogonie préhispanique, quand une personne naît, un animal naît en même temps et devient son protecteur ou encore son guide. Certaines personnes ont une telle connexion avec leur petit pokémon qu’elles deviennent des nahuales ; à la fois humaines et animales. Elles peuvent se transformer en leur animal totem. Ce qui est pas pratique quand le tien, c’est Petit Écureuil  Peureux du 94 enfin soit.
    Le nahuale, c’est le gardien de la nature et de ta nature animale alors quand tu fais de la merde en copinant avec les Etats Unis (et donc le capitalisme, évident mon cher Malcolm.), fais pas ton surpris si tu t’en prends un chouïa dans la face. Efficace, grandiloquent et grognements.

    Partie 4. Si j’avais un marteau

    Et pour celles et ceux qui ont vu le film. Ils savent pertinemment de quelle partie on parle. Celle avec le Marteau de Zanzibar bien sûr ! Et pour celles et ceux qui ne savent pas, laissez-moi vous expliquer ce qu’est le Marteau de Zanzibar. C’est une gigantesque teub de démon dont on peut se servir pour défoncer d’autres démons. Mais quand je vous dis gigantesque, le truc vous ressortirait par les amygdales. Incontestablement la meilleure partie de cette anthologie et on la doit à l’immense Alejandro Brueges qui nous avait enjaillé avec Juan of the Dead. Et nous, on en redemande encore à profusion des démons qui se font tabasser à coup de teub !

    Partie 5. San La Muerte ; la Mort en patin à roulettes.

    En Europe, on est des fragiles, on a que Jésus sur une croix, en Amérique Latine, ils ont San la Muerte et ça rigole pas.
    C’est qui San La Muerte mère Castor ? T’as qu’à aller te renseigner pour le reste, on va pas te diriger le travail non plus. Déjà qu’on t’écrit des chroniques que tu lis pas.

    Pour te faire une image, c’est la version squelette de Néo. Cape noire et grosses godasses, il glisse sur le sol avec la grâce d’un travelling avant et te dézingue avec à une chorégraphie des mains empruntée aux plus beaux mouvements de la tektonic. On déconne pas avec la Mort, okay?
    San La Muerte arrive en champion et termine en spores de champigon, une fin déceptive.

    Olivier Eggermont
    Olivier Eggermont
    Journaliste du Suricate Magazine

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