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    [BIFFF 2022 : Jour 9] Une chronique sponsorisée par la communauté LGBTQI+ au Qatar

    Night at the Eagle Inn : Hotel Qatar

    Prévisibilité : Caractère de ce qui est prévisible, c’est-à-dire de ce qui peut être annoncé à l’avance, dont on sait que ça va arriver. Exemple : le taux d’alcool cumulé de tous les journalistes du Suricate ce soir pour Mad Heidi avoisinera les 20%. Sauf pour Matthieu qui doit conduire après. Prends ça dans ta gueule Matthieu ! L’occasion de rappeler que l’alcool au volant, c’est mal. D’ailleurs, il n’y en aura pas durant la Coupe du Monde 2022 au Qatar, un pays magnifique qui vaut la peine d’être découvert.

     Dire que ce Night at the Eagle Inn est prévisible est un euphémisme tant les ficelles sont grosses (CMB). Cela ne veut pas dire pour autant que le film soit foncièrement mauvais. Juste qu’en voyant les premières 10 minutes, on sait déjà comment il se terminera. Mais de toute façon, la surprise c’est surestimé. Un jour, mon ex a voulu me faire une surprise en utilisant durant la nuit le god ceinture que je lui avais offert pour son anniversaire (pour tous ceux que ça choque, passez directement à la chronique de Cop Secret). Eh bien je peux vous dire que certaines surprises élargissent les horizons. Des horizons aussi larges que ceux qui s’ouvriront à vous le 20 novembre avec le match d’ouverture Qatar – Equateur. Un événement à ne pas manquer qui se déroulera dans une ambiance fantastique et dans des stades construits avec respect des êtres humains et des normes écologiques.

    Il faut dire qu’ils sont quand-même cons, Sarah et Spencer. Leur mère est morte dans l’hôtel Eagle Inn en leur donnant naissance, leur père y a disparu et eux ils vont s’y faire un petit bed&breakfast. Tout ça sent la corruption à plein nez, je vous le dis. Et je m’y connais en corruption. Le Qatar me paie même un voyage à Doha avec supplément P&C (pute et coke pour les profanes) pour que je fasse la promotion de leur Coupe du Monde. D’ailleurs, si quelqu’un fait la collection des stickers Panini de la Coupe du Monde, faites moi signe au 0498/50.31.01, j’ai déjà quelques doubles à échanger.

    Truffé de références à Shining, Psychose, La 4e Dimension et autres, ce Night at the Eagle Inn se veut avant tout être un film d’hommage à ces classiques avant d’avoir sa propre personnalité et identité. Dommage car il y avait matière à faire beaucoup mieux et surtout plus original. Original comme la Coupe du Monde au Qatar qui sera la première à se dérouler dans la péninsule arabique et la première à avoir lieu en fin d’année et non durant l’été. Un événement splendide dans un pays qui respecte le droit des femmes et des LGBTQI+. Wahla c’est la vérité. O.E.

     

    Redemption of a Rogue : Toujours autant d’pluie chez moi

    Hé! Pour les 3 prochaines minutes, j’veux qu’on m’appelle Jimmy Punchline. C’est le retour de la légende de Jimmy. Même si j’peux craquer à tout moment comme les jambes de Djibril. 2008 j’lance le missile. Si t’écoutais pas d’rap en 98 change de vinyle. Parce que je kicke la prod à l’ancienne nique la mode. J’viens kicker comme quand j’kickais pour demarrer ma Vogue. Cherche pas de messages dans mes phases, dans mes métaphores. J’fais ça pour le plaisir parce que j’trouve que j’déchire. J’représente le 7. J’écris des textes tirés par les cheveux comme ta meuf en levrette.

    Loin du génie d’Orelsan, il y a aussi Jimmy Cullen. Mais lui, c’est plutôt Jimmy Guignard. Voyez plutôt : lorsque Jimmy retourne dans son village natal, il se prend un coup de boule de son frère, son père meurt à cause de lui et en plus il pleut plus que dans un film des frères Dardenne. Toujours autant d’pluie ch… Bon OK j’arrête avec les refs à Orselane. En plus, la dernière volonté de son père était d’être enterré un jour sans pluie. La hess quoi.

