Le ciel est bleu, le soleil brille et la température monte. Une météo parfaite pour s’enfermer toute la journée au BIFFF. Le premier samedi du BIFFF, c’est un juge de paix implacable. Après une semaine de festival, on doit s’enchaîner une journée complète ponctuée par la Night. Et autant vous le dire tout de suite, Hitman 2 a vraiment magnifiquement clôturé cette journée de samedimanche ! Et on vous dit ça parce qu’on était totalement réveillés et présents dans la salle pour le voir.

Zero : gueule de bois civilisationnelle
Pire que ton réveil un lendemain de Night après 3h de sommeil et avec une migraine carabinée, la moitié de tes neurones en moins et la perte d’une ou deux fonctions motrices : se réveiller dans un bus à Dakar avec une bombe accrochée au torse.
Ça y est, j’ai encore une fois fait la même erreur comme chaque année. A chaque fois, c’est la même chose. Olivier, tu n’apprends jamais de tes erreurs ! Le jour de la Night, au lieu de me la couler douce en prenant un premier film à 19h avant d’enchaîner pendant toute la nuit, j’ai encore eu la brillante idée de me mettre un film à 14h. Devinez qui va dormir sur Respati et qui ne verra sûrement pas Hitman 2 ? Eh ben oui ! Mais il faut dire que la tentation était trop grande avec Zero de Jean-Luc Herbulot. Un Jean-Luc Herbulot à qui on devait Saloum, un western franco-sénégalais, passé au BIFFF 2022. Un film avec une esthétique aussi travaillé qu’un clip de PNL et la même poésie qu’une punchline de Medine. C’est dire si nos attentes étaient hautes pour ce Zero. Et elles n’ont clairement pas été déçues. Co-production Sénégalo-américaine, le film commence sur les chapeaux de roux et le rythme ne va jamais baisser. Attention, ce Zero n’es pas à mettre entre toutes les mains. Si vous le conseillez à votre pote qui vote PTB et qui se balade avec un t-shirt de Che, il risque d’être monothématique pendant un certain temps. En revanche, c’est avec un œil critique qu’on peut décortiquer le propos et le sous-texte du film de manière plus profonde. Et il nous amène à nous poser des questions importantes sur le fonctionnement rationnel d’une société et sur les limites, ou l’absence de limites, que nous nous mettons pour insuffler un changement. Un film intelligent, pertinent mais surtout bien réalisé et qui évite les pièges des stéréotypifications (à dire 5 fois sans s’arrêter) à outrance.
Alors oui, je vais sûrement passer une nuit compliqué à cause de Zero (et de mes choix de vie discutables) mais ce sera sans regrets. O.E.
Animal capturé pour le BIFFFODEX : un communiste.

Belgian short films competition : Étrangeté de l’étrange étranger
Des courts-métrages, quel plaisir ! Catégorie sous-cotée, mais ce recueil de nouvelles audiovisuelles est encore une preuve de plus qu’on a tort de les mépriser. Certains des films que j’ai visionnés ce 12 avril, faut l’admettre, témoignent d’un certain talent : rien qui transcende le connu, certes, mais il y avait de la technicité et de belles intentions. Que j’aie ri avec Spooky Spoon, que je me sois inquiété du caractère anxiogène de L’essence de la Sirène, que j’aie pris part au voyage initiatique d’Autokar,ouque je me sois laissé emporter par l’atmosphère décadente, en stop motion (mon péché mignon), de The Masque of the Red Dead, cela a été presque – presque, parce que certains de ces courts ont quand même donné lieu, en plus de réactiver mon rhume des foins, à quelques crises de pfffisme – un parcours santé. Ce qui traversait quand même pas mal les courts-métrages, c’est le thème de l’étranger : être étranger à son corps jusqu’à s’en dissocier ; la peur des étrangers, véhiculée par les discours d’un politicard cynique d’extrême-droite et la xénophobie conséquente ; la belle inconnue qu’un mec bien chelou a en vue, à qui il offre 3OO verres de dentifrice (ça ressemblait à ça) ; enquête sur l’étranger-extraterrestre caché dans un couvent de soeurs pas franchement recommandable pour une retraite spirituelle ; un voyage migratoire et… Euh, Christian ? Reprends-toi ! On est au BIFFF hein. Le thème de l’étranger, ça traverse quand même beaucoup de films d’horreur, non ? Tu dis rien là ! Ouais, d’accord, mais bon, ici, on sent que c’est engagé quoi : c’est artistique, mais c’est aussi un peu politique…
Alors bon, tout n’était pas parfait, comme je l’ai dit : certains courts ont parfois ruiné leur potentiel en ayant les idées un peu confuses (comme moi, après cinq jours de festival), voire en étant carrément hermétiques. Mais ils sont excusés : j’ai quand même passé un très bon moment, parce qu’au fond, c’est justement cette cocotte d’idées que j’étais venu chercher : du bizarre, du bancal, du belge, quoi. C.K.
Animal capturé pour le BIFFFODEX : Un droitardé dans une carbonnade flamande.

