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    [BIFFF 2022 : Jour 10] Un cadavre, deux cadavres, … enfin beaucoup de cadavres (Coca-Cola)

    Next Door : Tu t’es vu quand t’as bu ?

    Imaginez-vous vous réveiller dans un lit qui n’est pas le vôtre avec un cadavre tout frais à côté. Quelle serait votre réaction ? Personnellement, la mienne serait la même que ce matin après avoir été faire la fête au Bonnefooi jusqu’à 4h : « Cindy, tu te rappelles ce qu’on a fait hier soir ? Et que fait cet énorme sex toy coincé dans mon anus ? Et pourquoi les gens dans les films de zombie font semblant de ne pas connaître les zombies ? » Des questions restées sans réponse mais Cindy mène l’enquête. Je lui fais confiance, elle est coriace, elle arriverait même à faire chanter Las Ketchup correctement à un dyslexique.

    Alors que la plupart des gens normaux appelleraient directement la police, notre petit Chan-woo préfère mener l’enquête sur le cadavre ensanglanté qui lui a servi de compagnon de chambre. Et il va vite découvrir que sa voisine n’est pas aussi sage que le laisseraient penser les apparences. De là à devenir complice d’un meurtre parce qu’on est en chien il n’y a qu’un pas. Charo le Chan-woo.

    Entamer un film de 14h au BIFFF, c’est comme jouer à pile ou face. Pile ça va être sympa, face ça va être de la merde. Sauf qu’avec Next Door, la pièce est tombée sur la tranche. Et là, ça veut dire que la réalisation de Ji-ho Yeom est aussi nulle que jouer un Monopoly avec des communistes. Entre de nombreuses lenteurs, un héro aussi teubé que Kylian Mbappé en conférence de presse et une histoire écrite vite-fait sur un sous-verre de bar, ça fait beaucoup. Rien ne viendra malheureusement sauver ce Next Door pas même une fin prévisible et à l’image du reste : dispensable. O.E.

    COCA-COLA

    American Carnage : resucé de chronique

    Pour cette chronique, nous vous proposons un copié-collé plein de flemme du texte écrit par mon collègue Matthieu Matthys lors de la projection arrêtée du film la semaine dernière et de jouer à un petit jeu. Pour tous les éléments justes contenus dans ladite chronique, Matthieu remportera une bière qu’il ne pourra pas boire à cause de son retrait de permis. Boire ou conduire, il faut choisir Matthieu !

    « 20h30, nous voilà devant American Carnage… ou plutôt la salle qui nous accueillera puisque le film commencera avec un léger retard (+1 bière pour Matthieu). Pas de quoi nous effrayer, direction le bar pour boire de la Troll en attendant (+1 bière pour Matthieu). Une demi-heure plus tard, nous revoilà dans la salle Ciné 1 pour une séance mainstream entre à ma gauche, une dame qui sent le pop-corn chaud (tu souhaites aller t’acheter des pop-corns ? Rendez-vous au paragraphe 4) et à ma droite, l’un de nos journalistes clairement sous influence du houblon (tu désires discuter avec lui ? rendez-vous au paragraphe 3).

    Bref, voici American Carnage. Dans ce long métrage made in America, on suit l’histoire de plusieurs jeunes latinos soudainement emprisonnés suite à un décret organisant l’arrestation des enfants d’immigrants sans papiers. A coup d’images d’archives sur les dérives de la politique migratoire des Etats-Unis, la réalisation nous embarque dans un film a priori sérieux. De fait, peu de cris s’échappent de l’assistance. Trois clés de bras, un camp de transit et cinq vannes plus tard, nous voilà dans un home pour personnes âgées. Car oui, pour avoir la chance de rester dans le pays de l’Oncle Sam et travailler comme un forçât dans un McDo jusqu’à leurs 85 ans, nos jeunes ont l’opportunité de changer des couches et servir des panades dans un home. Et là, ça crache ! Non pas les vieux, mais bien les enceintes de la salle (deux portes narratives s’offrent à toi : si tu penses que les vieux vont manger les jeunes, rendez-vous au paragraphe 5 ; si tu penses que les jeunes vont se faire les vieux puis les manger, rendez-vous à l’hôpital psychiatrique).

    Les enceintes crachent, le film s’arrête, les lumières s’allument, le couple en pleins ébats se rhabille au fond de la salle et je demande à mon collègue et voisin si le monsieur bottoxé à l’écran n’est pas Eric Dane de la série Grey’s Anatomy, alias Dr Glamour. Celui-ci me répond : « je n’en sais rien du tout, je n’ai jamais regardé cette série, je ne sais même pas de qui tu parles ! D’ailleurs, je vais me chercher une Troll, j’ai soif, ce n’est que la quinzième de la journée. Au fait, tu savais que Trump est un extra-terrestre venu sur Terre pour… ». Ce monsieur est critique cinéma. Tout est dit.

    Nous voilà donc parti vers la cour centrale et le bar où, comble du désespoir, il n’y a pas de pop-corns mais bien des foods trucks à l’ardoise alléchante. Vu que le film est arrêté et que la reprise se fera à une heure incertaine, nous décidons de nous sustenter. Au final, le film ne redémarrera pas, ni même celui qui le suivra. La tristesse dans l’âme, nous vous proposons dès lors une suite logique.