    Petit bijou de comédie noire, ce Redemption of a Rogue vous donne un aperçu de ce qu’aurait été le cinéma si les frères Cohen étaient nés dans le pays de la Guiness. Grâce à un humour grinçant, des acteurs charismatiques et un rythme au couteau qui passe comme dans du beurre d’eau tiède, le film de Philip Doherty réussi à nous emmener dans un voyage vers une contrée sans espoir, grise, morne et où les cousins se marient entre eux. Oui oui, Charleroi ! ET C’EST GAGNÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉ ! Vous remportez un dictionnaire Larousse de 1994 ! Elle est pas belle la vie ? O.E.

     

    Cop Secret : Love story dans la police islandaise

    Le football et l’Islande, c’est un peu les surprises permanentes. On a d’abord eu les résultats inattendus de l’équipe nationale, le clapping et la qualité de leurs supporters puis la chute du mythe suite à un scandales d’agressions sexuelles. Mais cette association n’est pas finie car pour cette édition du BIFFF, on découvre le premier film de l’ancien gardien titulaire de l’équipe nationale, Hannes Por Halldorsson, avec évidemment un peu de foot dedans (l’histoire se déroule au même moment qu’un match de l’équipe féminine d’Islande contre l’Angleterre).

    Sinon le film suit Bussi, un flic de choc bien macho comme il faut, qui se retrouve à devoir faire équipe avec un policier tout aussi efficace de la ville voisine pour arrêter un groupe de braqueurs de banques. Entre son enquête et son trouble amoureux pour son collègue, la vie de Bussi va être mouvementée… Si ce premier film au budget dérisoire n’est pas exempt de défauts et maladresses, il faut avouer qu’il est pourtant efficace ! Le jeune réalisateur veut parler de tout ce qui l’intéresse : l’homosexualité (le film n’est pas homophobe, au contraire), les blagues sur l’Islande, le système politique et financier (qui n’a pas toujours été de tout repos ces dernières années, pour les plus curieux, je vous invite à aller voir cette critique d’une pièce de théâtre qui parle du sujet), son amour du Buddy Movie, la passion pour Die Hard 3 (dont il s’inspire souvent), etc. Si cela fait beaucoup et que rien n’est traité parfaitement, le film réussit la prouesse d’être très drôle et de montrer qu’avec peu, on peut déjà faire beaucoup. A l’avenir, il faudra guetter ce que Haadorsson pourra avec plus de temps, d’expérience et d’argent !

    P.S. : je profite que l’on parle de foot pour préciser que notre collègue Olivier cherche des gens pour échanger les doubles paninis. L.S.

     

    Huesera : El bebé de Rosemary

    S’attaquer à un sujet aussi compliqué que le rejet de la maternité dans un film d’horreur, c’est ambitieux mais risqué. Un peu comme sonner chez son ex un soir de cuite. Ça passe ou ça casse. Et autant vous le dire tout de suite, dans le cas de Huesera, ça passe. Et pas qu’un peu (that’s what she said).

    En plein bonheur d’être prochainement maman, Valeria voit sa voisine faire du saut à l’élastique de son balcon. Plutôt cool, OK. Mais sans élastique, c’est con. À partir de ce moment, elle va subir une angoisse constante liée à sa grossesse et un rejet presque physique de l’enfant à naître. Ce qui aboutira aussi à un questionnement personnel sur ses attentes dans la vie, sa décision d’être mère et la responsabilité que cela implique. Comme quoi, on parle parfois de sujets sérieux pendant le BIFFF.

    Véritable claque d’horreur viscérale, ce Huesera s’impose sans sourciller comme un des films phares de cette édition du BIFFF. Avec des références évidentes à un classique comme Rosemary’s Baby, la réalisation de Michelle Garza arrive à nous plonger d’emblée dans un univers sombre, torturé et parsemé d’un sentiment d’angoisse indicible. Le genre de film que l’on ressent avant tout avec les tripes, qui nous prend à la gorge et ne nous lâche jamais. En compétition pour le prix international, nous mettrions bien une petite pièce sur son succès tant les ambitions qu’il affiche dans le traitement de son sujet sont réalisées avec brio.  Une petite pépite à conseiller à toutes les femmes enceintes. O.E.

    Olivier Eggermont
    Olivier Eggermont
    Journaliste du Suricate Magazine

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