Pig that survived foot-and-mouth disease : Cochonou a changé de D.A et c’est pas mal.
Tout est bon dans le cochon, cependant, vous êtes-vous déjà demandé si tout était bon dans l’humain ? Vous êtes-vous demandé ce qu’il se passerait si l’humain et le cochon fusionnaient? Un cochumain? Un humainchon ? Et bien, Bum-wook Hur s’est très certainement posé ces questions et cela a fait ce film. Une version de la Ferme des Animaux trempée dans l’acide et brassée avec peu de subtilité. Disons que nous avons affaire ici à un saucisson coréen aux noisettes de bonne qualité. La chair est tendre et fumée (beaucoup de fumée, partout en fumée, en feu de camp, en hallucinations, en transition entre les scènes), la découpe est facile, le goût est là et il plaît et puis… les noisettes. Ces grosses noisettes qui croquent, qui craquent, ces grosses noisettes et leurs restes de peaux qui se calent sous les dents. D’abord, c’est bon, c’est plaisant puis à force, ça devient redondant.
Pig est à voir, indéniablement. Commencer par vous régaler de l’affiche aux couleurs criardes et à l’esthétique psychédélique. Ensuite, trempez votre doigt dans les premières minutes en vous régalant encore des dessins et de cette gerbe généreuse de couleurs. D’un air un peu hautain dites « de l’humain et de l’animal qui est le plus cochon ? Je ne sais pas Francis, je viens de croquer dans une noisette » et finissez par vous rouler dans la fange tel un cochumain ne comprenant plus rien à son existence et s’en battant allégrement les…et oui, …noisettes. E.K.
Animal attrapé pour le BIFFFODEX : je sais pas des cochons sur deux pattes !?

Locked : Les écolos se lancent dans les campagnes électorales à gros budget et ça va chier.
« Toute cette histoire ne serait jamais arrivée s’il avait pris une trottinette. »
Voici ce que nous retiendrons de ce film. Copyright à Olivier pour cette magnifique blague.
Eddie est un père défaillant, mais clairement aimant, bien plus naze en tant qu’amant. Pour rajouter à son manque de charisme et d’ambition, il n’a pas assez pour payer les réparations de sa camionnette qui lui permet de travailler et donc de gagner de l’argent et donc au lieu de traverser le trottoir et de trouver un autre travail, il préfère voler une voiture. Dans un parking très peu fréquenté, devant lui, offerte, une Dolus noire aux jantes rutilantes l’attend, l’appelle.
Eddie aurait dû se demander pourquoi une si belle voiture serait laissée porte ouverte.
La tension est là, autant durant toute la partie huis-clos dans la voiture stationnée qu’en-dehors sur les routes de campagne. Le rythme se tient, l’alchimie entre les deux antagonistes fonctionne, les dialogues sont juteux comme le visage d’Eddie en sang. Locked est ce qu’on appelle dans le jargon un bon petit film pour se dégourdir les mirettes. Il n’a pas un goût de reviens-y, c’est un film en one-shot qui fonctionne par effet de surprise et de suspens. Donc, une fois le nœud de l’intrigue déroulé, il ne reste pas grand-chose qu’un film de bonne facture. Et ce n’est pas être chiche ou aigrie que d’écrire ça, Locked est un parfait film pour le BIFFF et a splendidement rempli son rôle. E.K.
Animal attrapé pour le BIFFFODEX : à un moment, j’ai cru apercevoir une mouche voler, je suis pas sûre.