    (suite espérée) Nos jeunes latinos arrivent dans le home où tout le monde est louche. Logique ! Ce sont en réalité de vieux cannibales (+1 bière pour Matthieu), des viandosaures, qui commencent à trouver la panade boulgour-panais un tantinet dégueulasse et décident de se faire livrer un menu tex-mex par Uber Eats. Ils mangent tous les ados, sauf un. Celui-ci tue tous les vieux grâce à un pangolin magique, s’en va, vécu heureux et eu beaucoup d’enfants pour voler la sécurité sociale. On rigole, il n’y a pas de sécurité sociale pour les pauvres aux USA (+1 bière pour Matthieu). »

    Ça fait donc quatre bières remportées par Matthieu dans cette chronique. Quatre bières qui, vu que Matthieu ne boit pas, seront reversées entièrement à la fondation pour le sauvetage des pangolins magiques agressés sexuellement. C’était donc bien vu pour le coup des cannibales Matthieu. Sauf que ce ne sont pas les vieux qui mangeaient les gosses mais tout le monde qui mangeait du vieux dans les fast foods locaux. O say can you seeeeeeeee, by the dawn’s early liiiiiiiight ! Vous me direz, c’est pas pire qu’une mitraillette fricandelle/mexicano à 3h du mat rue des Pittas et vous avez totalement raison.

    Au final, on ressort de cet American Carnage avec un sentiment mitigé. D’un côté, le film de Diego Hallivis est bien réalisé et se laisse voir mais d’un autre, la fin concoctée par Matthieu ci-dessus était quand-même d’une bien meilleure facture. C’est décidé, le Suricate va se lancer dans le cinéma et sortira dans les 10 prochaines années un film qui sera diffusé au BIFFF. Ça ne peut de toute façon pas être pire qu’un film indonésien à 14h. O.E.

    COCA-COLA

    Silent Night : un Coca-Cola et une pilule rouge, svp !

    Excusez moi du retard dans le début de la critique mais une petite soif m’appelle et je suis parti dans mon frigo me cherchait à Coca-Cola. Vous avez déjà essayé d’écrire en buvant un Coca-Cola ? C’est pas facile hein ! Bon, je finis les dernières gouttes de mon Coca-Cola et je suis à vous. A moins que ne vous vouliez un Coca-Cola aussi ? Attendez, j’arrive, je vais chercher 500 Coca-Cola pour tout le monde. Voilà déjà un Coca-Cola. Puis deux Coca-Cola. Et trois Coca-Cola… Ca va être long hein ? Pourtant cela résume assez bien notre expérience de la séance de Silent Night au BIFFF. Le problème de ce genre de films qui prend son temps, c’est qu’il est toujours difficile de savoir si le problème vient du film ou du fait qu’on est au BIFFF et assez impatient. Mais si certains moments sont savoureux, il y a des défauts certains : sans lire le résumé, il est très difficile de comprendre les enjeux du film (les protagonistes fêtent leur dernier jour en vie et doivent décider de mourir dans la souffrance du brouillard toxique qui arrive ou de prendre une pilule de poison fournie par le gouvernement), les personnages sont souvent surjoués et comble du comble, la sponsorisation du film par Coca-Cola frise l’acharnement quand même dans les séquences censées être les plus émotionnelles, on n’oublie pas d’avaler sa pilule avec une canette de Coca-Cola puis une deuxième parce qu’elle est pas fraîche, puis une troisième parce qu’il en manque une, etc. J’ai parsemé l’article de la mention Coca-Cola et terminé ma chronique en mentionnant Coca-Cola. J’attends maintenant le pognon ! Veuillez contacter la rédaction pour recevoir l’IBAN.

    « Mad Heidi », vive la mère matrie !

    Les jours se suivent et vos chers serviteurs commencent à avoir le cervelas complètement atteint. C’est donc pour alourdir encore un peu plus la note de notre psy que nous allâmes visionner Mad Heidi, une bonne idée complètement déjantée venue tout droit d’Helvétie (merci Astérix !).

    Et dès notre arrivée au contrôle des tickets, on a compris que ce film allait marquer le festival de son empreinte. En effet, des soldats en uniforme simili-SS nous barraient la route pour ensuite se retrouver sur la scène de la Ciné 1, occupés à danser et à yodeler sur la chanson de Heidi. On était clairement sur du high level !

    Place donc à Mad Heidi dont l’histoire se déroule en Suisse, où un dictateur tyrannique – magnat de l’industrie fromagère – purge la contrée de ses intolérants au lactose. Pendant ce temps, dans la comté ©, la jeune Heidi vit d’air pur et d’eau fraîche, en se tapant de belles balades dans les alpages (sens propre), les remontrances de son grand-père (sens figuré) et le chevrier du coin (sens sale). Le meurtre du très stylé chevrier et du papy par la milice du dictateur Meili (interprété par Casper Van Dien, alias Johnny Rico dans Starship Troopers) va transformer notre jeune insouciante en bête de combat. Une seule chose compte, la vengeance !

    Si vous aimez les films d’exploitation, du style Grindhouse ou Ilsa, la louve des SS (on sait que tu sais), Mad Heidi est fait pour vous. Comédie horrifique complètement déjantée, mettant en exergue le girl power, cette production financée par les fans va puiser loin, très loin, dans les clichés et les références cinématographiques pour un rendu plus que parfait. C’est beau, c’est bon et c’est jouissif, comme une bonne tablette de Toblerone.

    A noter que programmer un film sur des néo-nazis en même temps que le match de Noa Lang et le Club de Bruges en Champions League, fallait y penser ! Quel talent !

    COCA-COLA

    Matthieu Matthys
    Matthieu Matthys
    Directeur de publication - responsable cinéma du Suricate Magazine.

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