Un monde merveilleux, Siri t’es virée
Une femme s’étire sur un tapis de yoga en regardant l’horizon qui s’étend à l’infini. Son legging en microfibre et poil d’ânesse vegan épouse parfaitement ses formes. « Be yourself ». Une mère profite de son café et d’un bon Maud Ankaoua à la table de sa terrasse parfaitement nettoyée grâce à l’aspirateur compact, sa technologie smart tech et son hyperdymium Gen5 motor. Vous pouvez presque sentir la brise matinal qui souffle dans son cuir chevelu sain(t) preuve d’un follicule pilo-sébacé bien entretenu. « Without worrying ». Non, vous n’êtes pas dans une publicité pour Anxiety happens, 12 ways to find peace in mind mais dans le programme de 19h du BIFFF qui imagine un futur pas si lointain. Un futur dans lequel nos impôts servent à financer les robots utilisés dans les maisons de repos et que Blanche Gardin vole pour arrondir ses fins de mois. En fait pour arrondir son mois tout court. Parce que Max, l’ancienne institutrice qu’incarne Blanche Gardin à l’écran, est sans emploi depuis le remplacement du corps professoral par des machines. Sa complice et compagne de galère : sa fille. Mais voilà, la famille s’agrandit le jour où le dernier robot volé n’est pas accepté par le receleur pour cause de déclassement. Bah ouais, vous avez cru quoi ? Que dans le futur, les maisons de repos seraient riches ?
Bref, Max s’assied sur ses valeurs et adopte le nouveau compagnon connecté. En même temps, c’est bien. La technologie ça nous rend plus disponible (et accessoirement plus paresseux). Mais ce que le chaman du digital nomadisme ne nous dit pas c’est que ça apporte aussi beaucoup d’emmerdes. D’abord. Un. Robot. C’est. Vraiment. Mais. Alors. Là. Vraiment. Vraiment. Vraiment. Mode. Économie. D’énergie. Activé. Recharge. Effectuée. Vraiment. Lent. Et puis, ça n’a pas la finesse d’esprit d’un humain en pleine possession de ses capacités. C’est comme l’équipe du Suricate devant un film du BIFFF, incapable de savoir quand il faut se taire, par exemple. Mais donc évidemment ce chien numérique avec sa langue de câbles bien pendue entraîne ses propriétaires dans un road movie a la morale évidente. Une morale genre la technologie c’est mal. Et oui, ça te concerne, toi qui regrettes maintenant d’être tombé sur notre article en scrollant honteusement dans le métro. Et malgré des ressorts comico-dramatiques qui ont déjà eu mille fois l’occasion de faire leur preuve, on peut reconnaître à Giulio Callegari qu’il sait faire des films drôles (ce qui n’est pas le cas de tous les Français). Non seulement le public a ri, mais il a aussi applaudi. Alors pour fêter ça et parce que ça s’y prête, je vais laisser le soin de conclure à notre cher ami et soutien au quotidien, Chat GPT.
En dénonçant subtilement la déshumanisation croissante de notre société numérique, Un monde merveilleux nous invite à repenser notre rapport à la technologie avant qu’il ne soit trop tard. C.Q.
Animal attrapé pour le BIFFFODEX : Un robot domestique.

Hello Stranger : Geeker en rave party
Trop longtemps que j’avais plus joué à un jeu vidéo (presque une journée), et pouvoir le faire avec un public complètement chtarbé fut un plaisir… et une vraie plaie. Oui, vous avez bien entendu : on a geeké au Ciné 2 du BIFFF, qui proposait un film interactif. Alors, pour les troglodytes ou les intolérants aux jeux-vidéos, c’est un film où il faut faire des choix qui influencent la suite et permettent de débloquer une certaine fin. Le vote s’est fait à main levée avec un glowstick (je dois être le seul peï à avoir cassé le brol à force de tirer dessus), de quoi donner un côté rave (accent anglais stp) à ce stûût. Et, nom di dju ! ce fut une satanée affaire. Le scénario de base : un mec qui a décidé de plus rien branler et qui surkiffe son confort high-tech. Depuis qu’il a chopé une version d’Alexa ou de Google Home, il se sent pousser du poil – il a trouvé sa partenaire, le bougre. Et bon, comme il faut bien sociabiliser (puisqu’il sort plus du tout — l’extérieur, c’est plein de dangers), il se rend sur l’appli Hello Stranger : une sorte de chatroulette où il peut mater des inconnus, babeler ou troller avec, voire espérer un petit strip-tease.
Bon, on ne va pas se mentir, c’était divertissant. Amusant à faire dans cette ambiance bifffesque. La salle était surestaminée, pleine de suggestions bien débiles comme on les aime, et on a pris goût à faire des pierre-feuille-ciseaux contre des inconnus de l’appli que le perso doit affronter dans un jeu de vie ou de mort, organisé par un méchant pour qui “la vie est un jeu” et blablabla… mais on lui pardonne pas. Parce qu’il a hacké Alexa, et ça, C’EST PAS BIEN. Surtout que c’est le grand amour du perso : sans elle, il ne peut pas vivre (snif, snif, snif). La prochaine fois que j’y joue (car il sort le mois prochain sur steam), c’est promis : je garde mon glowstick entier et je demande un DLC bière-frites pour y jouer.
Animal capturé pour le BIFFFODEX : Alexa, version dominatrice

Rich Flu, pour une meilleure hygiène dentaire
Après Christophe Lambert, c’est Christophe Gans qui s’est fait adouber ce soir – avant de se risquer, d’ailleurs, dans un discours audacieux sur le wokisme dont on vous passe les détails. Deux Christophes en deux jours. Coïncidence ? Je ne crois pas. Non, moi je crois que le BIFFF essaye de nous faire passer un message subliminal avec ce prénom aux origines mystiques. Un prénom porté par des hommes de nature généralement sensible et qui détestent les hypocrites, d’après Monbonheursurlesétoilesetaveclesétoilesoncomprendtout.com. Un prénom qui atteint son pic de popularité en 1969, c’est-à-dire l’année où le festival Woodstock entre dans la légende et où Jeanine se pisse de rire à la cantine de l’école qui sert justement ce jour-là du haché-épinard. Soit. Personnellement, j’aurais aussi bien vu Jean-Christophe Cambadélis introduire ce film sur la cupidité humaine. Mais tout ça n’est qu’une question de choix, après tout.
On connaît l’homophobie, la transphobie, la xénophobie. Mais il n’existe pas de mots pour désigner la haine des riches. Et pourtant, les malheureux souffrent de l’aversion partagée par une partie de la population à leur égard, alors que, quand même, ils ont financièrement contribué à la restauration de la Cathédrale de Paris et que tout ce qu’ils demandent en échange, c’est de pouvoir savourer tranquillement un Don Perignon dans leur piscine à débordement. Mais voilà qu’en plus de la haine, les riches deviennent victimes d’un étrange virus mortel qui semble ne s’attaquer qu’à eux. Avant de mourir dans d’atroces souffrances, les contaminés voient leurs dents blanchir exagérément. La bourse s’effondre et avec elle, les actions chez Colgate. Notre cerveau qui tourne au ralenti suite à un excès de bières, de Nicolas Cage et d’ongles incarnés est obligé de suivre le rythme de ce film qui est très clairement plus sérieux et moins bizarre que tout ce qu’on nous a fait avaler les jours précédents. Réalisé par Galder Gaztelu-Urrutia (La Plateforme), Rich Flu est comme on peut s’y attendre, une proposition bien rythmée, engageante, mais qui recycle certains leviers symboliques pour faire passer un message de hippie. D’ailleurs, si Jeanine avait été plus âgée, elle ne serait pas là en train de manger des épinards. Elle militerait, en fumant de l’herbe à Goa. En fait on retrouve dans Rich Flu la même construction que dans Triangle of Sadness, avec le parallèle migratoire et la reconstruction d’un ordre nouveau. Mais comme dirait Jeanine, c’est bien quand même. C.Q.
Animal attrapé pour le BIFFFODEX : Une carie

Screamboat : La petite souris est là pour casser des dents !
Le dernier ferry de la nuit quitte New York pour Staten Island avec à son bord une population aussi hétéroclite que cliché. À son bord, il y a aussi une souris qui émet les mêmes bruits que Mickey, qui doit sentir comme une paire de basket passée à la machine et jamais séchée, qui se dandine comme Charlie Chaplin et qui tue comme jamais. Soyons honnête toutefois, on s’en contrecarre le museau de l’histoire.
Screamboat est classique, pas UN classique, juste classique dans sa forme. Poser les personnages, poser l’antagoniste et puis enchaîner un meurtre, une réflexion sur comment s’en sortir, un meurtre, une réflexion sur comment s’en sortir. Il n’y a rien d’autre à se caler sous le coude. C’est creux et surtout, c’est opportuniste. Une fois que le personnage de Steamboat Willie est tombé dans le domaine public, il y a eu un empressement pour en faire une version gore. Ce qui est le plus effrayant dans Screamboat est plutôt à chercher du côté des producteurs qui n’hésitent pas à plaquer une bonne grosse dose de gore et de gras sur des classiques de l’animation pour la tunasse.
Toutefois, et c’est bien là le drame, cette dose de gore et de gras, elle fait rire, elle fait réagir alors le public de la Nuit grignote ce qu’on lui lance, n’en redemande pas, mais, émet tout de même un petit rot de contentement. E.K.
Animal attrapé pour le BIFFFODEX : une souris qui pue la chaussure pas lavée et qui casse des gueules.

Streamer : Bienvenue dans le Multibifff
Les programmateurs et responsables du BIFFF sont décidément des petits cachotiers ! En nous programmant les films de la Night, ils ont volontairement omis de dire qu’ils nous mettaient une trilogie en 4 films ! Ah ça c’est fort ! Bienvenue dans le Bifffiverse ! Ou dans le Multibifff, au choix. En vrai, Multibifff ça claque mieux ! On va garder ça. Je vous mets un copyright là-dessus, le premier qui emploie le terme je lui colle un procès au cul !
Bref, on avait quitté notre héroïne légèrement traumatisée après la fin de Steamboat mais, heureusement pour elle, elle a réussi à refaire sa vie après le traumatisme vécu sur le bateau. Elle s’est mariée et a deux beaux enfants. OK, ils sont chiants et ils jouent mal mais bon, c’est déjà ça. Et toute cette petite famille décide un jour de se passer un petit weekend dans un hôtel perdu au milieu de nulle part. Mais là où on s’attendait à un retour de Mickey pour venir défoncer tout ce petit monde, on se retrouve avec un groupe de streamers branchés SM habillés en cuir et qui sont bien décidés à ce qu’à la fin de la nuit, l’hôtel soit plus désert que la boîte crânienne de Donald Trump. Le lien avec Screamboat ne saute pas aux yeux mais si on s’y attarde, on remarque que cette famille dysfonctionnelle est une belle métaphore des soubresauts d’une civilisation occidentale vieillissante qui ne suit plus le rythme des changements sociétaux qui lui sont imposés là où sa nouvelle génération préfère se réfugier dans un monde numérique idéalisé plutôt d’affronter la froide réalité de son extinction. Le personnage du Mickey tueur est ici représenté par le plus jeune fils, streamer aguerri pour son âge, qui grandit comme Mickey comme un outil médiatique et promotionnel plus que comme un être vivant doté de sentiments et d’une identité propre. Son épanouissement au sein de cette caverne de Platon digitale se voit disrupté par le traumatisme de la vie réelle qui débarque dans sa vie, représenté ici par les tueurs anonymes, qui vont mettre fin à son innocence. D’une intelligence rare et d’un propos fin et subtil, ce Streamer se pose donc à la fois comme une suite de Streamboat mais aussi comme un prequel. Une dualité temporelle magnifiquement mise à l’écran par Michael Leavy à qui l’on doit la production des Terrifier. Un film devant lequel on doit s’accrocher pour comprendre pleinement le propos complexe et porté par des acteurs exceptionnels. On a un nouveau favori pour les Oscars ! O.E.
Animal trouvé pour le BIFFFODEX : un Ronflex sauvage à côté de moi dans le Ciné 1.

Et c’est Respati pour un tour au pays des rêves chelou!
Heure : inconnue. État général du corps : douleur au bas du dos, yeux secs, pieds gonflés mais, toujours debout enfin assise enfin là quoi.
Bien réveillé pour découvrir Respati. Croiser ce qui est croisable pour ne pas être déçue. Et c’est un miracle. Respati est la bonne surprise de la Nuit. Respati, un jeune adolescent est capable de pénétrer le monde des rêves, dedans, il y croise une créature qui commet des meurtres. En plus de devoir appréhender ce don /cette malédiction, il doit aussi combattre ladite créature.
L’histoire ne bouleverse rien, elle développe correctement l’intrigue, on suit et comprend tout, tout le monde a un arc narratif, c’est logique. On s’accroche à cette bouffée de cinéma, de vrai cinéma de genre après Screamboat et Stream qui disons les termes nous chient dessus. Le réalisateur Sidartha Tata travaille ses plans et ses ambiances, il réfléchit ses transitions et mesure ses effets, il soigne ses personnages. Bref, il fait du bon et de l’honnête dans la démarche. E.K.
Animal attrapé pour le BIFFFODEX : la corneille – psychopompe qui n’a quasi pas bougé d’un iota tout le long du film. Simple, efficace, frayeur mesurée de répétition.

Hitman 2 : clôturer la nuit en beauté
Hitman 2, c’est la suite du 1 et c’est le film qui vient avant Hitman 3. Bonne nuit. O.E.
Animal trouvé pour le BIFFFODEX : des millions de neurones perdues lors de cette nuit.
Cheyenne Quévy, Christian Killian, Elodie Kempenaer et Olivier Eggermont